Émile Gilioli

1911-1977

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Portrait d'Emile Gilioli

Gilioli est l'un des chefs de file de l'abstraction lyrique dans la sculpture française des années 50 aux côtés de Brancusi et de Arp. Il a conçu le mémorial de la résistance du plateau des Glières (Haute-Savoie).

Émile Gilioli naît le 10 juin 1911, à Paris, dans une famille de cordonniers italiens installée au bord du canal Saint-Martin. Il apprend l'art de la forge dès l'enfance pendant les vacances dans sa famille paternelle dans les environs de Mantoue.

À la fin de la Première Guerre mondiale, les Gilioli se rapprochent de l'Italie en s'installant à Nice. Le jeune Emile travaille dans l'affaire familiale et suit en parallèle des cours à l'école des arts décoratifs de la ville. En 1928, il entre au service d'un artisan sculpteur pour qui il travaille pendant deux ans avant d'intégrer en tant que boursier l'Ecole des Beaux Arts de Paris. Il fréquente alors l'atelier de Jean Boucher où, comme de nombreux artistes de sa génération, il est influencé par le travail de Charles Malfray.

Mobilisé en 1939, il est envoyé à Grenoble et y reste jusqu'à la Libération. Sur place il se lie d'amitié avec Andry-Fracy, conservateur du musée de 1919 à 1949, qui lui transmet son intérêt pour le cubisme et le présente au peintre Closon, pionnier de l'abstraction française. C'est dans la cité grenobloise qu'il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Laforge en 1945.

De retour à Paris, il anime la jeune école abstraite de Paris avec Poliakoff et Deyrolle, et expose ses oeuvres à la galerie Breteau en 1946. Il participe alors à la plupart des manifestations artistiques françaises et étrangères : le Salon des Réalités nouvelles en 1947, expose fréquemment au Salon de Mai, et au Salon de la Jeune Sculpture. Le musée Galliera lui consacre une exposition en 1968. Il expose la même année sa conception de l'art dans La Sculpture (édition Robert Morel).

La simplicité de son art où la forme et la matière se conditionnent réciproquement, inspiré à la fois de la Grèce archaïque, de la statuaire de l'ancienne Egypte, et du Cubisme, lui vaut d'honorer nombres de commandes publiques, notamment dans le département de l'Isère où il réalise le Mémorial de Voreppe en 1946, le monument aux morts des Déportés de Grenoble en 1950, le monument de la Chapelle-en-Vercors en 1951, le Gisant de Vassieux-en-Vercors en 1952, le Mémorial de la Résistance au plateau des Glières en 1973.

 

Insatiable travailleur, Gilioli signe Prière et Force, sculpture de béton à laquelle il se consacre de 1959 à 1963, La Mendiante (1962), Apparition de la Vierge à Bernadette (1964), une Fontaine pour l'Hôtel de Ville de Grenoble (1968). Parmi ses oeuvres de bronzier figurent ses Composition et Formes, un Cadran Solaire, des Soleil sur la montagne, ses Histoire crétoise, une Divinité, une Tête siennoise. Travaillant le marbre, il sculpte des Abstraction, L'Homme oiseau, Chloe, Tabernacle, et Forme Abstraite.

Ses gouaches et aquarelles révèlent une Composition pour le monument des Glières, des Compositions. A noter encore : une Composition bleu, rouge et noir (collage), une Vitesse (acier), une Composition transparente (résille), un Portrait de femme (fusain).

Les oeuvres d'Émile Gilioli sont exposées dans le monde entier, notamment : Musée National d'Art Moderne de Paris, Tate Gallery de Londres, Musée de Sculpture de Plaen Air de Middelheim d'Anvers, Museo de Arte Moderna de Sao-Paulo, Museum of Modern Art de New York, Musée Bezabel de Jerusalem, Musée de Peinture et de Sculpture de Grenoble, Musée des Beaux-Arts d'Ostende, Musée National d'Histoire et d'Art de Luxembourg, Centre Georges-Pompidou à Paris, Musée de Sculpture de la Ville de Paris, Museo de Bellas Artes de Caracas, Musée des Beaux-Arts de Dunkerque, Musée des Beaux-Arts de Rouen, Museo dei Bozzetti Pietrasanta, Kunsthaus de Zurich, Musée Fabre Montpellier.

Un de ses ateliers, "son grenier", aménagé dans une bâtisse acquise par la municipalité de Saint Martin de la Cluze en 1997, resté intact depuis sa disparition, est aujourd'hui ouvert au public.

 

Sources : Benezit E., Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, t. 6, 1999 - Ragon M., dans : Nouveau dictionnaire de la sculpture moderne, Paris, Hazan, 1970.
 

 

 

  • Composition en bleu - vers 1970. Source : www.gildensarts.com

  • Ange en marbre blanc. 1964-1965. 170 x 120 x 90 cm Inv. B.F-07532A-L/BI. Source : Gallerie di - Palazzo Leoni Montanari. Vicenza