2.1 Question d'étude : Les guerres d’Indochine et du Vietnam
Visites
Musée des parachutistes (Pau), salle Indochine 2, vitrine des prisonniers du Vietminh
Musée de la Légion étrangère (Aubagne), exposition permanente (une visite virtuelle est aussi possible)
Musée des Troupes de Marine (Fréjus)
Ces musées ont en commun de proposer de nombreuses collections d’objets, d’archives et de photographies sur l’engagement des troupes françaises dans la colonisation comme dans les combats de décolonisation.
Une exposition
Musée de l’Armée : Exposition Indochine, des territoires et des hommes 1856-1956
Séquences vidéo
L’ECPAD dispose d’un fond Indochine très conséquent
On notera notamment l’importance du fonds Dien Bien Phu
- La 317e section, Pierre Schoendorffer (1965) (un extrait)
- La section Anderson, Pierre Schoendorffer (1967) (un extrait)
- Voyage au bout de l'enfer, de Michael Cimino (1978) (un résumé)
- Apocalypse Now, Francis Ford Coppola (1979)
- Platoon, Oliver Stone (1987) (bande-annonce)
- Né un 4 juillet, Oliver Stone (1989) (bande-annonce)
Objets
Effets personnels d’un officier français fait prisonnier par le Viêt Minh (guerre d’Indochine) au musée des Parachutistes (Pau).Ces effets personnels ont appartenu au général Pierre Latanne, alors lieutenant du 6e bataillon colonial de commandos parachutistes (BCCP). Celui-ci est fait prisonnier à l’issue de la bataille de Diên Biên Phu, en mai 1954. La tenue est celle qu’il portait lorsqu’il était prisonnier du Viêt Minh. Le bol correspond à la portion journalière de riz à laquelle il avait droit. La cuillère est celle qu’il utilisait ; elle a été taillée dans une attelle en aluminium. L’officier apparaît sur les photos lors de sa libération. Elles symbolisent les terribles conditions dans lesquelles les prisonniers français survivent durant leur captivité. Sur les 11 721 prisonniers français de Diên Biên Phu, seuls 3 290 reviennent. |
Combats sur Eliane, tableau d'Evguenii Ponomarev (1976) au Musée de la Légion étrangère (huile sur toile - 2,81m x 1,61m)Ce tableau représente l’un des moments les plus durs de la bataille de Diên Biên Phu : la bataille dite des « cinq collines » (mars 1954). Peint en 1976 par un artiste par ailleurs parachutiste de la Légion étrangère, il rappelle que, bien souvent dans l’armée française, une défaite militaire – ici contre le Viêt-Minh – constitue un motif de fierté transmise de génération en génération. En effet, lors de la bataille de Diên Biên Phu, les troupes de parachutistes se trouvent aux prises avec un ennemi déterminé qui parvient à s’emparer de cinq collines stratégiques auxquelles les militaires français ont donné un nom de femme : Eliane, Dominique, Huguette, Béatrice, Gabrielle. Les paras y ont combattu avec acharnement, particulièrement sur le secteur d’Eliane. Pour renforcer l’intensité dramatique de l’événement, l’artiste représente au premier plan un Français utilisant une radio afin, semble-t-il, de demander des renforts. Ceux-ci ne sont jamais arrivés. Le 7 mai 1954, le camp retranché de Diên Biên Phu tombe. Selon les estimations, la bataille aurait coûté la vie à 8 000 Indochinois et 2 293 soldats de l’armée française. |
Drapeau viêt minh d'un régiment pris lors de la guerre d’Indochine au Musée des Troupes de marineDrapeau d’un régiment du Viêt Minh pris lors de la guerre d’Indochine (1946-1954). On y trouve au centre l’étoile communiste où se trouve l’inscription « victoire ». À sa droite, on peut lire « armée du peuple vietnamien ». Ces inscriptions rappellent que le Viêt Minh se revendique comme un mouvement spontané du peuple vietnamien luttant contre les forces françaises afin d’obtenir son indépendance après les conquêtes coloniales initiées sous le Second Empire, et l’occupation japonaise qui a pris fin en 1945. Elle illustre le conflit asymétrique qui oppose l’armée française, dont le contingent est composé de soldats professionnels, et le Viêt Minh, une armée populaire compensant son manque de moyens, bien que soutenue par la Chine communiste dès 1949, par le nombre de combattants, la tactique de la guérilla et une active propagande. |
Bibliographie indicative
- « La guerre d’Indochine », Soldats de France, n° 6, mars 2018.
