Hommage aux morts pour la France en Indochine
Journée nationale du 8 juin
Mai 1953
Des soldats de différentes origines posent pour un portrait de groupe lors de l'opération Camélia.
©Ecpad
Message de Patricia Miralles, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire
Des éléments de contextualisation pour comprendre la journée du 8 juin
L'Indochine française déstabilisée par la Deuxième Guerre mondiale
Intégrée à l'empire colonial français depuis la fin du XIXème siècle, l'Indochine se compose de trois colonies (le Tonkin au nord, l'Annam au centre et la Cochinchine au sud) et de deux protectorats (le Laos et le Cambodge à l'ouest).
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais envahissent l'Indochine. À l'issue de la capitulation du Japon de septembre 1945, le Viêt-minh, mouvement indépendantiste dirigé par le communiste Hô Chi Minh, profite du vide politique existant pour proclamer l'indépendance du Vietnam. Après avoir tenté de négocier, la France choisit de reconquérir militairement l'Indochine et y envoie le corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient (CEFEO).
Une guerre d'indépendance qui s'inscrit dans un contexte de guerre froide
Tandis que les nationalistes vietnamiens de Bao Dai négocient avec les Français, obtenant en 1948 la création d'un Etat vietnamien regroupant le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine, ainsi que la reconnaissance du statut d'États associés pour le Cambodge et le Laos, le Viêt-minh, opposé à Bao Dai, mène des opérations de guérilla contre la présence française.
Après la victoire de Mao Zedong et la proclamation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, les communistes vietnamiens reçoivent de la part de la Chine un important soutien logistique qui leur permet d'armer un corps de bataille de plusieurs milliers d'hommes. Le général Giap, commandant militaire du Viêt-minh, peut alors passer à l'offensive. Au cours du mois d'octobre 1950, il chasse les Français des abords de la frontière chinoise. Un temps arrêté, il se lance au printemps 1952 à l'assaut du Laos. Pour fixer et anéantir ses forces, le CEFEO installe successivement dans le haut pays Thaï deux bases aéroterrestres, l'une à Na San entre octobre 1952 et août 1953, l'autre à Dien Bien Phu à partir du mois de novembre 1953. La fin des combats à Dien Bien Phu, le 8 mai 1954, amorce le désengagement français d'Indochine.
La fin de la présence française en Indochine
La conférence internationale de Genève qui se déroule au cours du printemps et de l'été 1954 met fin à la guerre d'Indochine. Les accords qui en résultent instaurent un cessez-le-feu sur toute la péninsule et font du Laos et du Cambodge des Etats neutres. Ils reconnaissent le gouvernement démocratique, l'unité et la souveraineté du Vietnam (Tonkin, Annam et Cochinchine) mais divisent toutefois temporairement le pays en deux zones,de part et d'autre du 17ème parallèle, les forces françaises se regroupant dans le sud tenu par les nationalistes tandis que les forces Viêt-minh se concentrent dans le nord. Des élections libres, qui n'auront jamais lieu, sont prévues pour 1956 en vue de réunifier le Vietnam.
Les pertes militaires françaises sont lourdes : plus de 47 000 soldats métropolitains, légionnaires et africains ont été tués, ainsi que 28 000 autochtones combattant dans le CEFEO et 17 000 dans les armées des États associés de l'Indochine. Les pertes du Viêt-minh sont quant à elles évaluées à près de 500 000 combattants.
La journée nationale du 8 juin
Instituée par le décret n° 2005-547 du 26 mai 2005, cette journée d'hommage correspond au jour du transfert à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, le 8 juin 1980, de la dépouille du Soldat Inconnu d'Indochine. Cette date a été consacrée Journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Indochine en général, et de la bataille de Diên Biên Phu en particulier.
Un mémorial dédié aux morts pour la France en Indochine est implanté à Fréjus sur une hauteur dominant la ville. Inauguré en 1993 par le président de la République, il abrite près de 24 000 sépultures de militaires et de civils morts en Indochine.
Depuis 2009, avec la rénovation de la salle pédagogique, ce Mémorial des Guerres en Indochine présente l'histoire de l'Indochine française avec le double objectif de rendre hommage aux soldats du corps expéditionnaire et de mettre à la disposition des visiteurs, et notamment des scolaires, des éléments d'information historique.
Hommage à Geneviève de Galard, « l’ange de Diên Biên Phu »
Un nouveau numéro de la revue "Les Chemins de la mémoire"
Accédez à un ensemble de ressources
pour documenter cette journée nationale
Le 2 septembre 1945, Hô-Chi-Minh profite de la capitulation du Japon, dont les troupes occupent alors l’ancienne Indochine française, pour proclamer l’indépendance du Vietnam. En 1946, la France envoie un corps expéditionnaire reprendre possession de son ancienne colonie . C’est le début d’un long conflit, qui s’inscrit à partir de 1949 dans un contexte de guerre froide et s’achève en 1954 par la défaite française de Dien Bien Phu et les accords de Genève.
Des articles historiques
- Un article général sur la présence française en Indochine
© Service historique de la Défense
- Des articles sur les opérations militaires
- Le Tonkin, laboratoire de la "pacification" en Indochine, un article de Jean-Marc Le Page publié dans la RHA
- Sur Diên Biên Phu, une présentation générale de la bataille et un article sur les volontaires parachutés
- Indochine 1954, un article d'Ivan Cadeau paru dans Les chemins de la mémoire n° 243
- Des articles sur la fin du conflit
- Les prisonniers de guerre français au Vietnam, un article de Julien Mary paru dans Les chemins de la mémoire n° 243
- 1954-1956, le départ du corps français d'Extrême-Orient, un article d'Ivan Cadeau publié dans la RHA
Un film documentaire
- « Fragments d’Indochine », un film de 12 mn qui, par des archives inédites, aborde la période en quatre phases : la Seconde Guerre mondiale (40-45), les opérations de guerre (46-49), l’internationalisation du conflit (50-54) et l’épilogue (54-56).
Des témoignages filmés
- Le témoignage (6 mn) du légionnaire Sebastián Abaladejo Orcajo, enregistré en 2016 par le service de presse et de communication de l'ambassade de France en Espagne. Engagé à 21 ans, Sebastián Abaladejo Orcajo sert en Indochine où après être grièvement blessé par un éclat de mine, il est évacué par une femme pilote d’hélicoptère. Il retrace ici son expérience de combattant dans la Légion étrangère.
- Le témoignage, assorti de nombreuses images d'archives (12 mn), de Pierre Schoendoerffer, "soldat de l'image" interviewé au fort d'ivry, en 2011. Extrait du livre DVD publié par l'ECPAD "Ils ont filmé la guerre d'Indochine"
Une base de données pour mener des recherches sur les Morts pour la France
- Le site institutionnel Mémoire des Hommes vous permet d'accéder au fichier établi par le ministère des Anciens combattants au lendemain du conflit et d'effectuer une recherche nominative.
Un lieu de mémoire
- Le mémorial des guerres en Indochine, haut-lieu de la mémoire nationale
- Vidéo : En 360°, découvrez le mémorial des guerres en Indochine