La médaille interalliée dite « de la Victoire » à l’occasion des commémorations du 11 Novembre
© Collection Maurice Bleicher
Le 11 novembre 1918 marque la fin de l’une des guerres les plus meurtrières de l’Histoire. Guerre franco-allemande, guerre européenne mais aussi guerre mondiale, impliquant des sociétés entières et concernant tous les continents.
Si la France, théâtre de quelques-unes des plus grandes batailles du conflit (la Marne, Verdun, la Somme…) est l’un des pays les plus affectés, beaucoup d’autres nations se sont engagées à ses côtés entre 1914 et 1918. Il faut donc trouver un moyen d’honorer des combattants d’origines diverses, ainsi qu’une victoire commune et internationale dans ce qui apparait alors comme une guerre existentielle pour le droit et la civilisation.
L’idée de la création d’une médaille commémorative qui n’est pas uniquement française est émise pour la première fois par le député Bouilloux-Laffont (1875-1937). Durant le conflit, il présente en effet à la Chambre des députés une proposition de loi tendant à créer une médaille internationale de la guerre.
Lors de la Conférence de la Paix préparant le traité de Versailles (1919), le Maréchal Foch propose l’institution de cette médaille unique qui serait décernée à tous les soldats ayant pris part aux combats. Le Conseil Supérieur des Alliés décide alors que chaque pays réaliserait sa propre fabrication avec le concours d’artistes nationaux, mais que l’insigne comporterait des caractéristiques communes et un ruban identique.
La médaille interalliée dite « de la Victoire » est officiellement créée en France par la loi du 20 juillet 1922. Elle est attribuée aux militaires, marins, aviateurs, infirmiers et infirmières civils, prisonniers de guerre évadés, Alsaciens-Lorrains, étrangers, ayant appartenu pendant trois mois entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918 à des unités énumérées dans la loi.
Elle est en bronze et présente à l’avers l’effigie d’une Victoire ailée en pied. Le revers porte l’inscription « La grande guerre pour la civilisation » et sur le ruban, identique pour tous les alliés, figure deux arcs-en-ciel juxtaposés par le rouge, avec sur chaque bord un filet blanc, symboles des temps nouveaux après la guerre.
Quatorze pays ont réalisé leur propre médaille interalliée : Afrique du Sud, Brésil, Belgique, Cuba, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Japon, Portugal, Roumanie, Tchécoslovaquie, Siam.
Depuis 2012, ce sont tous les « morts pour la France » qui sont honorés. Si la médaille interalliée n’est évidemment plus décernée aujourd’hui, elle rappelle le sacrifice des militaires de toutes les nations qui se sont battus aux côtés de la France durant la Première Guerre mondiale.
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