16 juillet

Sous-titre
Si c'est un dimanche, ou le dimanche qui suit

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1957 Commémoration. ©Mémorial de la Shoah
1957 Commémoration. ©Mémorial de la Shoah

Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France

Corps 2

Historique

Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs sont arrêtés par la police française. 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les couples sans enfants et les célibataires (1 989 hommes et 3 003 femmes) sont internés au camp de Drancy.

Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél d’Hiv’ sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3 000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu.

 

Enjeu mémoriel

La  journée  nationale  à  la  mémoire  des  victimes  des  crimes racistes  et  antisémites  de  l'État  français  et  d'hommage  aux « Justes »   de   France   répond   au   souhait   exprimé   par   la communauté   juive   et   par   de   nombreuses   personnalités françaises de voir reconnaître officiellement la responsabilité du régime  de  Vichy  dans  les  persécutions  et  les  crimes  contre  les juifs.

Deux textes ont fixé successivement les modalités de cette journée. Le décret n° 93-150 du 3 février 1993, signé par le président de la  République  François  Mitterrand,  institue  « une  journée nationale   commémorative  des   persécutions  racistes  et antisémites commises sous l’autorité de fait dite "gouvernement de  l’État  français"  (1940-1944) ».  Cette  commémoration  est fixée  le  16  juillet,  date  anniversaire  de  la  rafle  du  Vélodrome d'Hiver, si ce jour est un dimanche ou sinon le dimanche suivant.

Le  souvenir  de  cet  épisode  tragique  de  l'Occupation  était  déjà précédemment entretenu par des cérémonies organisées au sein de  la  communauté  juive.  Le  décret  prévoit  en  outre  l'érection, aux  frais  de  l'État,  de  monuments  et  de  stèles  à  Paris,  à l'emplacement  d'un  camp  de  regroupement,  à  Izieu  et  dans chaque  ville  chef-lieu  de  département.  Un  monument  est  ainsi érigé à proximité de l'ancien Vélodrome d'Hiver, près du pont de Bir Hakeim, et des stèles sont apposées en particulier au camp de  Gurs,  dans  les  Pyrénées-Atlantiques  et  à  la  Maison  d'Izieu, dans  l'Ain.  À  Paris,  la  cérémonie  officielle  a  lieu  près  du Vélodrome   d'Hiver,   devant   le   monument   inauguré   le 17 juillet 1994.  En  province,  elle  s'organise,  sous  l'autorité  du préfet, autour des plaques apposées dans les villes chefs-lieux de départements.

Dans  un  discours  prononcé  lors  de  cette  commémoration,  le 16 juillet 1995,  le  président  de  la  République,  Jacques  Chirac, reconnaît  que  « la  folie  criminelle  de  l'occupant  a  été  secondée par des Français, par l’État français », que « la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable ». Il rappelle en outre que la rafle du Vélodrome d'Hiver fut « le point de départ d'un vaste mouvement de résistance [dans lequel s'engagèrent] de nombreuses familles françaises », des "Justes" qui sauvèrent de nombreux juifs.

La  loi  n°  2000-644  du  10 juillet 2000  reprend  et  modifie  le décret en intégrant un hommage aux "Justes" de France. Ce jour est ainsi   l'occasion   pour   la   nation   de   témoigner   sa reconnaissance  à  tous  ceux  « qui  ont  recueilli,  protégé  ou défendu, au péril de leur propre vie et sans aucune contrepartie, une ou plusieurs personnes menacées de génocide ».