La nécropole nationale de Rétaud
Nécropole nationale de Rétaud. © ECPAD
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Située au lieu-dit Chez-le-Tard, la nécropole nationale de Rétaud regroupe les tombes de 330 soldats morts pour la France lors des combats de la libération des poches de Royan et d’Oléron. Créé en avril 1945, sous l’égide de l'Amicale des anciens des forces françaises du Sud-Ouest, ce cimetière rassemble en un seul et même lieu les combattants décédés lors de la libération des poches de l’estuaire de la Gironde. Devenu propriété de l’Etat en 1950, il fait l’objet d’aménagements successifs (1950, 1953, 1974). Initialement inhumés en Charente, dans les Deux-Sèvres ou en Charente-Maritime, les sépultures de combattants issus de la Résistance intérieure, de la France Libre, de l’Armée d’Afrique mais aussi celles de combattants américains reposent dans cette nécropole.
Un mémorial a été érigé au centre de ce cimetière afin d’honorer le souvenir de ces combattants venus de tous les horizons. Réalisé en granit de Vendée, il symbolise un mur, rappelant celui érigé sur l’Atlantique, entaillé par la brèche créée par les soldats alliés. Depuis 1955, une urne recueillant les cendres du camp de concentration de Buchenwald a été déposée.
Les poches de l’Atlantique
Aux premiers jours du mois de mai 1945, le IIIe Reich voit ses dernières heures. Les combats font rage dans Berlin. Si une grande partie de l’Europe est libérée du joug nazi, quelques détachements de l’armée allemande résistent et contrôlent les grands ports du littoral de la Manche et de l’Atlantique. Au total, du littoral hollandais à celui de la France, près de quatorze ports, plus communément appelés "poches", deviennent de véritables forteresses, dotées de puissantes défenses côtières. En effet, Dunkerque, Calais, Boulogne-sur-Mer, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, les Îles anglo-normandes, Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, Royan et la Pointe de Grave restent en état de siège.
Pour les Allemands, l’occupation prolongée de ces ports représente un intérêt stratégique indéniable : l’entrée des Alliés en Allemagne est retardée et les sous-marins allemands peuvent encore entraver l’arrivée des convois alliés en France. Quant aux Alliés, la libération de ces poches, comme celle de Brest en septembre 1944, implique la mobilisation d’effectifs très importants et de lourdes pertes humaines. Ils préfèrent alors faire le siège de ces positions plutôt que de lancer des assauts frontaux. Mais cette présence ennemie sur le territoire national est vivement dénoncée par le général de Gaulle. En octobre 1944, il créé les Forces Françaises de l’Ouest (FFO). Placées sous les ordres du général de Larminat, les FFO, composées de 75 000 hommes bien moins équipés et armés que leurs adversaires, doivent éradiquer ces derniers bastions de l’occupant nazi.
Initialement prévue en novembre 1944, l’attaque est finalement lancée en avril 1945. Entre ce laps de temps, de nombreuses tentatives ont été menées pour détruire les défenses allemandes.
Les combats des poches de la Pointe de Grave, de Royan et de la Rochelle (avril 1945)
Au terme d’un siège de huit mois, l’offensive générale est lancée en avril 1945 contre ces places fortes, en particulier celles de Royan et de la Pointe de Grave qui sont attaquées simultanément pour libérer l’accès maritime au port de Bordeaux. Le général de Larminat dispose de moyens militaires importants : 30 000 fantassins qui comptent parmi eux des résistants, intégrés aux unités régulières ; 200 blindés de la 2e division blindée ; 250 pièces d’artillerie ; deux bataillons du Génie. Bénéficiant d’un soutien aérien de la Royal Air force et de l’US Air Force, cette force terrestre est appuyée par le cuirassé Lorraine et le croiseur Duquesne, navires escortés par la 31ème flottille canadienne de dragueurs de mines chargée de nettoyer l’estuaire de la Gironde.
Le 14 avril, l’assaut est donné au nord de l’estuaire sur les avant-postes de Royan. Ralenties par les nombreux champs de mines, les forces terrestres parviennent à progresser en direction de Royan. Le 4e Régiment de Zouaves s’empare ainsi des forts de Belmont qui protègent l’axe Médis-Royan. Les blindés de la 2e DB foncent au sud de Royan et atteignent l’océan à la tombée de la nuit. Suzac et Saint-Georges-de Didonne sont libérés. Les jours suivants, les positions allemandes ensevelies sous un véritable tapis de bombes sont prises les unes après les autres, jusqu’à la réédition de l’amiral Michahelles à Pontaillac, le 18 avril 1945.
Au moment où la poche de Royan tombe, de l’autre côté de l’estuaire, les hommes de la brigade "Médoc" du colonel de Milleret, sont bloqués devant le fossé anti-char, l’ultime rempart de la forteresse de la Pointe de Grave. Tout comme à Royan, le soutien de la 2e DB est décisif pour la prise de la Poche du Médoc. Le 20 avril au soir, la Pointe de Grave tombe. Les combats s’achèvent au prix de 364 soldats français et 47 civils tués.
Quelques poches comme celles de Saint-Malo ou Calais sont libérées en 1944. Celle de Royan est libérée le 20 avril 1945 par les forces françaises qui comptent d’importantes pertes humaines comme au sein du 4e Zouaves parmi lequel soixante soldats sont tués. Les autres comme celles de Dunkerque ou de Saint-Nazaire sont libérées après la capitulation allemande du 8 mai 1945.
Infos pratiques
Rétaud 17460
Au sud-ouest de Saintes, D 114
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