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La nécropole nationale de Chauny

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Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Chauny

 

Créée en 1919, la nécropole nationale de Chauny regroupe les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Chauny, Coucy et Laon. En 1953, les dépouilles de soldats tombés durant la Seconde Guerre mondiale sont y sont inhumées. En ce lieu, reposent 468 soldats français dont 139 en ossuaire pour la période 1914-1918 et 18 tués en mai-juin 1940, dont huit inconnus. Cette nécropole est située à proximité d’un cimetière allemand avec 1527 sépultures et d’un cimetière britannique comprenant 435 soldats.

Parmi les soldats inhumés en ce lieu, reposent Roger Turpaud, soldat au 276e régiment d’infanterie (RI), journaliste responsable de l'information judiciaire au Figaro puis directeur du Journal des commissaires de police et de L'Administration Financière (carré 1 tombe n° 71) ou encore Jean-Louis Coqueton, caporal au 278e RI, chef du bureau à la Préfecture de la Creuse, qui est blessé et fait prisonnier le 21 septembre 1914 à Moulin-sous-Touvent. Il décède au lazaret allemand de Chauny le 1er octobre 1914 (carré 2 tombe n° 14). 

 

L’offensive du Chemin des Dames, avril 1917

Malgré le repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, le général Nivelle maintient son attaque, en avril, sur le Chemin des Dames. Pour soutenir cet effort, il engage 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons et pour la première fois par 128 chars. Au total, plus d’un million d’hommes sont concernés par cette opération.

Le 2 avril, l’artillerie pilonne les positions allemandes qui sont partiellement détruites. Aussi, au matin du 16 avril, les premières vagues se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses ennemies. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Le lendemain, malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, se déroulent des combats d’une rare intensité. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts. Chaque division a perdu en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, est lancée une série d'opérations et de contre-attaques pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Sous une chaleur torride, les combats font rage. Les fantassins des deux camps supportent des souffrances extrêmes. En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif limité est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis, le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Parmi ces soldats, de nombreux fantassins issus des colonies, notamment Dassango Temba Naba, de sang royal des Mossis de la région de Ouagadougou (Burkina-Faso), tombe n° 266. Né vers 1894, il est l’un des fils du Moogo Naaba Koom qui a régné de 1905 à 1942 ("Naba ou Naaba" se traduit par "chef" et désigne les membres de la famille royale). Recruté en 1916, il est incorporé au 61e bataillon de tirailleurs sénégalais et a le grade de caporal. Le 61e bataillon de tirailleur sénégalais (BTS) hiverne au camp du Courneau à La Teste de Buch en Gironde, puis intègre le 1er corps d’armée colonial qui combat à l’ouest de Laffaux à partir du 30 mars 1917. Au cours de l’offensive du Chemin des Dames, il trouve la mort le 16 avril sur les pentes du Mont-des-Singes à Vauxaillon.

Deux frères reposent également aux tombes n°3 et n° 4, Bernard et Pierre de Kernafflen de Kerglos, vieille famille quimpéroise, respectivement, enseigne de vaisseau auxiliaire sur le front de mer de Nieuport décédé le 17 septembre 1918 à l’hôpital de Rosendaël (Nord) et capitaine du 330e RI décédé le 29 août 1918 à Champs.

La bataille de l’Ailette, mai-juin 1940

En mai-juin 1940, ce secteur est le théâtre de nouveaux combats.  L’offensive allemande du 10 mai 1940 frappe les Ardennes et l’Aisne. D’une rare violence, les combats se déroulent aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Situé sur le Chemin des Dames, le village d’Oeuilly reste un point stratégique occupé par le 6e RI.  Du 5 au 7 juin, les troupes françaises résistent et soutiennent la ligne de front dans le secteur bordant la rivière l’Ailette, Malheureusement, malgré la résistance de la 27e division d’infanterie alpine, l’ennemi s’empare, le 7 juin, de Soissons et de Fère-en-Tardenois. Le 9, la Marne est franchie. Pour sa part, les civils subissent les nombreux bombardements de la Luftwaffe. Ces combats engendrent des pertes importantes côté français avec plus de 55 000 morts et environ 1 850 000 prisonniers.

 

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chauny. © ECPAD

  • Ruines de Chauny, 1917. © Collections BDIC

  • Réfugiées de Chauny traversant la ville de Noyon, mars 1917. © Collections BDIC

  • Arrivée de soldats allemands à Noyon après avoir été capturés à Chauny, mars 1917. © Collections BDIC

  • Canon allemand de 77 mm retourné contre l'ennemi, Beaulnes-et-Chivy, avril 1917. © Collections BDIC

  • Ambulance à Chauny. © Collections BDIC

  • Tombe de soldats allemands d'une division automobile, les débris des voitures servent d'ornements. © Collections BDIC

  • Civils de Chauny accueillant leurs libérateurs, octobre 1918. © Collections BDIC

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