Les poupées de Denise et Micheline Levy, arrêtées à Gemeaux (21)
© Mémorial de la Shoah/coll. Frédérique Gilles
Le 24 février 1944, la gendarmerie française réalise une opération d’arrestations de tous les juifs recensés par la préfecture de police, en Côte d’Or, Saône-et-Loire, Yonne, Nièvre, mais aussi dans le Doubs, Haute-Loire, Jura et le Territoire de Belfort. 485 personnes sont arrêtées, dont 10 à Gemeaux, un village situé au nord de Dijon.
À l’origine, ces deux poupées appartiennent à Denise (10 ans) et Micheline (9 ans) Levy, nées dans les années 30. Les deux sœurs et leurs parents, Léon et Alma, originaire d’Haguenau, en Alsace, pensent trouver refuge à Gemeaux. Lorsque la rafle de février 1944 a lieu, les deux enfants sont alors à l’école. La gendarmerie va les y chercher, leur arrache leurs jouets et les font monter dans un camion. De l’école Jules Ferry (aujourd’hui appelée Jean Jaurès) de Dijon où elles sont internées, elles partent ensuite à Drancy, camp de transit, puis vers le camp d’extermination Auschwitz-Birkenau, le 7 mars 1944, d’où elles ne sont jamais revenues.
À Gemeaux, une commerçante, madame Charles ramasse les poupées. Elle est choquée ; Denise et Micheline ont appris à son petit-fils Paul à marcher et ils jouaient souvent ensemble. Quelques années plus tard, la commerçante les donne à une dame du village qui vient d’avoir des jumelles.
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