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Un diplôme et une médaille pour honorer l’engagement des femmes durant la Première Guerre mondiale

Source : collection Maurice Bleicher

 

La Première Guerre mondiale a engagé des millions de soldats sur le front mais tout autant mobilisé les civils à l’arrière. Au-delà des seuls contingents militaires, ce sont donc les sociétés entières qui ont été affectées par les combats : les hommes bien sûr, mais aussi les femmes ont pris une part active au conflit.

On sait le rôle joué par les femmes dans l’effort de guerre, que ce soit dans les usines ou dans les campagnes, comme « munitionnettes » ou cheffes d’exploitation agricole. Par leur engagement, elles ont amplement participé à l’indispensable effort de production que nécessitait une guerre longue et industrielle, où la victoire irait à celui qui pourrait « tenir le dernier quart d’heure ».

On mésestime davantage le soutien militaire qu’elles ont pu apporter, particulièrement dans les territoires occupés par l’ennemi. Renseignement, filières d’évasion… : nombre d’entre elles ont pris de grands risques pour recueillir, soigner et cacher des soldats alliés dépassés par l’avance allemande ou pour monter des réseaux d’espionnage travaillant au profit des pays de l’Entente.
 

L’objet de la semaine témoigne de cet engagement féminin aux côtés des combattants et pour le salut du pays.


La médaille de la Reconnaissance française présentée ici est l'œuvre du graveur Jules Dubois. L'avers représente la charité personnifiée par la France soutenant un combattant blessé, au revers figurent les mots Reconnaissance française et, sur le côté droit, une palme. Elle est suspendue à un ruban blanc liseré aux couleurs nationales.

Ce diplôme et cette médaille ont été décernés en 1923 à madame Amélie Delecourt pour avoir recueilli et abrité pendant de longs mois des soldats français blessés. Elle était par ailleurs membre du comité Jacquet. Cette filière d'évasion, basée à Lille, a permis d'héberger, de cacher puis d'exfiltrer vers les Pays-Bas des soldats français et britanniques bloqués dans la ville lorsqu'elle fut occupée par les Allemands en 1914.

La médaille de la reconnaissance française est créée par un décret du 13 juillet 1917 pour donner un témoignage public de gratitude "à toutes les initiatives individuelles ou collectives qui se sont manifestées en France, chez les Alliés et dans le monde entier, pour venir en aide aux blessés, aux malades, aux familles de militaires tués à l'ennemi, aux mutilés, aux invalides, aux aveugles, aux orphelins, aux populations chassées et ruinées par l'invasion".

  • Après la Première Guerre mondiale, son attribution fut étendue à de nouvelles catégories de postulants : personnes qui, en Alsace et en Lorraine, avaient été déportées, exilées ou emprisonnées en raison de leur attachement à la France, habitants des territoires occupés exposés à des représailles en raison de leur attitude courageuse, anciens prisonniers et otages qui ont accompli des actes de courage ou qui ont aidé les armées alliées.
  • En 1945-46, un nouveau modèle de cette médaille est gravé et il est prévu qu'elle puisse être attribuée aux Français et étrangers qui ont accompli des actes de dévouement dans l'intérêt public ou rendu au pays des services signalés, sans que ces actions revêtent un caractère militaire.

Cette médaille, qui comprend trois classes, vermeil, argent et bronze, est attribuée par décret du président de la République.


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