Le cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette

Inscrit au patrimoine mondial

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Cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Nazdar

 

Implanté à l’emplacement de l’ancien hameau de la Targette où se déroulèrent de violents combats en mai 1915, ce cimetière militaire regroupe 70 soldats tchèques morts pendant la Grande Guerre, et 136 hommes tués lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

La nécropole du Nazdar

À l’occasion du 10e anniversaire de la bataille d’Artois, l’Association des Volontaires tchécoslovaques en France prend l’initiative d’ériger un monument en souvenir de tous les Tchèques et Slovaques tombés au champ d’honneur pendant la Première Guerre mondiale. L’inauguration solennelle de ce monument, œuvre du sculpteur Jaroslav Hrũska, a lieu le 31 mai 1925. Sa création est financée par la vente de cartes postales par les membres de l’association dans les villes tchèques et auprès de compatriotes exilés dans le monde entier. Des soutiens financiers de l’État tchèque et du mémorial de la résistance à Prague ont également été accordés. Devenant un lieu de pèlerinage, l’aménagement d’un cimetière devient alors une nécessité.

Au centre du futur cimetière est érigée la copie d’une "Croix de Bohême", rappelant symboliquement la mort du roi de Bohême, Jean de Luxembourg, à Crécy en 1346 aux côtés du roi de France. En 1938, 24 tilleuls sont apportés de la République tchécoslovaque et plantés pour délimiter le cimetière. Mais l’annexion de la Tchécoslovaquie puis la Seconde Guerre mondiale figent les opérations d’exhumations, qui sont suspendues et ne reprennent progressivement qu’au terme du conflit.

En 1958, l’Association des Volontaires tchécoslovaques finalisent l’aménagement du site en inhumant 206 combattants dont les corps ont été enterrés initialement dans 73 cimetières militaires et communaux de 38 départements. Ce lieu d’hommage est inauguré solennellement le 19 mai 1963. Les dernières dépouilles sont transférées en 1970.

À l’occasion du 50e anniversaire de la création de la Tchécoslovaquie, un mémorial honorant le souvenir des victimes des deux conflits mondiaux est construit. Œuvre de l’architecte Bernard Heger et du sculpteur Ṧumova, ce monument est inauguré en mai 1968 grâce à des financements provenant du monde entier

Les volontaires tchèques lors de la Première Guerre mondiale

Engagés volontaires aux côtés de la France, les membres de la "Colonie tchécoslovaque" et des organisations "Sokol" et "Rovnost" ont consenti au sacrifice de leur vie en vue de s’affranchir de l’autorité de l’Empire austro-hongrois et pour créer un état tchèque indépendant. Formés à Bayonne, les 250 premiers volontaires ont rejoint le 1er régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE). Cette première unité reçoit son emblème en décembre 1914 et est appelée la compagnie "Nazdar", d’après le salut traditionnel des membres du Sokol. Après avoir été engagée en Champagne, elle intervient aux côtés de la division marocaine à Vimy (mai 1915).

En 1917, Edvard Benès, après accord du gouvernement français, forme une armée tchécoslovaque autonome. Les nouvelles unités tchécoslovaques sur le territoire français ne peuvent être fondées qu'au début de l´année 1918, des membres des légions tchécoslovaques, transférées de la Russie et des volontaires de la nation tchèque et slovaque, venants des États-Unis.

Près de 2000 volontaires sont rassemblés à Cognac pour y être instruits puis engagés dans les combats de mai 1918 à Vouziers. Au sein de la 4e armée du général Gouraud, ils participent à toutes les grandes étapes libérant la France.

Le 14 octobre 1918, la République tchécoslovaque est installée à Prague, puis reconnue officiellement, à l’issue de la conférence de la paix par les Alliés (juin 1919).

Le site du Nazdar, un lieu emblématique de la mémoire tchécoslovaque en France

Lieu de mémoire comme Cernay (02), Darney (88), Vouziers (08) et le cimetière parisien du Père Lachaise, le site de la Targette rappelle l’engagement de la Tchécoslovaquie lors des deux conflits mondiaux où ses combattants se sont battus pour l’indépendance de leur pays et la lutte contre le joug nazi. A l’entrée du cimetière, un monument commémoratif est érigé. Symbolisant le premier soldat tchèque libre, il rappelle le souvenir du porte-drapeau Karel Bezdicek, tué le premier jour de la bataille de mai 1915.

En face du cimetière militaire, se dresse la Croix des volontaires polonais. Construit grâce aux dons des Polonais du Pas-de-Calais, ce monument rend hommage aux combattants qui sont "tombés pour la résurrection de la Pologne et la victoire de la France". Détruit en 1940, ce monument est reconstruit et porte la devise de ces volontaires : "Za nasza wolnosc i wasza", "Pour notre liberté et la vôtre". Nombre de ces volontaires ont participé à l’offensive française en Artois lancée le 9 mai 1915 au cours de laquelle beaucoup ont perdu la vie.

 

  • Cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette. © ECPAD

  • Cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette. © ECPAD

  • Cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette. © ECPAD

  • Cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette. © ECPAD

  • M. Benès prononçant un discours lors de la remise du drapeau au 21e régiment tchécoslovaque constitué au camp de Darney. Avant d'être engagés sur le front, les volontaires tchèques reçoivent, le 30 juin 1918, leur emblème des mains du président de la République, Raymond Poincaré et d'Edvard Benès, membre  actif  du  Conseil  national  tchécoslovaque. © ECPAD

  • Remise du drapeau offert par le conseil municipal de Paris au 21e régiment tchécoslovaque. © ECPAD

  • Prestation du serment par  les officiers et volontaires tchécoslovaques levant deux doigts de la main droite. © ECPAD

  • Défilé des volontaires devant le président Poincaré, Darney, 30 juin 1918. © ECPAD

  • Troupes tchécoslovaques défilant sur l'avenue des Termes (Paris), le 14 juillet 1918. © ECPAD

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