Refaire l'Armée française (1943-1945)
Sous-titre
Par Tristan Lecoq - Inspecteur général de l'Education nationale et Professeur des Universités associé (histoire contemporaine) à l'Université de Paris Sorbonne
L’outil militaire, l’instrument politique, le contrôle opérationnel
Par Tristan Lecoq - Inspecteur général de l'Education nationale
Professeur des Universités associé (histoire contemporaine) à l'Université de Paris Sorbonne
Refaire l’Armée française, du début de l’année 1943 à la Victoire en 1945, c’est se placer au confluent de trois questions. Refaire une armée pour libérer le pays : c’est la dimension militaire et interalliée de la Libération . refaire l’Armée de la République : c’est la question de l’ « outil » militaire, aux ordres du pouvoir politique . refaire l’Armée de la France, c’est refaire un instrument d’une puissance à reconstruire.
L’Armée est en effet avant tout un instrument politique, aux ordres d’un pouvoir politique, au service de la politique d’un Etat. C’est le cœur de l’exercice de la souveraineté et donc des moyens de celle-ci. « La défense ! C’est là en effet la première raison d’être de l’Etat. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même » dira le général De Gaulle à Bayeux, le 14 juin 19521.
Quelle est la situation, de ce point de vue, à partir de novembre 1942 et à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord ? Un Etat français entièrement occupé du 11 au 27 novembre, sans l’Empire, sans la Flotte, puis un gouvernement milicien à la solde de l’occupant. Une France libre, puis combattante à compter de juillet 1942, mais diversement acceptée et reconnue par les Alliés et l’URSS. Un Empire rallié à la France libre, puis au Comité français de la Libération nationale, de juillet 1940 au printemps 1943, au milieu de combats et de querelles entre Français.
Un pouvoir politique divisé et mal assuré à l’extérieur. Plusieurs armées dans un état très différent. Des prétendants à Alger qui tous, de novembre 1942 à juin 1943 cherchent avant tout à s’appuyer sur une force militaire : Darlan, Giraud, De Gaulle.
C’est donc bien la question de l’articulation du politique au militaire qui se pose et n’est assurée que difficilement en juin 1943. C’est aussi celle de l’articulation d’une armée française et d’une coalition militaire, qui n’est réglée que difficilement, tardivement et incomplètement, après la libération de Paris et la reconnaissance du gouvernement provisoire de la République française par les Etats-Unis, le 23 octobre 1944. Dès lors, la place et le rôle de l’Armée française, à reconstruire et reconstruite entre 1943 et 1945 font l’objet de discussions âpres entre Français, entre Français et Alliés, entre Alliés eux-mêmes2. De Gaulle et Giraud. De Gaulle et les Alliés. Paris, Strasbourg, le Rhin et l’Allemagne.
Au-delà de la question politique : quelle place pour l’Armée dans la Libération du territoire ? Militaire : quelle place pour l’Armée dans les opérations interalliées ? L’équation à résoudre est bien celle de l’autonomie ou de la dépendance d’une Armée française vis-à-vis d’Alliés auxquels elle doit, pour une bonne part, sa renaissance et ses capacités opérationnelles.
Refaire l’Armée, c’est donc bien refonder un outil militaire. Libérer la France et marcher sur le Rhin, c’est se servir de l’Armée comme d’un instrument politique, même si celui-ci est intégré dans une coalition.
La question d’un contrôle opérationnel des troupes françaises par le commandement allié est au confluent de ces deux versants d’une même complexité politique, militaire et guerrière : c’est celle de la dépendance, de l’interdépendance, de l’indépendance militaires de l’Armée française au combat, entre 1943 et 1945.
1. Refaire l’Armée française : la question de l’outil militaire
L’Armée de terre qui renaît, c’est l’Armée de la France Combattante, l’Armée d’Afrique et une Armée nouvelle en même temps.
2. Les campagnes de la Libération : l’Armée comme instrument politique
Paris et Strasbourg, ce sont Leclerc et une unité singulière au sein des armées alliées : la 2ème division blindée. Rhin et Danube, ce sont De Lattre et l’Armée d’Afrique, intégrée à la manœuvre générale des armées alliées. Les campagnes oubliées ce sont, aux marges de la victoire, les poches de l’Atlantique, les combats dans les Alpes, les rizières indochinoises.
La « 2ème DB », formée à Temara au Maroc, entraînée à Aintree en Angleterre, débarque en France en août 1944. Héritière de la « colonne Leclerc » et de la « Force L », équipée, entraînée, encadrée à l’américaine, son histoire, sa composition, son esprit en font à la fois la plus gaulliste et la plus politique des grandes unités françaises de la Seconde Guerre mondiale.
