Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © ECPAD
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Créée en 1927, cette nécropole nationale regroupe 203 corps de soldats morts pour la France lors des combats des Hauts-de-Meuse de 1914 à 1918. Elle fut réaménagée en 1967 puis en 1992 pour accueillir les 21 corps des fantassins du 288e RI exhumés du bois de Saint-Rémy ainsi que les 16 corps du 54e RI auparavant inhumés dans le cimetière communal de Saint-Rémy-la-Calonne.
Les combats autour de la tranchée de Calonne
Longue de 25 kilomètres, cette route forestière tient son nom du ministre des Finances de Louis XVI, Charles-Alexandre de Calonne, qui la fit réaliser pour accéder à son château des Hauts-de-Meuse.
Au terme du sursaut français sur la Marne, les combats dans ce secteur se déroulent dans une vaste forêt de hêtres. A partir du 21 septembre 1914, la résistance française s’organise. Le commandement français envoie la 67e division de réserve interdire à l’ennemi le secteur de la tranchée de Calonne, en arrière de la 75e division de réserve à peu près détruite. Les Français ne répondent que par une succession de contre-attaques alors que dans leur progression, les Allemands occupent Saint-Rémy, Dommartin, et que les Français ont évacué les Éparges et Herbeuville. La 133e brigade française repousse l’ennemi sur la route Vaux-les-Palameix – Saint-Rémy. Les Allemands ne franchissent pas la tranchée de Calonne. Le 22 septembre, le 259e RI (134e brigade), enraye l’avance allemande au sud du bois de Saint-Rémy mais, pris par des tirs d’enfilade il doit se replier vers Mouilly. Les Allemands atteignent et dépassent la route forestière de la Tranchée de Calonne, puis sont refoulés par le 67e RI. Le 288e RI reçoit alors l’ordre de progresser du bois de Saint-Rémy vers Dommartin. C'est au cours de cette opération que disparait le lieutenant Henri-Alban Fournier.
Durant toute la guerre, solidement organisé, le secteur de la tranchée de Calonne reste des plus actifs. Attaques et contre-attaques s'y succèdent. Sous le couvert forestier, de nombreux parcs d’artillerie ou du génie comme des postes d’ambulances sont créés. En mars 1915, des pièces de marine y sont installées par les Français et peuvent ainsi battre en profondeur l'arrière des positions ennemies. En décembre 1917, les combats s'intensifient à nouveau, les Français parvenant à repousser les Allemands.
La nécropole nationale de Saint-Rémy la Calonne
Au total, ce cimetière rassemble seulement 86 soldats identifiés. Parmi eux, repose Henri-Alban Alain Fournier, l'un des 403 écrivains morts en 1914-1918). Né en 1886, il publie, sous le pseudonyme d'Alain-Fournier, plusieurs contes, essais ou poèmes. En 1913, parait Le Grand Meaulnes, son unique roman. Mobilisé en août 1914, Fournier rejoint le 288e RI où il est affecté comme lieutenant de réserve. Engagé aux cours des premiers combats qui se déroulent en région de Verdun, il disparait, le 22 septembre 1914, lors d'une reconnaissance conduite dans le secteur de la Tranchée de Calonne. On le pense prisonnier ou blessé. Comme tant d'autres combattants, il est porté disparu et déclaré officiellement mort en 1920. En 1991, le lieu exact de sa sépulture est découvert dans une clairière du Bois de Saint-Remy. Au côté de ses hommes originaires du Sud-ouest, il avait été enterré dans une fosse commune creusée par l'armée allemande, tout près sans doute du lieu du combat. Au terme d'une fouille archéologique et d'études minutieuses, tous ces combattants ont été solennellement inhumés dans cette nécropole nationale.
Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © ECPAD
Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © ECPAD
Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © ECPAD
Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © ECPAD
Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © Guillaume Pichard
Nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. © Guillaume Pichard
Sapeur français aménageant un couloir souterrain de la sape n°13, février 1916. Les mines sont placées dans des galeries souterraines, creusées à cette fin par des troupes spécialisées, les sapeurs. Par extension, on désigne comme la "mine" l’ensemble du cheminement souterrain creusé par l’assaillant jusque sous la position adverse pour y aménager une chambre de mine. © ECPAD
Position française de première ligne à la Tranchée de Calonne, février 1916. © ECPAD
Tombes de combattants inhumés au milieu d'un réseau de fil de fer barbelés, 15 février 1916. © ECPAD
Un boyau aux Éparges, 14 avril 1918. Un boyau est une voie de communication entre deux lignes de tranchées. C’est par les boyaux que "montent" et "descendent" les unités lors des relèves, non sans problèmes, dus à l’étroitesse du boyau qui peut empêcher les files d’hommes de se croiser, et aux ramifications multiples qui font s’égarer les unités. © ECPAD
Ravitaillement américain à la Tranchée de Calonne, 14 avril 1918. En septembre 1918, le secteur des Éparges est libéré grâce à l'offensive de l'armée américaine qui délivre le saillant de Saint-Mihiel.© ECPAD