Co-édition et financement
La Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) définit et met en oeuvre les politiques culturelle et mémorielle du ministère des Armées. Pour perpétuer le souvenir des guerres et conflits contemporains, elle mène, entre autres, une politique éditoriale essentiellement basée sur le principe de la coédition.
La politique éditoriale de la Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) repose essentiellement sur la coédition avec des acteurs privés de l’édition, dans la perspective de développer conjointement des projets autour de thématiques stratégiques pour la défense ou de valoriser des fonds issus de son patrimoine (archives du Service historique de la Défense, archives photographiques de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, collections des musées). La DMCA apporte également son soutien à la publication de travaux dans le domaine de la recherche historique en lien avec l’histoire militaire ou l’actualité mémorielle.
Une politique éditoriale en 5 axes
Le choix des projets éditoriaux coédités par la DMCA s’appuie sur cinq axes :
- la valorisation des fonds d’archives, des collections des musées et des bibliothèques, du patrimoine mobilier et immobilier du ministère ;
- le soutien à la recherche en histoire militaire ;
- l’accompagnement des projets culturels en lien avec l’actualité commémorative ;
- la volonté de s’adresser à la jeunesse pour lui permettre de comprendre le monde ;
- la mise en valeur de l’histoire européenne et mondiale des conflits.
Aujourd’hui, la DMCA a élargi le champ chronologique de ses interventions au-delà du seul XXe siècle en intégrant les sujets liés au patrimoine immobilier, mobilier, archivistique et muséal du ministère. La diversité est également recherchée au profit d’ouvrages d’art, d’architecture et de photographies, de beaux-livres, d’essais universitaires, de travaux de recherche, de guides pratiques et de guides de visite de sites des Armées.
Qui a cassé Enigma ?, Lelio Bonaccorso, Fabien Tillon et Dermot Turing, coédition Nouveau Monde graphic/Ministère des Armées, 2022 © DMCA
Parmi les titres parus récemment liés au patrimoine des armées peuvent être signalés des beaux-livres tels que Les peintres officiels de la Marine (Locus Solus, 2020) ou encore 100 Trésors des bibliothèques militaires (Pierre de Taillac, décembre 2019), fruit d’un travail conjoint entre la DMCA et cinq bibliothèques patrimoniales du ministère des Armées. La DMCA a également publié le catalogue de l’exposition Raymond Depardon : 1962-1963, photographe militaire (Gallimard) en 2019, mais aussi des ouvrages historiques comme Avènement d’une culture visuelle de guerre. Le cinéma en France de 1914 à 1928 de Laurent Véray (Nouvelles éditions Place, 2019).
Le modèle de la coédition
Une quinzaine d’ouvrages sortent annuellement en librairie sous le double timbre du ministère des Armées et de l’éditeur partenaire. La DMCA coédite selon la pratique de coproduction, définie par le ministère de la Culture pour les éditeurs publics, à hauteur maximale de 50 % du prix de fabrication de l’ouvrage. Ainsi, la DMCA signe des contrats qui reposent, d’une part sur un apport mutuel dans le projet éditorial et, d’autre part, sur le partage des bénéfices et pertes.
Garante de l’objectivité des propos tenus et de leur réalité historique et militaire, la DMCA relit tous les projets avant d’accorder son bon-à-tirer, qui permet l’impression de l’ouvrage. En tant que coéditeur, le ministère s’assure de la neutralité des écrits qu’il soutient mais n’a pas vocation à empêcher la critique et l’étude des moments sombres de l’histoire de France. À cet égard, il s’engage notamment à faciliter l’accès aux archives et fonds iconographiques de la Défense aux auteurs et éditeurs, dans le respect de la législation en vigueur.
Le travail éditorial de la DMCA passe aussi par l’octroi de subventions aux éditeurs associatifs, notamment universitaires, pour soutenir la recherche en histoire en lien avec les dispositifs déjà existants (Prix d’histoire militaire, allocations doctorales). La DMCA a ainsi soutenu, en 2021, Les Artilleurs et la Monarchie hispanique (1560-1610) de Brice Cossart publié chez Classiques Garnier et, en 2022, Faire flèche de tout bois, le réarmement français de 1944-1945, de Stéphane Weiss, aux Presses universitaires de Rennes.
Stand du ministère des Armées au Festival du livre de Paris 2022, Grand Palais Éphémère. © E. Rabot/SGACOM/Ministère des Armées
"Diversifier la politique de publication"
Dans le cadre de la modernisation de la politique culturelle du ministère des Armées, la DMCA s’est donné pour mission de diversifier sa politique de publication en se tournant vers la jeunesse et vers l’international.
À ce titre, la DMCA s’est engagée auprès d’artistes de bande dessinée en participant à la coédition des œuvres d’artistes sélectionnés pour une résidence à l’ECPAD, dont le travail en immersion dans les fonds iconographiques de l’établissement produira des oeuvres en lien avec l’histoire militaire. L’artiste Séra a ainsi été retenu pour la résidence 2022, pour son projet de bande dessinée portant sur l’histoire de la guerre d’Indochine.
Toujours dans cet esprit de diversification, la DMCA pilote depuis 2021 le prix littéraire "Les Galons de la BD", qui récompense des bandes dessinées traitant du fait militaire, de ses enjeux ou de ses conséquences. En 2021, le Grand Prix a été remis à La Bombe, de Laurent-Frédéric Bollée, Alcante et Denis Rodier ; le Prix Histoire a, quant à lui, été remis aux Damnés de la Commune, de Raphaël Meyssan, et la mention spéciale a été décernée à Napoléon doit mourir de Jean-Baptiste Bourgois. En 2022, les Galons s’enrichissent d’un prix Jeunesse.
En écho à ce positionnement sur le marché du jeune public, la DMCA a aussi développé de fructueux partenariats avec la maison d’édition Quelle Histoire, associant chacune des armées à l’écriture de ses ouvrages. Ont ainsi été publiés en 2021 Histoire de l’armée de Terre, Histoire de la Marine nationale et Histoire de l’armée de l’air et de l’espace alors que l’année 2022 devrait être marquée par de nombreuses autres publications : la bande dessinée Hellfighters avec les éditions Nouveau Monde ; 1939-1945, La Drôle de guerre chez Orep et La grande imagerie : Les métiers de l’armée, avec la maison d’édition Fleurus.