Les soldats de la France libre y combattent aux côtes des cuirassiers, chasseurs d’Afrique, spahis …16 et fusiliers-marins et ce sont des Républicains espagnols de la 9ème compagnie du 1er bataillon du régiment de marche du Tchad qui veilleront à la sécurité du général De Gaulle lors du défilé du 26 août. Sous les plis du drapeau de la République espagnole et de celui de la République française. Aux ordres d’un gentilhomme picard, officier par éducation, Français par tradition et rebelle par destination17.
L’enjeu, ce sont à la fois la libération du territoire, la maîtrise du pouvoir politique, la victoire militaire.
Organisée en trois GT lourds et un GT léger, parfaitement intégrée à l’armée du général Patton et aux modes opérationnels américains, la DB combat en Normandie et se révèle très vite comme une unité d’exception, avec des soldats d’exception et un chef d’exception. C’est aussi et peut-être surtout sur la base de cette reconnaissance militaire que les chefs américains, les généraux Eisenhower, Bradley et Patton vont, non sans réticences, permettre à la 2ème DB d’infléchir les objectifs alliés. Ce sera Paris et sa libération, alors que la ville n’a plus aucun intérêt stratégique, que la bataille de Normandie est terminée, que l’armée allemande retraite vers l’est.
Dans le cadre de cette analyse il y a là une utilisation, par le général De Gaulle, d’une unité française à des fins plus politiques que militaires, aux yeux des Alliées à tout le moins. Complètement intégré aux forces américaines sur les plans matériels, logistiques, opérationnels, Leclerc s’en affranchit sur le plan politique. Il est, le 24 août 1944, hors-hiérarchie. Pleinement dépendant, pleinement interdépendant, pleinement indépendant18.
La libération de Paris est une bataille peu coûteuse contre un ennemi qui se bat sans détermination et cherche une sortie honorable. C’est surtout au cours de celle-ci que se jouent les relations le plus souvent difficiles entre le Gouvernement français et son Armée, les débris de Vichy, les Américains, le Front national et les communistes, la Résistance intérieure et le Conseil national de la Résistance. C’est donc bien le résultat d’une entreprise politique dont la 2ème DB, appuyée par la 4ème DI américaine, est l’instrument. Il n’empêche : si c’est De Gaulle qui l’a voulue et Leclerc qui l’a accomplie, ce sont les chefs alliés qui l’ont rendue possible, au premier rang desquels le général Eisenhower19.
Direction l’est de la France, toujours au sein des armées américaine et sous leur contrôle opérationnel : Dompaire le 13 septembre, le col du Dabo le 19 novembre, Strasbourg le 23. Le serment de Koufra est tenu.
L’allegro vivace final conduira les soldats de Leclerc jusqu’à Berchtesgaden, en mai 194520.
Combien différente de cette unité singulière, est la 1ère Armée du général de Lattre ! Ayant hérité en droite ligne de l’Armée d’Afrique, de ses régiments et de ses traditions, avec à sa tête un chef qui a rallié la France qui se bat à la suite de l’occupation de la zone dite « libre », le 11 novembre 1942, elle est également équipée, organisée et entraînée à l’américaine, et ses objectifs comme ses opérations pleinement intégrés à la planification d’ensemble des théâtres d’opérations alliés.
Le général De Gaulle le reconnaît dans ses mémoires, lorsqu’il écrit que « … jamais les Anglo-saxons ne consentirent à nous traiter comme des alliés véritables. Jamais ils ne nous consultèrent, de gouvernement à gouvernement, sur aucune de leurs dispositions (…) ils cherchaient à utiliser les forces françaises pour les buts qu’eux-mêmes avaient fixés, comme si ces forces leur appartenaient et en alléguant qu’ils contribuaient à les armer »21.
D’ailleurs, s‘il est vrai que le général De Gaulle avait pesé de tout son poids pour un débarquement français en Provence alors que les Britanniques et Winston Churchill en particulier songeaient aux Balkans, la décision fut bien alliée, c’est-à-dire américaine, même si la participation militaire française au débarquement d’août 1944 en faisait la plus française des opérations alliées de la guerre. Une opération préparée par l’état-major de la 7ème armée US et dont l’Armée B constitue l’échelon d’attaque.
Face au dispositif étiré de la XIXème armée allemande, sans soutien aérien, et auquel Adolf Hitler donnera dès le 18 août un ordre de repli général, les opérations alliées en Provence se déroulent non seulement comme prévu, mais encore avec une marge appréciable : Marseille tombe avec 16 jours d’avance sur le calendrier, Toulon 7 jours d’avance, grâce à une belle manœuvre des troupes de de Lattre22.
