Les cimetières de la bataille de Verdun
La nécropole nationale Glorieux, à Verdun. ©ONACVG
Précédée des combats de Malancourt, Forges, Consenvoye, Ornes, Flabas, Maucourt, en 1914 et en 1915, la «bataille de Verdun» débute le 21 février 1916 à 7 h 15 du matin, quand les premiers obus de l'artillerie de la 5e armée impériale allemande éclatent dans les positions du 30 corps d'armée du général Chrétien, de Brabant à Ornes. Elle dure jusqu'en hiver 1917-1918, avec une phase finale marquée par des durs combats, de la crête des Caurières et des ruines de Beaumont, à 4 km au nord du fort de Douaumont.
Les morts des batailles livrées dans la Meuse («Marne», «Argonne», «Hauts de Meuse», «Verdun»), entre 1914 à 1918, reposent dans 42 nécropoles nationales dont deux sont situées en Meurthe-et-Moselle, à Flirey et à Pierrepont. Celles qui ont recueilli plus particulièrement les «morts pour la France» des combats de 1916-1917, regroupés communément sous le vocable «bataille de Verdun», sont au nombre de dix-neuf. Les morts des batailles livrées dans la Meuse de 1914 à 1918 (Argonne, Hauts de Meuse, Woëvre, saillant de Saint-Mihiel) furent inhumés dans plus de quarante nécropoles nationales.
Celles qui recueillirent les combattants morts pour la France durant les affrontements sur les deux rives de la Meuse à Verdun sont au nombre de dix-neuf. D'une superficie totale de 35,8 hectares, elles regroupent 55 874 militaires français de la Grande Guerre. La bataille débuta le lundi 21 février 1916, à 7 h 15 du matin, quand éclata la première salve de l'artillerie de la 5e armée impériale allemande dans les positions du 30e corps d'armée du général Chrétien qui tenait la rive droite de la Meuse, de Brabant à Ornes. Elle dura jusqu'en hiver 1917-1918 avec une phase finale marquée par les combats de la crête des Caurières et de Beaumont à 4 km au nord du fort de Douaumont.
Origine
Dès le début de la bataille qui manifeste tout de suite son effroyable caractère de lutte d'artillerie aussi réciproque qu'ininterrompue (en deux ans, les deux armées opposées tirent plus de 100 millions d'obus !), les pertes sont très lourdes. Les cadavres restent le plus souvent abandonnés sur le terrain où les obus les déchiquettent, empêchant ainsi toute identification ultérieure.
Les blessés graves, incapables de bouger, attendent sur place la venue des brancardiers qui viennent les chercher la nuit, lorsque les bombardements d'artillerie et les tirs de l'infanterie s'atténuent. Ces blessés sont ramenés au prix d'efforts inouïs, par des boyaux dévastés, dans une zone chaotique défoncée de cratères de projectiles. Arrivés aux postes de secours, après quelques soins sommaires, ils expirent en grand nombre. Le Service de Santé procède alors à leur ensevelissement à proximité du poste. Ces petits cimetières s'agrandissent de jour en jour, au rythme des décès. Ainsi, comme à Avocourt, à Esnes près de la cote 304, à Chattancourt au pied du Mort-Homme, à Bras, au bois Contant, des dizaines de petits Les blessés évacués des postes de secours arrivent dans la zone arrière où des hôpitaux militaires bien équipés, les H.O.E., les reçoivent. Là, le personnel médical les trie, suivant la gravité et l'urgence de leur cas, en transportables destinés à l'évacuation par trains sanitaires, ou intransportables pour les plus atteints. Ces derniers, aussitôt opérés, alités, profitent d'une relative quiétude 10 ou 15 km des premières lignes. Relative car, à l'été 1917, par exemple, l'H.O.E. de Vadelaincourt est bombardé par des avions ennemis qui tuent de nombreux blessés, médecins et infirmières. De tels hôpitaux de campagne fonctionnent au Petit Monthairon, à la Queue de Mala près des Souhesmes, à Vadelaincourt, etc. Des cimetières militaires, aux tombes entretenues, existent à proximité de ces formations où sont enterrés les blessés décédés lors de leur séjour hospitalier.
Création des nécropoles nationales
Dès 1920, l'état civil de la 6e région militaire et le service des sépultures de guerre effectuent le regroupement des tombes en choisissant quelques cimetières militaires dans lesquels on ré-inhume les corps exhumés des autres nécropoles qui sont alors désaffectées. Il faut en effet n'en conserver que quelques-unes parmi plusieurs dizaines disséminées autour de Verdun. Les cimetières qui s'agrandissent ainsi, devenant nécropoles nationales, sont ceux d'Avocourt, Esnes, Chattancourt, Dombasle, Landrecourt, Senoncourt, Vadelaincourt, Ville-sur-Cousances, Le Petit Monthairon, Froméréville, Haudainville, Dugny, Belleray, Brécourt, Bras, et de Verdun : Glorieux, Faubourg Pavé, Bevaux.
