La nécropole nationale de Plaine
Nécropole nationale de Plaine. © ECPAD
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La nécropole nationale de Plaine rassemble les corps des soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent, au cours de l'été 1914, dans la vallée de la Bruche et ceux de la libération de la poche de Colmar (1944-1945). Aménagée en 1919 puis en 1924 pour y regrouper les cimetières provisoires de Schirmeck, la Broque et Colroy-la-Roche, cette nécropole rassemble 1 487 corps français dont 214 reposent en tombes individuelles. Parmi ces hommes, sont inhumés 54 combattants britanniques et 33 russes, dont 17 dans une tombe collective. Trois ossuaires conservent les restes mortels de 1 273 hommes. En 1954, sont rassemblés 138 combattants tombés lors de la campagne de France en 1940 ou lors de ceux de la libération de Plaine en 1944-1945. Au centre, a été érigée, en 1923, une statue équestre de Jeanne d’Arc. Sous l’occupation nazie, pour éviter d'être détruit, ce monument fut enterré dans la nécropole et réinstallé à son emplacement d’origine à la Libération.
Les combats de la vallée de Bruche, 14–21 août 1914
Aux premiers jours de la guerre, pour appuyer la manœuvre de l’armée du général Pau, certaines unités doivent à s'emparer de la chaîne des Vosges. Le 12 août, le 21e corps d’armée (CA) reçoit cette mission. La résistance ennemie est importante sur les hauteurs entre Plaine et Diespach, mais les Français contrôlent rapidement les cols de Saales, de Hans ou encore celui du Donon. Ce massif est l'un des deux plus hauts sommets des Basses-Vosges et représentent ainsi un enjeu stratégique. Après avoir conquis sans difficulté le Donon, les hommes de la 25e brigade d’infanterie (BI) aménagent ses positions.
Dans la vallée de la Bruche les Français progressent sans difficulté. Le 14 août, ils libèrent Saint-Blaise-la-Roche où, au cours d'un assaut audacieux, les chasseurs du 1er bataillon de chasseurs à pieds (BCP) s'emparent du drapeau du 2e bataillon du 99e régiment de réserve alsacien et mettent en déroute le 132e régiment Poméranien. Schirmeck, Wisches et Villé sont aux mains des Français. Le 16, la frontière est atteinte. Mais, l'ennemi porte une violente contre-attaque sur la rive droite de la Bruche. Du côté français, les pertes sont importantes en particulier au sein des régiments d’infanterie (RI). Le 18, Wisches est aux mains de l'adversaire. Le 19, les Français se replient sur le massif du Donon composé du Haut et du Petit Donon.
Le 20 août, poursuivant leur effort, les armées allemandes cherchent à repousser les armées françaises au-delà de la frontière. Le massif du Donon est au cœur des enjeux. Dans la soirée du 20, au terme d'un bombardement de huit heures, les hommes des BCP subissent l'assaut des soldats des chasseurs allemands, les Jägers. Suite à l'échec de la prise de Sarrebourg, les Français se replient. Quelques uns s'accrochent au sommet du Petit Donon. Au cours de la nuit, les Allemands renforcent leurs positions. Au matin, en dépit des ordres de retraite générale vers le Grand Couronné de Nancy, le commandant de la 25e BI cherche à reprendre les positions perdues. Cette tentative est un échec. Le lendemain, sans résistance, le Grand Donon tombe.
Les combats sur le Donon sont aussi brefs que meurtriers. Dans leur repli malgré quelques combats retardateurs, les Français abandonnent morts et blessés. À partir du 22 août, les Allemands commencent l'inhumation de ces combattants tandis que les blessés et les prisonniers sont envoyés à Schirmeck. À partir de cette date et jusqu'à la fin de la guerre, le massif du Donon est transformé en une forteresse imprenable où est exploitée une main d’œuvre composée de prisonniers russes et d'otages civils.
Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre, 1914-1918
Au cours de la guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million sont détenus en Allemagne. Au printemps 1915, les autorités allemandes décrètent l'affectation de prisonniers de guerre dans des kommandos de travail pour pallier la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont requis aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes, mais aussi dans l’agriculture.
Pour ces hommes, les conditions de travail sont difficiles et le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.
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