La nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers
Inscrite au patrimoine mondial
Nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers. © ECPAD
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La nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers réunit les dépouilles de soldats morts pour la France lors des premiers jours de la bataille de l'Ourcq (Septembre 1914). Créée au lendemain des combats, la Grande Tombe de Villeroy est aménagée jusqu'en 1924 et est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale. En effet, à cette époque, les hommes de troupe sont généralement inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle. Aujourd’hui, la Grande Tombe regroupe en un seul et même lieu les corps de 127 Français dont 32 sont inconnus. En 1932, le Souvenir Français fait ériger le monument de pierre, de marbre et de mosaïque, qui conserve la mémoire des noms des 95 soldats identifiés, issus des 231e, 246e, 276e régiments d’infanterie. Parmi eux, repose l’auteur et poète Charles Péguy tué le 5 septembre 1914.
À l’endroit, où le lieutenant Péguy partit à l'assaut et fut tué 150 mètres plus loin, dans le champ en face de la stèle.
La bataille de l’Ourcq, 5-9 septembre 1914
Le 25 août 1914, ne pouvant contenir les armées allemandes, le général Joffre ordonne le repli des troupes françaises sur une nouvelle ligne de résistance. Près de 500 000 hommes entament un mouvement rétrograde pour se replacer sur une nouvelle ligne de défense. Il vise ainsi la marche des Allemands afin de les repousser plus au nord, mais Paris reste menacée. À cet effet, est créée la 6e armée dont le commandement est confié au général Maunoury. Ces hommes stationnent dans la région de Meaux-Senlis où l'on signale déjà des patrouilles ennemies.
Le 5 septembre, observant une brèche entre la Ire et la IIe armées allemandes, la 6e armée Maunoury est alors engagée afin d'attaquer le flanc droit découvert de la Ire armée allemande de von Kluck. C'est la bataille de l'Ourcq, action annonçant la contre-offensive sur la Marne. Dans la vallée de l’Ourcq, la lutte est intense. Chacun des belligérants cherchent à s'emparer de chaque mouvement de terrain afin d'observer et de refluer les mouvements ennemis ou pour faciliter le déploiement de l'artillerie.
La mort de l'écrivain Charles Péguy au cours des combats de Villeroy
Dans cet élan, le 5 septembre 1914, positionné devant Villeroy, et abrité derrière un talus, le 276e régiment d'infanterie (RI) de Coulommiers parvient à établir une ligne de feu. Les hommes du 5e bataillon progressent depuis la route d’Iverny à Chauconin sur un terrain à découvert. Au milieu des champs, ils sont particulièrement exposés aux tirs des fusils et des mitrailleuses ennemies établies derrière le ru de Rutel. Vers 17 h 00 le bataillon reçoit l'ordre de prendre la ligne de crête située entre Monthyon et Penchard. Baïonnette au canon, les Français poursuivent leur mouvement en avant. Dans la 19e compagnie de Péguy, le capitaine Guérin, est tué, le lieutenant de La Cornillère tombe à son tour. Le lieutenant Charles Péguy prend le commandement et harangue les rescapés qui, sous ses ordres, essaient de progresser par bonds successifs. Le feu nourri de l'ennemi décime les rangs français. Quelques instants après, Charles Péguy est atteint d'une balle à la tête et s'effondre.
Glorifié par les autorités politiques et religieuses de l’époque, la disparition de cet écrivain et homme de lettres est devenu aujourd’hui le symbole d'un suicide, celui de l'Europe. A la fin de 1913, ce poète inspiré publie le poème Eve dont les vers semblent annoncer la guerre et le sort de milliers de combattants : "Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles, couchés dessus le sol à la face de Dieu".
Durant les jours suivants, au prix de lourdes pertes, le combat est acharné devant Barcy et Chambry, mais le sort de la bataille reste indécis. Dans la nuit du 7 septembre les hommes du 2e Zouaves du lieutenant-colonel Dubujadoux essaient de s'emparer, à la baïonnette, d'Etrépilly, mais, l'ennemi, retranché dans le cimetière, résiste vaillamment. Au terme d'un combat de haute lutte, les Français doivent se replier perdant la moitié de leur effectif. Au cours de cette même nuit, 630 taxis parisiens réquisitionnés par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, gagnent Nanteuil-le-Haudouin. Près de 4 000 hommes sont ainsi transportés, créant ainsi le mythe des "Taxis de la Marne".
La bataille de la Marne, 6-12 septembre 1914
Plus largement, sur le reste du front, les Français ont fait volte-face sur la Marne. Ils cherchent à contenir, aux côtés des Britanniques du Corps expéditionnaire, les armées allemandes. La marche de l'ennemi s'infléchit. Le 9 septembre, en Champagne, le mouvement allemand s'enraye, notamment dans les Marais de Saint-Gond. À partir du 10 septembre sur l'Ourcq, menacés et risquant d'être coupés de leurs arrières, les Allemands vont se replier sur l'Aisne, sur des positions précédemment fortifiées.
Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne et plus particulièrement la bataille de l’Ourcq, permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée au prix de terribles pertes. 250 000 Français meurent au cours des mois d’août et septembre 1914.
Infos pratiques
Chauconin-Neufmontiers
À l’ouest de Meaux, D 129
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