Un des ossuaires de la nécropole de Bras reçoit des inconnus exhumés des communes de Mouilly et de Rupt-en-Woëvre, ainsi que des identifiés, réinhumés en tombes individuelles, provenant des cimetières ou de tombes isolées de ces mêmes communes ainsi que de Grimaucourt-en-Woëvre. Ces regroupements s'échelonnent jusque dans les années trente. Durant cette période, vers 1935, les cimetières sont embellis par des aménagements architecturaux et paysagers. En mars 1962, la nécropole des Monthairons est désaffectée et ses 569 corps réinhumés à Verdun Bevaux. En 1983, les corps inhumés dans celle de Froméréville, fermée à son tour, sont répartis dans deux autres cimetières nationaux : 500 à Landrecourt, 660 à Glorieux. Il faut noter par ailleurs que, de 1952 à 1961, les nécropoles recueillent 1 576 corps de militaires «morts pour la France» en 1939-1945 dans la Meuse, qui sont réinhumés en tombes individuelles : 602 au Faubourg Pavé et 485 à Bevaux, 151 à Bras. 135 à Dugny, 49 à Avocourt, etc. D'importants travaux de rénovation et de réfection se déroulent dans les années 80-90 à Dugny, Belleray, Landrecourt, Bras, les Souhesmes, Chattancourt, les autres ayant été rénovés en 1960-70. Ces cimetières nationaux, constitués de sépultures perpétuelles, sont entretenus par la direction interdépartementale des anciens combattants et victimes de guerre à Metz.
Les dix-neuf nécropoles nationales
Elles ont recueilli 56 110 militaires français «morts pour la France» en 1914-1918. La surface totale de ces nécropoles est de 39 hectares. Dans ces dix-neuf cimetières nationaux, reposent 7 580 soldats inconnus.
- Avocourt : 1 847 corps. 12 149 m2
- Bevaux, à Verdun : 3 107 corps. 23 269 m2
- Bras-sur-Meuse : 6 386 corps dont 2 000 en deux ossuaires. 32 150 m2
- Broncourt-en-Argonne : 471 corps. 3 200 m2
- Chattancourt : 1 699 corps. 14 800 nv. Belleray : 1 123 corps. 7217 m2
- Dombasle-en-Argonne : 1 085 corps. Monument funéraire où reposent 5 cavaliers du 24e dragons morts pour la France à la cote 304 en juin 1917. 14955 m2
- Douaumont : 16136 corps. Tombe du général de brigade Anselin, mort pour la France le 24 octobre 1916 à Fleury. Monument aux Musulmans morts pour la France durant la Grande Guerre. 144 380 m2
- Dugny-sur-Meuse : 1 836 corps dont 124 en un ossuaire (ces 124 militaires du Service de Santé de la 731 D.I. périrent le 3 septembre 1916 au tunnel de Tavannes). Tombe du général de division Aimé, mort pour lu France à Souville le 4 septembre 1916. 14 558 m2
- Esnes-en-Argonne : 6661 corps dont 3 000 en deux ossuaires. 33 985 m2
- Faubourg Pavé, à Verdun : 5 095 corps. Carré des Sept inconnus de 1920 (cérémonie du choix de l'Inconnu de l'Arc de Triomphe). Monument aux fusillés par l'ennemi en 1914-1918 et 1939-1945. 19522 m2
- Glorieux, à Verdun : 4 244 corps. 20 579 m2
- Haudainville : 210 corps. 1 175 m2 [list]La Tranchée des Baïonnettes : 7 corps. 6910 m2 [list]Landrecourt-Lempire : 1 962 corps. 14 950 m2
- Les Souhesmes-Rampont : 1 067 corps. 9 870 m2
- Sénoncourt-les-Maujouy : 531 corps. 4 900 m2
- Vadelaincourt : 1 726 corps. Monument aux héros de l'armée de Verdun. 7 840 m2
- Ville-sur-Cousances : 917 corps. 4 633 m
Renseignements pratiques :
Service des Nécropoles Nationales de Verdun
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Tel : 03.29.86.02.96 Fax : 03.29.86.33.06
Courriel : diracmetz@wanadoo.fr
Direction interrégionale des anciens combattants
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