Les passages à travers les Pyrénées ariégeoises 1940-1944

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Reflet hivernal d'un lac pyrénéen.
Reflet hivernal d'un lac pyrénéen. Source : GNU Free Documentation License

 

Les passages à travers les Pyrénées ariégeoises 1940-1944

Corps 1

 

Les Pyrénées

 

A la suite de l'Armistice de Rethondes du 22 juin 1940 entre la France et le Reich Hitlérien. Le pays est séparé en deux par une ligne de démarcation séparant la zone nord, occupée par les troupes allemandes, de la zone sud placée sous l'autorité du gouvernement de Vichy présidé par le maréchal Pétain. Malgré le contrôle serré des autorités d'occupation, cette zone devient le lieu de transit pour de nombreuses personnes fuyant le régime nazi ou voulant poursuivre le combat au sein de la France Libre du général de Gaulle.

Il s'agit donc de franchir la frontière des Pyrénées dans le but de rejoindre une ambassade alliée tout en évitant les prisons espagnoles et le refoulement en France. Anglais, Belges, Polonais notamment mettent rapidement en place des réseaux d'évasion pour leurs ressortissants et les premiers Français libres. Ces réseaux vont s'étoffant pendant toute la durée du conflit : "Bourgogne", "Bret-Morton", "Grimaud", "Wi-Wi", "Wisigoth-Lorraine", etc. Ils diversifient leurs misions : renseignement, passage d'aviateurs, de prisonniers de guerre évadés, Français ralliant la France Libre et réfractaires du service du travail obligatoire, Juifs et autres réprouvés du nazisme. Les passages se multiplient à travers les vallées de l'Ariège. A côté des gardes frontières du régime de Vichy, les conditions géographiques et climatiques rendent d'autant plus difficiles et périlleuses les traversées. Les compétences et le courage des habitants sont mis à contribution : frontaliers français d'origine sociale diverse, réfugiés républicains espagnols des chantiers de travail.

Corps 2

 

 

Itinérairesd'évasion balisés des Pyrénées ariégeoises

 

Dans chaque cas la procédure est la même: les évadés passent de résistant à résistant, chacun maillon d'une grande chaîne humaine. Ces résistants locaux fournissaient habits, nourriture et cache en prenant de grands risques pour eux même. Ayant atteint la montagne, les hommes sont alors regroupés dans un endroit secret et réparti en petits groupes pour affronter l'ascension nocturne finale vers la frontière espagnole.

En 1942, le retournement de situation en faveur des Alliés, qui débarquent en Afrique du Nord, s'accompagne d'un durcissement de la position allemande : la France est totalement occupée à partir de novembre et les troupes d'occupation s'imposent comme unique force de surveillance de la frontière avec l'Espagne.

Une nouvelle étape est franchie en février 1943. La région est déclarée zone interdite alors même que les rafles de Juifs augmentent et que l'obligation de partir travailler en Allemagne se fait plus pressante. Les candidats à l'évasion toujours plus nombreux incitent les guides à prendre davantage de risques : les pistes sont de plus en plus escarpées, les groupes s'accroissent. Plusieurs autres sentiers d'évasion ont donc été pratiqués près de St Girons, chacun seulement connu par son guide ou passeur, alors que les villes et villages frontaliers comme Foix, Tarascon, Aulus les Bains, Massat, Castillon, Seix et Sentein a chacun un réseau de sentiers secrets menant vers la frontière espagnole. Leur sacrifice et leur audace permettent ainsi de soustraire 33 000 personnes aux régimes fascistes. Parmi ceux-là 782 ont passé les hautes montagnes de l'Ariège. Le nombre maximum est atteint en juin 1943 lorsque 113 évasions sont réussies.

Itinéraires de passage Couserans

Départ Saint-Girons – Alos – Sentenac d’Oust – Col de la Core (1395m)

- Col de Soularil (1579m) – cabanne de Subéra (1499m)

- Col des Crabérous (2382m) – cabanne d’Espugue (2192m) – Col du Pecouch (1494m)

- Refuge des Estagnous (2246m) – l’Etang Rond (1929m)

- Col de la Pale de la Claouère (2522m)

- Alos d’Isil (Espagne : 1161m)

- Arrivée Esterri d’Aneu

Itinéraires de passage Tarasconnals

Départ Tarascon – rocher de Miglos (1708m) – pla de Montcamp (1905m) – col du SASC 51796M°

- Col du Pic Taillat (1959m) – Pas de l’Escalier (1791m)

- Cap de la Serre de Font Candrasse (2114m)

- Pas des Egues (2284m) – la Hunarde (2226m)

- Pas de Bouc (2389m) – etang Blaou

- Port de Siguier (2396m)

- Arrivée Ordino (Andorre)

 

Ornolac

A l'entrée de la station thermale d'Ussat-les-Bains, l'Hôtel du Parc étant alors un centre d'accueil pour réfugiés polonais, militaires français et polonais ont rejoint les rangs de l'armée polonaise par cette escale.

 

Saint-Girons

Stèle symbolisant le point de départ du "Chemin vers la Liberté" (Saint-Girons - Seix - Estérri).

 

Au col de la Core

(Sentenac d'Oust), le monument rend hommage aux passeurs des cantons de Castillon, Oust et Saint-girons.

 

Sentennac d'Oust.

Grange de passeur

 

Seix (Aunac)

Le monument marque un point de passage sur le chemin de la liberté.

 

Aulus-les-Bains

En 1942-1943, 686 Juifs sont astreints à résidence à Aulus-les-Bains par le régime de Vichy. Les passeurs du Couserans permettront à quelques dizaine d'entre eux d'échapper à la déportation.

 

A Vicdessos

Cette plaque commémore le souvenir des passeurs et évadés qui ont emprunté les itinéraires au départ de ce lieu.

 

Miglos

Plaque en hommage aux passeurs et évadés de France au Roc de Miglos.

 

Monument de Tarascon-sur-Ariège

Dédié aux évadés qui ont franchi les Pyrénées afin de reprendre le combat en passant par les vallées tarasconnaises : des mains de prisonniers écartent les barreaux de leur prison. RN 20.

 

 

Ax-les-Thermes

Itinéraire emprunté par le réseau "Grimaud" et le réseau "Halard", qui ont aidé à 450 personnes à s'évader.

 

Le parcours de mémoire que vous nous proposons ici rend hommage au courage de chacun.

 

Source : Sur les traces des passeurs. Passages à travers les Pyrénées ariégeoises 1940-1944, Foix, SEDAC, s.d. (Tourisme de Mémoire).