Le port d'Arromanches
Sur Gold Beach, la situation du petit port d’Arromanches est particulière : c’est une plage insérée entre deux falaises de vingt mètres de haut, où les Allemands ont installé des casemates.
Le 6 juin 1944, à 3 h du matin, commence le pilonnage massif des batteries de Longues par l’aviation alliée. Les habitants d’Arromanches gagnent leurs abris. Le bombardement allié continue toute la matinée. C’est un peu plus à l’est, au Hamel, que les Britanniques débarquent le 6 juin 1944 vers 7 h 30.
La plage est protégée par de nombreux fortins et la percée n’est réussie que dans l’après-midi avec l’appui des chars et des renforts.
Les blindés et l’infanterie britannique s’engagent rapidement à l’intérieur des terres. Les chars alliés ne pénétrent dans Arromanches, par la colline de Saint-Côme, que vers 16 h. Les 600 Allemands de la garnison continuent encore de résister. Le 7 juin, on compte parmi la population d’Arromanches quinze victimes, quarante-trois immeubles rasés, cent quatre-vingts sinistrés et six maisons intactes seulement.
Infanterie de la 50e division avançant près de St Gabriel, à 10 km des plages du débarquement. 6 Juin 1944. Source : Imperial War Museum
Un projet de débarquement de l’importance d’Overlord ne pouvait être entrepris qu’avec l’assurance que les troupes, le matériel et l’approvisionnement pouvaient débarquer à terre le plus rapidement possible. Il fut décidé de créer devant Arromanches, à peu près au centre du secteur de Gold Beach, un vaste plan d’eau abrité de la houle du large grâce à la mise en place d’une digue artificielle et préfabriquée. A l’intérieur de cette rade il y aurait 3 quais de déchargement reliés à la terre par des jetées. Toutes ces installations seraient construites en Grande-Bretagne et remorquées à travers la Manche le lendemain du « Jour J ».
Deux ports artificiels avaient été prévus. Celui d’Omaha Beach fut détruit par la tempête du 19 juin, celui d’Arromanches resta seul.
Construction de Mulberry ports, Weymouth, Avril 1944. Brise-lames flottants (bombardons) amarrés dans la baie de Weymouth au cours des expériences. Source : Imperial War Museum
Il comportait un double brise-lames, le premier extérieur et flottant, le second intérieur et fixe, composé de caissons de béton et de jetées flottantes allant des plages aux têtes de jetées auxquelles les navires pouvaient rester amarrés quels que soient les mouvements de la marée. Le port, préfabriqué en Angleterre, fut amené à Arromanches à la vitesse de 7 km à l’heure. Il commença à être mis en place le 7 juin. Soixante navires furent échoués et cent quarante-six caissons mis en place en moins de dix jours.
Vue aérienne du port artificiel Mulberry à Arromanches, Septembre 1944. Source : Imperial War Museum
En cent jours, le port "Winston", baptisé ainsi en l’honneur du premier ministre Winston Churchill, qui, avec sa rade de 12 km de long, pouvait recevoir les navires les plus importants, permit de débarquer 2 500 000 hommes, 500 000 véhicules et 4 000 000 tonnes de matériel. Conçu pour durer les trois mois d’été, il continua d’être utilisé pendant huit mois.
Camions et des troupes débarquent à partir de Mulberry B, juillet 1944. Source : Imperial War Museum
Aujourd'hui encore, de nombreux vestiges de cette construction sont visibles sur la plage d'Arromanches.
Pont Mulberry. Source Licence Creative Commons
Restes du port artificiel "Mulberry B" d'Arromanches-les-Bains crée pendant le débarquement de Normandie en 1944. Source Licence Creative Commons