Une pièce de monnaie impériale frappée d’infamie
Collection Maurice Bleicher
Le 2 décembre 1852, jour anniversaire du sacre de son oncle et de la bataille d’Austerlitz, un an aussi après son propre coup d’état du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte rétablit l’empire et débute un règne de 18 ans sous le nom de Napoléon III. Le profil du souverain orne désormais le revers des pièces de monnaie et l’appellation « Empire français » se substitue partout à celle de « République française ».
Après la capitulation et la capture de Napoléon III à Sedan, le 2 septembre 1870, de nombreuses caricatures de l’ex-empereur sont publiées sur différents supports. Des médailles et des pièces de monnaie sont ainsi frappées, surchargées de gravures dégradantes ou avilissantes pour l’ancien souverain et l’Empire. Le buste de Napoléon III est, par exemple, parfois affublé d’un casque à pointe ou représenté en cochon, l’aigle impérial transformé en chouette ou l’appellation « empire français » transformée en « vampire français ».
De nombreuses pièces de 5 et 10 centimes sont ainsi modifiées, plus rarement des pièces de 50 centimes comme celle présentée ici, frappée à paris en 1867. Sur le buste de l’empereur, le nom de Sedan a été frappé, telle une marque d’infamie rappelant l’humiliante défaite.