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Le bâton de maréchal de France de Jean de Lattre de Tassigny

Jean de Lattre de Tassigny (1889-1952) Bâton de maréchal de France, 1952 - Velours de soie, laiton doré, or et soie ; L. 50 cm- Conservé au musée national Clemenceau-De Lattre à Mouilleron-en Pareds (Vendée), inv. DV 16.0.346. Photo ©RMN-Grand Palais (musée national Clemenceau-De Lattre) Gavin Mac Donald

Le 11 janvier 1952, il y a 70 ans, le général d’armée Jean de Lattre de Tassigny s’éteint. Peu avant de mourir, le ministre des États associés, anticipant de quelques jours la décision du Parlement, lui avait appris qu’il était maréchal de France.
Promu général d’armée par de Gaulle, Jean de Lattre de Tassigny débarque en Provence en août 1944 à la tête de l’armée B pour franchir le Rhin et le Danube. Le 8 mai 1945, c’est lui qui représente la France à Berlin, à la capitulation de l’Allemagne. Chef d’état-major de l’armée en 1946, il est commandant en chef des armées de terre de l’Europe occidentale en 1948. Puis il est nommé haut-commissaire de France en Extrême-Orient, jusqu’à son décès, à la suite d’un cancer, après son fils Bernard, mort sous ses ordres à Ninh Binh au Vietnam le 30 mai 1951.

Le maréchalat n’est pas un grade militaire, il correspond à une dignité récompensant le commandement d’un chef d’armée et l’obtention d’une victoire, dont le symbole est le bâton. Cet attribut gainé de velours bleu parsemé de trente étoiles à cinq branches disposées en six colonnes en quinconce est couronné de calottes aux extrémités portant sur l’une, les nom et prénom du récipiendaire, et sur l’autre, terror belli, decus pacis (« terreur durant la guerre, ornement en temps de paix »). Comme Jean de Lattre de Tassigny, Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947) et Alphonse Juin (1888-1967) sont élevés au titre de maréchaux de France de la Seconde Guerre mondiale

« Monsieur Jean » reçoit des funérailles nationales aux Invalides, mais c’est à Mouilleron-en-Pareds, dans l’église de son baptême et dans le cimetière où est inhumé son fils Bernard (1928-1951), que se déroulent ses obsèques. Simonne de Lattre, veuve de Jean, écrit : « Là, ma deuxième tombe de soldat fut refermée, celle de Jean, maréchal de France, toute semblable à celle de notre Bernard, mort pour la France, à l’âge de 23 ans. » Elle met tout en œuvre pour créer le musée des Deux Victoires, qui ouvre en 1959, et propose alors l’exposition permanente du bâton de maréchal de Jean de Lattre de Tassigny. Il est aujourd’hui exposé et visible, à côté de son képi de maréchal, dans la maison natale de Jean de Lattre.