Le mur de l'Atlantique

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Batterie Lindemann en France. 1942.
Batterie Lindemann en France. 1942. Source : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive)

Voulue par Hitler au début de 1942, cette ligne de fortifications côtières discontinue devait protéger le IIIe Reich à l'Ouest tandis qu'il faisait la guerre à l'Union Soviétique à l'Est.

Le Pas-de-Calais, les grands ports de la Manche, de l'Atlantique, sont plus spécialement fortifiés. Ailleurs, le système s'avère plus ténu. Les types de blockhaus en béton armé sont ceux de la ligne Siegfried édifiée en Allemagne.

Corps 1

Le Dr Todt, ministre du Reich pour l'armement et des munitions. Source : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive)

 

Ce fut un organe de l'Etat nazi, l'Organisation Todt, dirigée par l'ingénieur des ponts et chaussées Fritz Todt, dépendant du ministère de l'Armement, qui coordonna les travaux. Avant le Mur, Todt construisit en France des batteries d'artillerie lourde dans le Pas-de-Calais, de gros abris à sous-marins à Brest, Saint-Nazaire, Lorient.

 

France-Sud frontière espagnole -. Soldats, tout en portant des poutres d'acier pour la construction de fortifications (Mur de l'Atlantique).
Source : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive)

 

En août 42 commença la construction du Mur : des milliers de blockhaus de 700 modèles différents. En deux ans, un million de tonnes d'acier, quinze millions de mètres-cube de bétons furent utilisés par des centaines de milliers de travailleurs forcés en majorité étrangers.

Plus modeste, une défense du littoral méditerranéen était réalisée aussi : le Sudwall, notamment en Roussillon. Dans le Pas-de-Calais, l'Organisation Todt construisit aussi des blockhaus énormes : la Coupole, près de Saint-Omer, la forteresse de Mimoyecques, le bunker d'Eperlecques, où de nombreux déportés trouvèrent la mort dans des conditions de travail inhumaines.

 

La base sous-marine de Lorient. Source : Licence Creative Commons


A Lorient, la base de sous-marins réalisée de 1941 à 43, comprenant trois blocs-abris colossaux, servit de centre d'activités d'espionnage allié à Jacques Stosskopf, ingénieur général du génie maritime, qui, feignant de collaborer avec l'ennemi, renseignait Londres sur tous les mouvements de sous-marins, de navires, sur le nouveau matériel, sur les unités, etc.

Arrêté le 21 février 44 puis déporté, il périt exécuté avec d'autres le 2 septembre au camp du Struthof. La base de Kéroman porte aujourd'hui son nom.

 

Source MINDEF/SGA/DMPA Pierre Hervet