Le carnet à dessin d’Etienne Rosenfeld
Mémorial de la Shoah/coll. Rosenfeld
Début de l’année 1944, les troupes soviétiques ont repoussé les armées nazies et poursuivent leur rapide avancée en direction de l’Allemagne. Traversant la Pologne, ils libèrent le camp de Madjanek en janvier, puis ceux de Belzec, Sobibor et Treblinka durant l’été. Le plus grand camp de concentration et de mise à mort, Auschwitz-Birkenau, est quant à lui libéré le 27 janvier 1945. C’est cette date qui a été retenue pour la journée dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
L’objet présenté ici rappelle la mémoire des juifs français déportés et assassinés dans ces camps de concentration et d’extermination
Né en Hongrie en 1920, Etienne Rosenfeld s’installe à Paris avec sa famille, où il travaille comme ouvrier. Il est arrêté lors de la rafle du 20 août 1941, qui marque l’ouverture du camp de Drancy comme camp d’internement pour les Juifs. Il y reste enfermé plus d’un an, jusqu’à sa déportation à Auschwitz-Birkenau, en septembre 1942. Etienne Rosenfeld survit à la déportation et rentre en France après la guerre.
Au cours de son internement à Drancy, il réalise de nombreux portraits d’internés et de leurs familles, au crayon et à l’encre. Très appréciés au sein du camp, ces portraits permettent à ceux qui les réalisent de gagner un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins. Pour ceux qui les commandent, c’est une manière de garder un lien avec ses proches, malgré la douleur de la séparation et de l’éloignement.
Soigneusement conservé, ce petit carnet est aujourd’hui présenté dans l’exposition permanente du Mémorial de la Shoah de Drancy. Il renferme les portraits de plusieurs dizaines d’hommes, qui partagèrent le sort d’Etienne Rosenfeld à Drancy et dont la plupart furent assassinés en déportation.