La nécropole nationale de Moosch
Inscrite au patrimoine mondial
Nécropole nationale de Moosch. © ECPAD
Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici
Créée en 1920, la nécropole nationale de Moosch rassemble les corps de soldats morts pour la France, en Haute-Alsace entre 1914 et 1916. Aménagée jusqu'en 1935 afin d'y regrouper les restes mortels exhumés de cimetières militaires provisoires de la vallée de la Thur ou de la Doller, elle rassemble en tombes individuelles 594 Français. Parmi ces combattants, repose Richard Nelvill Hall. Ce volontaire américain a été tué la veille de Noël 1915 par un obus au volant de son ambulance, alors qu’il effectuait une nouvelle rotation sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf. Il est décoré à titre posthume de la croix de guerre. Le corps du général Serret, commandant de la 66e division d’infanterie (DI) mort le 6 janvier 1916 des suites de ses blessures reçues sur l’Hartmannswillerkopf repose aussi dans cette nécropole.
La bataille des frontières en Haute-Alsace, 7–22 août 1914
Au terme de la guerre de 1870-1871, l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par les Allemands. Au début de l'été 1914, conformément aux objectifs du plan XVII, le général Joffre choisit de conduire une offensive visant à reprendre ces provinces perdues. Dès le 6 août, malgré quelques accrochages violents, la 1re armée française progresse rapidement dans la région d’Altkirch. Le 7, la capitale du Sundgau est libérée par la 27e brigade d’infanterie. Le 8, poursuivant leur effort, les Français s'emparent de Mulhouse. Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le 21, Colmar, la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées de la pression ennemie. Mais plus sud, Mulhouse, prise à nouveau le 17 août, doit être définitivement abandonnée le 25. En raison d'un nouveau repli de la 1e armée, les Français cessent leur mouvement offensif dans la plaine d'Alsace pour s'accrocher aux contreforts des Vosges.
Les batailles de Steinbach et de l’Hartmannswillerkopf, 25 décembre 1914 - 8 janvier 1916
Tout au long de l'année 1915, de violents combats se déroulent pour conserver ou s'emparer de chaque point haut dont le contrôle permet d'observer plus facilement les mouvements de l'ennemi ou de tenir les vallées.
Dès le 25 décembre 1914, les Français du 152e et du 213e régiment d’infanterie (RI) cherchent à s'emparer de la cote 425, située au dessus de Steinbach. Mais, le 152e RI ne peut dépasser ce village où se déroulent de violents corps à corps. Le 30, les derniers habitants sont évacués avant que le village ne disparaisse sous les obus français. Rue après rue les ruines du village est enfin enlevé. Le 213e RI atteint la cote 425 et parvient à réduire au silence la résistance ennemie, le 3 janvier 1915. Le 5, les Allemands contre-attaquent, sans succès.
À la mi-janvier, le Hartmannswillerkopf (HWK) s'embrase. Après avoir bousculé, le 28e bataillon de chasseurs alpins (BCA), l'ennemi s'empare de ce site pour le perdre à nouveau le 22 mars. En avril, les troupes allemandes reprennent le contrôle du sommet. Aussitôt, le 7e BCA et le 152e RI remontent à l'assaut et pour prendre de nouveau cet objectif. Les combats perdent alors en intensité. À l'automne, les opérations connaissent un regain d'activité sur le HWK qui change trois fois de main. En décembre, seize bataillons de chasseurs français s’élancent pour reconquérir cette position emblématique. L'ennemi résiste. Les assauts sont des plus violents. Au cours de l'un d'eux, le général Serret est grièvement blessé. Le 6 janvier 1916, il succombe après plusieurs jours d'agonie. Malgré des combats localisés, ce secteur du front perd en intensité. Désormais, les Français s'accrochent aux pentes tandis que les Allemands conservent le sommet. Cette situation n'évolue plus jusqu’en 1918. Au total, près de 25 000 combattants sont morts sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf, parmi eux 12 000 Français.
Infos pratiques
Moosch
Visites libres toute l’année