Chapitre 1 : La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Visites
Musée de l’Armée (Paris)
- Salles Révolution-Empire : Collections de Louis XIV à Napoléon Ier
Musée de l’Artillerie (Draguignan)
Musée du Génie (Angers)
- Parcours autour de Lazare Carnot, du Siège de Saragosse et de Wagram
- À noter une évocation des premiers aérostats militaires à Fleurus (1794)
Centre historique Valmy 1792 (Valmy)
Au Musée de la Marine (Paris)
- « Le Canot de l’Empereur » et une vidéo explicative
Au musée Fesch (Ajaccio)
Au Musée de la Révolution française (Vizille)
- Des objets et des analyses de pièces notamment liées aux questions de la citoyenneté, de la conscription, des armées et des campagnes militaires
Images et objets
Au Musée de l’Armée (Paris)
- La bataille d’Austerlitz (1805) : épée de l’empereur Napoléon Ier dite « épée d’Austerlitz »
- Le général Antoine de Lasalle recevant la capitulation de la garnison de Stettin, le 30 octobre 1806
Documents iconographiques
Bibliographie indicative
Un ouvrage classique :
- Jean-Paul Bertaud et Daniel Reichel (dir.), L’Armée et la guerre, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), coll. « Atlas de la Révolution française » (n°3), 1989.
Plus contesté sur l’usage d’un concept comme celui de guerre totale :
- David Bell, La Première Guerre totale. L’Europe de Napoléon et la naissance de la guerre moderne, Seyssel, Champ Vallon, 2010.
Sur la guerre au cœur des préoccupations révolutionnaires :
- Roger Dupuy, La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire (1792-1794), Paris, Seuil, Nouvelle Histoire de la France contemporaine, t. 2, 2005.
La somme de Thierry Lentz (Nouvelle histoire du Premier Empire ; tome 1 : Napoléon et la conquête de l’Europe (1804-1810) ; tome 2 : L’effondrement du système napoléonien (1810-1814) ; tome 3 : La France et l’Europe de Napoléon (1804-1814) ; tome 4 : Les Cent-Jours (1815), Paris, Fayard, 2002-2010) offre des réflexions sur l’emploi de l’outil militaire et la part des conquêtes et de la guerre, mais aussi de la diplomatie, dans l’Europe napoléonienne.
Deux catalogues pilotés par le Musée de l’Armée méritent une attention particulière :
- Musée de l’Armée, Les Ombres de l’Empire, Approches anthropologiques, archéologiques et historiques de la Grande Armée, Cahier d’études et de recherches du musée de l’Armée, hors-série n° 5, 2009.
Musée de l’Armée, Napoléon et l’Europe, catalogue d’exposition, musée de l’Armée/Somogy, 2013.
Conscription et service militaire sous la Révolution et l’Empire
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La Vendée
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Les campagnes napoléoniennes
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La Marine et les marins sous la Révolution et l’Empire
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Pour aller plus loin
- Numéro spécial « Je suis Charlemagne » : Napoléon et les archives du Grand Empire, Revue historique des armées n°291, 2018.
- Frank Attar, Aux armes, citoyens ! : naissance et fonctions du bellicisme révolutionnaire, Paris, Éditions du Seuil, 2010.
- Michel Biard, Missionnaires de la République. Les représentants du peuple en mission (1793-1795), Paris, Éditions du CTHS, 2002.