- CEHD, L’Armée française dans la guerre d’Indochine, Bruxelles, Complexe, 2000
- Ivan Cadeau, La Guerre d'Indochine. De l'Indochine française aux adieux à Saigon 1940-1956, Paris, Tallandier (éd Texto) 2019
- Pierre Journoud, Hugues Tertrais, Paroles de Diên Biên Phu. Le Témoignage des survivants, Paris, Taillandier, 2004
- LCL Claude Franc, L’Armée nationale vietnamienne et le recours aux formations supplétives, Paris, CDEF, Cahiers du RETEX, 2009
- Ivan Cadeau, « De la politique de «jaunissement» des effectifs du Corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient à la création de l’armée nationale vietnamienne pendant la guerre d'Indochine », Brennus 4.0, Revue du CDEC, 2019
- Corentin Curtenelle, « La guerre par procuration : l’utilisation de l’ethnie Hmong dans les guerres d’Indochine », Revue militaire générale 55 (2019)
- Contre-Amiral Bernard Estival, La Marine Française Dans La Guerre d'Indochine, Rennes, Marines Editions, 1998.
- Patrick Facon, « L'armée de l'air et Dien Bien Phu », Revue Historique des Armées 157 et 158 (1984) ((1ère partie), pp. 58-64 et p. 79-87
La défaite de Dien Bien Phu se joue au sol. Pourtant l’armée de l’air assure continuellement le ravitaillement et le soutien du camp retranché et ce malgré une importante défense aérienne ennemie.
- Patrick Facon, « L'armée de l'air et la guerre d'Indochine (1945-1954) », Revue Historique des Armées 177 (1989), p. 95-107
Occupée par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Indochine entend obtenir son indépendance en 1945 tandis que la France compte restaurer son autorité sur cette colonie. Pendant près de dix ans, l’armée de l’air y assure des missions de reconnaissance, de ravitaillement, ou encore de bombardement.
- Hors-série Paris Match sur la fin de l’Empire (Indochine-Algérie)
- Pete Hamill, Vietnam, la guerre en face, Nimes, Les Arènes, 2014
- Jacques Portes, Les États-Unis et la Guerre du Vietnam, Bruxelles, Complexe, 2008
- John Prados, La Guerre du Viêt-Nam, Paris, Tempus, 2015
- LCL Jean-Christophe Noël, Les opérations aériennes pendant la guerre du Vietnam : « Rolling Thunder » (1965-1968), Penser les Ailes françaises 2 (2005)
Alors que la guerre contre le Vietminh s’enlise, Les dirigeants américains, refusant l’escalade à une guerre totale pour endiguer le communisme, décident de mettre en place une stratégie de diplomatie coercitive. L’opération Rolling Thunder, qui consiste à bombarder les infrastructures militaires et les voies de communications communistes, sera pourtant un échec tant militaire que diplomatique.
Air Actualités
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, l’armée de l’air s’occupe de l’évacuation d’une partie des blessés de l’armée française. Dans ses soldats, une part de femmes convoyeuses de l’air participe aux évacuations notamment lors de la guerre d’Indochine. Geneviève de Galard, évacuée contre son gré de Diên Biên Phu, en a été l’une des plus grandes représentantes. |
Carnets du Temps
La guerre contre-insurrectionnelle au Vietnam a été caractérisé par l’utilisation massive de l’aviation pour juguler l’armée Vietnminh. Une stratégie qui s’est révélée inefficace, les communistes réussissant à se ravitailler et à continuer le combat. Face à cela, la stratégie américaine au Vietnam à partir de 1965 a été le bombardement progressif des infrastructures nord vietnamiennes au cours de l’opération Rolling Thunder. Une stratégie perdante qui obligera le gouvernement américain à organiser le débarquement de plusieurs dizaines de milliers d’hommes.
Alors que l’opération Rolling Thunder est un échec, le président Nixon décide d’augmenter considérablement l’effort de bombardement. Il passe d’une stratégie graduelle, à une stratégie de bombardement intensive sur un choix de cibles élargies, amenant des résultats très discutés. |