Un obus allemand du siège de Paris
© Obus allemand pour canon de 24, 3e quart du XIXe siècle, Musée Adrien Mentienne (Bry-sur-Marne), Ej4 (photographie Mathieu Lombard)
Après leur victoire à Sedan face à l’armée impériale française (1er septembre 1870), les armées allemandes marchent sur Paris afin de contraindre à la capitulation le tout jeune gouvernement républicain de défense nationale, mis en place le 4 septembre. Le 19 septembre, la capitale est définitivement encerclée puis assiégée. A l’intérieur, plus de deux millions de Parisiens et de banlieusards se retrouvent pris au piège, protégés par 400 000 soldats et une longue ceinture de fortifications et de forts construits dans la proche banlieue. Commence pour eux un long et éprouvant siège qui s’achèvera avec l’armistice du 28 janvier 1871.
Pendant toute la durée du siège, l’armée française entreprend plusieurs mais vaines tentatives de sortie afin de rompre le cercle de fer que les Allemands ont formé autour de Paris. La bataille de Champigny (30 novembre et 2 décembre 1870), qui opposa près de 150 000 soldats français et allemands à Champigny, Villiers et Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), constitue la principale tentative de sortie du siège.
Retrouvé à Bry-sur-Marne et tiré au cours de la bataille de Champigny, l’obus allemand présenté ici témoigne des combats d’artillerie qui se sont livrés dans la banlieue parisienne en 1870-1871. Il s’agit d’un obus explosif pour canon Krupp de 24 mesurant 29 cm de hauteur et pesant originellement 27 kilos en ordre en tir. Seul le corps creux en fonte est visible ici, la fusée qui l’équipait ayant disparu, ainsi que la chemise de plomb qui l’entourait.
A partir de la fin du mois de décembre 1870, les batteries de siège installées par les Allemands sur les hauteurs dominant la proche banlieue ouvrent le feu sur les forts ceinturant l’est et le sud de la capitale. Dans le Val-de-Marne, le fort de Nogent est pris pour cible par des batteries de canons Krupp aménagées sur les hauteurs de Bry et de Noisy. Le 5 janvier 1871, les premiers obus allemands sont lancés sur la ville de Paris. Ces bombardements provoquent d’importants dégâts matériels et de nombreuses victimes sont à déplorer. L’effet psychologique de ces bombardements sur une population épuisée par plusieurs mois de privations, de restrictions et de désillusions précipite la signature d’un armistice, le 28 janvier 1871.
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