La nécropole nationale de Fillières
Nécropole nationale de Fillières. © ECPAD
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La nécropole nationale de Fillières rassemble les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Frontières. Aménagée de 1919 à 1924, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 août 1914 qui se déroulèrent, en Lorraine, pour endiguer la progression des troupes allemandes. En 1924, des corps sont exhumés de cimetières militaires provisoires comme ceux de Ville-au-Montois ou de Mercy-le-Haut pour être regroupés à Fillières. Aujourd'hui, cette nécropole nationale rassemble 689 corps français dont 230 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 459 combattants. Dans l'enceinte de la nécropole est érigé le monument aux morts de la commune qui est dédié aux soldats engagés lors de la bataille des Frontières.
La bataille des Frontières, 14-25 août 1914
En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières.
La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et très éprouvants comme ceux endurés par les hommes du 154ème régiment d’infanterie qui reçoivent leur baptême du feu devant Fillières. Cloués sur place, ils défendent le village au corps-à-corps. A midi, submergés, ils doivent se replier vers Joppécourt.
Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Les blessés français et allemands sont évacués vers les ambulances comme celle d’Aumetz.
Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.
La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.
Informationen
Fillières
Sur la D16, en direction de Longuyon
Visites libres toute l’année