- Jean-François Brun, « L’échec des colonies militaires françaises (1809-1813) », Revue historique des armées, n°248, 2007, p. 42-59
- Ibidem, « Le cheval dans la Grande Armée », Revue historique des armées, n°249, 2007, p. 38-74
- Engelo Celeri, « Le poids de la nouvelle armée dans la société française en Révolution : l’exemple du département de l’Eure », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 94-95, 2005, 183-196
- André Consister, « La place de l’armée dans la Révolution française », Revue du Nord, tome 75, n°299, Janvier-mars 1993, p. 7-19
- Piero Del Negro, « Les Italiens dans la Grande Armée », Revue historique des armées, n°250, 2008, p. 16-24
- Vincent Haegele, « Le général Clarke au ministère de la Guerre », Revue historique des armées, n°251, 2008, p. 94-103
- Georges Housset, « La Garde d’honneur de 1813-1814 », Revue Historique des Armées n°208, 1997, p. 11-28
- Marc Lebrun, « Révolution, Empire et mauvais soldats », Revue historique des armées, 244, n°2006, 112-123
Une ressource aux Archives du Service historique de la Défense(cote GR 17 C 294, fol 172) :la Proclamation de l’empereur Napoléon à ses troupes après la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805)Le temps de l’écriture Les témoins de la bataille du 2 décembre aux alentours du plateau de Pratzen et du village d’Austerlitz nous rapportent que l’Empereur reste au milieu de sa troupe après les combats et se rend de bivouac en bivouac. Ce n’est seulement que dans la nuit ou la matinée du 3 décembre qu’il rejoint le château d’Austerlitz, lieu où il semble avoir dicté cette proclamation. Le document porte en effet la date du 12 frimaire an XIV, soit le 3 décembre 1805. On ne peut exclure cependant que Napoléon ait dicté cette proclamation au bivouac et qu’il l’ait signée au château le lendemain. La forme du document Le document conservé au sein de la sous-série C17 des fonds du SHD, dans le registre 294, est la minute officielle de la proclamation rédigée par le secrétaire intime du cabinet de l’Empereur ou le secrétaire du portefeuille : Claude François Méneval. Les lettres de Napoléon ou ordres du jour étaient dictés par Napoléon aux secrétaires de son cabinet ; puis ces brouillons étaient réécrits au propre par ces derniers en plusieurs exemplaires : un exemplaire pour être expédiée (l’original signé), une copie signée pour être conservée dans les minutes des correspondances. La pièce conservée au SHD est une de ces minutes. La forme ou la diplomatique de ce document est très sombre : ni entête, ni cachet, ni destinataire mentionnée. Seul le texte est présent, avec la date et le lieu de la rédaction de cette pièce et la signature de l’Empereur. Cette dernière uniquement est de la main de Napoléon. Cette pièce, qui mesure 33 x 20 cm, comporte au crayon deux autres apostilles plus récentes : Le numéro de publication de la pièce dans la Correspondance de l’Empereur éditée sur ordre de Napoléon III ; la date du calendrier grégorien correspondant à la date du calendrier révolutionnaire afin de faciliter le classement des archivistes du XIXe siècle. L’écriture du texte est linéaire, seuls ont été rajoutés au mot « joie », les mots « des transports de », pour renforcer le lyrisme du texte. Le fonds du document Cette proclamation s’adresse aux soldats de la Grande Armée qui ont combattu en ce 2 décembre (envoyée à Berthier, major général, cette proclamation sera maintes fois copiée, puis distribuée, et enfin lue sur le front des troupes par les chefs de corps. De même, elle sera imprimée et reproduite dans le Bulletin de la Grande Armée, lui aussi largement diffusé dans l’armée, puis dans le Moniteur largement repris dans la population française). Le ton de ce texte est paternaliste et emphatique. Ainsi, Napoléon y apparaît comme le père de la Nation, justifie de l’entrée en guerre, légitime son pouvoir et joue de la soif de gloire et de paix de ses troupes, et plus largement des Français. Par cette gloire immortelle, Napoléon, de plus, entretient chez les soldats ce sentiment d’appartenance à la communauté militaire française et à son chef. Cette proclamation, enfin, contribue à écrire la légende impériale. Les faits rapportés ne sont pas toujours exacts, il suffit qu’ils servent la geste impérial. Ainsi, très peu de soldats coalisés se sont noyés dans les lacs ce jour-là. Mais ce fait rapporté renforce l’idée d’une victoire totale des Français sur ses ennemis, et par là-même, le sentiment d’invincibilité du soldat impérial et son chef….* Le texte « Soldats, Je suis content de vous. Vous avez à la journée d’Austerlitz justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité. Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche a été en moins de quatre heure ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans les lacs. 40 drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, 120 pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée et en nombre supérieur n’a pas résister à votre choc, et désormais vous n’avez plus de rivaux à redouter ainsi en deux mois cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée, mais, comme je l’ai promis à mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu’une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés. Soldats, lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux , mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir, et cette couronne de fer conquise par le sang de tant de français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis, projets téméraires et insensé que le jour même de l’anniversaire du couronnement de votre empereur vous avez anéantis et confondus. Vous leur avez appris qu’il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nos vaincre. Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France ; là vous serez l’objet de mes plus tendres sollicitations. Mon peuple vous reverra avec des transports de joie, et il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on vous réponde : voilà un brave. De notre camp impérial d’Austerlitz, le 12 frimaire an 14. Napoléon » Bibliographie spécifique
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