La nécropole nationale de Chattancourt

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Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Chattancourt

 

La nécropole nationale de Chattancourt regroupe principalement les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats autour de Verdun en 1914 à 1918, soit 1 699 corps et 27 corps de soldats décédés en 1939-1945. Créé lors de la bataille de Verdun, ce cimetière est aménagé de 1920 à 1925 pour réunir d’autres corps de soldats inhumés dans des cimetières militaires provisoires de la rive gauche de la Meuse.

En 1952 les corps de combattants français tués en mai-juin 1940 sont exhumés des cimetières des communes aux alentours comme celles d'Ambly ou d'Hattonchatel. Parmi ces hommes, figurent les restes mortels de tirailleurs algériens du 14e régiment de tirailleurs algériens (RTA) initialement inhumés au cimetière communal d’Autreville-Saint-Lambert.

En 1982, provenant de tombes isolées du bois de Monzeville, sont rassemblés les restes mortels de militaires morts en 1914-1918.

Parmi les 1 726 corps réunis dans cette nécropole, reposent, côte à côte, deux frères. Natifs de Loire-Atlantique, Joseph et Henri Coraboeuf (tombes 376 et 377) sont morts respectivement le 30 juin 1916 et le 2 janvier 1917 dans le secteur de Verdun et de Douaumont.

La cote 304, un secteur emblématique de la défense de Verdun

Véritables menaces pour l'ennemi, la cote 304 avec les cotes 287 et 310 au sud d’Esnes, forment une ligne de forteresses naturelles. Les couverts les plus proches sont le bois d’Avocourt et de Malancourt. Pour renforcer leur pression contre les Français qui résistent vaillamment sur la rive droite, les troupes allemandes conduisent, le 20 mars 1916, leurs premiers assauts contre cette colline. Pendant deux jours, la lutte est acharnée. Trois régiments allemands perdent plus de 50% de leurs effectifs. Multipliant ses efforts, l'ennemi cherche à cerner les positions françaises pilonnées sans cesse par d'intenses bombardements. Au début de mai 1916, les troupes allemandes s’emparent des pentes nord de la cote 304, du bois Camard et de la cote 287. Sur les pentes sud, les Français s'accrochent. En juin, employant les liquides enflammés, les Allemands lancent une dernière action d'envergure, sans succès. Jusqu’à la fin de l’année 1916, ce secteur perd en intensité. Les combats perdurent et connaissent un regain en juin et juillet 1917. Le 20 août, les troupes françaises, reprennent les abords de la côte 304. Le 24, cette position est aux mains des Français.

Cette dernière offensive française de l'été 1917 permet de dégager complètement Verdun. Cependant, la lutte continue sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie ses nouveaux obus à gaz ypérite. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Le Mort-Homme

Comme la cote 304, le Mort-Homme est une des positions les plus convoitées de la rive gauche de la Meuse. Massif avec deux buttes jumelles, la cote 265 et la cote 295, il est un observatoire précieux et une position d’artillerie redoutable. En mars 1916, l’offensive allemande, concentrée sur la rive droite, s’oriente vers la rive gauche de la Meuse. La progression est rapide. En six jours, l'ennemi atteint ce point stratégique. Les Français résistent et emploient massivement leur artillerie. Parfois, la cadence de tirs s'élève à 120 projectiles par minute. Le 9 avril 1916, conduisant un assaut simultané sur les deux rives, les Allemands progressent depuis le bois des Corbeaux et atteignent les cotes 265 et 295. Le 20, les Français contre-attaquent. Les Allemands se replient sur le secteur du Mort-Homme par le ravin de la Hayette où les pertes sont élevées. En 1917, le secteur est encore le théâtre de violents combats. Les Allemands occupent le nord-est de cette position où ils creusent de profonds tunnels à l’épreuve de bombardements. Le tunnel des Corbeaux – tunnel Gallwitz – est finalement conquis par les tirailleurs de la 7e Division marocaine. Le 24 août 1917, les Français conquièrent définitivement cette position, permettant ainsi de dégager l'ensemble de la rive gauche.

La zone rouge et le village détruit de Cumières-le-Mort-Homme

Dès 1919, une loi permet à l’État de racheter des terrains dévastés. En Meuse, 19 500 hectares sont répartis sur 46 communes, formant la "zone rouge". Dans cette zone, neuf villages n'ont pas été reconstruits. Cumières-le-Mort-Homme figure parmi ces villages. A proximité de Chattancourt, une chapelle élevée avec les pierres de l’ancienne église conserve le souvenir de ce village considéré comme "mort pour la France" et titulaire de la Croix de Guerre. Chaque village dispose d’une commission municipale dont le président occupe les fonctions de maire (Loi du 18 octobre 1919).

 

  • Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Chattancourt. © ECPAD

  • Abords du village de Chattancourt, au fond les pentes du Mort-Homme, 16 juin 1916. © Collections BDIC

  • Soldats dans les ruines du village de Chattancourt, 16 juin 1916. © Collections BDIC

  • Batterie de 75 mm en position dans la forêt de Hesse, août 1916. © Collections BDIC

  • Abri situé sur la route de Chattancourt à Montzéville, au second plan, la cote 275, 14 février 1917. © Collections BDIC

  • Soldat faisant sa toilette, 22 août 1917. © Collections BDIC

  • Au nord de Chattancourt, prisonniers allemands enterrant des soldats français, 23 août 1917. © Collections BDIC

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    Infos pratiques

    Adresse

    Chattencourt
    À 12 km au nord-ouest de Verdun, sur la D 38

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année