La remontée de la vallée du Rhône conduit l’Armée B, devenue la 1ère Armée le 19 septembre 1944, à l’est de la France. Elle y aura gagné une autonomie tactique, comme les grandes unités britanniques, canadiennes et américaines, en demeurant sous contrôle opérationnel étroit du commandement allié.
Venir sur le Rhin et envahir l’Allemagne : ce sont les objectifs autrement difficiles que le général De Gaulle assigne alors à de Lattre et qu’il résume, à son habitude, en écrivant qu’ « … il ne restait à faire, en somme, que l’essentiel, c’est-à-dire passer le Rhin »23.
Les six derniers mois de la guerre furent, dans chaque camp, les plus meurtriers, comme en témoignent les très rudes combats de l’hiver 1944-194524. Des opérations comme l’attaque de la poche de Colmar, du 23 janvier au 10 février 1945, décidée par de Lattre s’y apparentent à des missions de sacrifice. C’est d’ailleurs au cours de ces opérations que la 2ème DB, mise à la disposition de la 1ère Armée, subit de lourdes pertes en étant envoyée au feu à contre-emploi. On comprendra que le général Leclerc pût préférer faire la guerre avec les Américains25.
Soulignons également que se posent, pour l’Armée française, deux problèmes au même moment : l’intégration des combattants des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et « blanchiment » des unités françaises de la 1ère Armée par le retour, chez eux, des soldats originaires de l’Afrique noire. Demeurent les soldats originaires d’Afrique française du nord (AFN).
Le désarmement de l’ensemble des groupements non-militaires avait été décidé par le général De Gaulle dès le 28 août 1944, pour des raisons politiques et militaires. Il n’y aurait pas d’armée populaire, mais une Armée de la République.
Sur près de 300000 résistants des FFI, 190000 sont enrégimentés, dont 137000 dans la 1ère Armée au cours de l’automne et de l’hiver 1944. Les Francs-tireurs et Partisans (FTP) se retrouvent au 151ème RI (celui qu’avait commandé de Lattre !) et le colonel Berger (alias André Malraux) au commandement de la « brigade Alsace-Lorraine ». Ils s’ajoutent aux 250000 soldats de cette grande unité et compensent le départ des soldats de l’Afrique noire, auquel un sentiment d’abandon s’ajoutera à une détresse physique et morale.
Aux ordres du général Devers (6ème groupe d’armes américain) qui comprend aussi la 7ème armée américaine du général Patch, de Lattre combat dans l’est de la France. Il y reçoit en janvier 1945, du général De Gaulle, l’ordre de maintenir des troupes françaises dans Strasbourg libérée par la 2ème DB en novembre 1944, à un moment difficile de la bataille des Ardennes.
Deuxième intervention politique du chef du gouvernement français dans le déroulement des opérations alliées, acceptation par le commandement allié des arguments français, subordination maintenue à l’identique de la 1ère Armée dans un dispositif allié pleinement intégré sur tous les plans, matériel, logistique, opérationnel. De Gaulle le reconnaît sobrement : « … nos forces de campagne étaient placées, pour les opérations, à l’intérieur du système stratégique occidental »26.
La troisième intervention du Général porte, en avril-mai 1945, sur le rôle de la 1ère Armée dans l’offensive finale.
Ainsi le traduit le général De Gaulle : « Il fallait que nos troupes passent, elles aussi, le Rhin. Elles le feraient dans le cadre interallié si cela était possible. Si cela ne l’était pas, elles le feraient pour notre compte. De toute manière, elles devraient saisir, sur la rive droite, une zone française d’occupation »27.
Les réalités militaires d’opérations interalliées par obligation, les rudes combats livrés par la Wehrmacht, les capacités opérationnelles des Français et les relations mêlées d’impatience, d’exaspération et d’admiration entre le général de Lattre et ses supérieurs américains en décideront autrement. Jusqu’à la fin de la campagne d’Allemagne, en dépit des frictions et des accrochages, la 1ère Armée restera sous contrôle opérationnel américain28.
Restent les campagnes oubliées.
Dans les Alpes, des cols sont tour à tour libérés, perdus, reconquis par des troupes françaises issues des FFI, insuffisamment équipées, entraînées, encadrées. De Gaulle les pousse vers le col de Tende, La Brigue, le Val d’Aoste : objectifs liés autant à la ligne de crête militaire qu’à des revendications territoriales et à la question de l’après-guerre. Si le contrôle opérationnel américain est moins pressant qu’ailleurs, le gouvernement des Etats-Unis et ses généraux font nettement comprendre au gouvernement français que sa marge de manœuvre est limitée, en évoquant même une rupture possible de la chaîne logistique et une interruption du réarmement.
Elle ne l’est pas sur le « front de l’Atlantique ». Le général de Larminat, commandant des forces françaises en opérations, y traite directement avec le commandement allié pour la préparation et l’exécution des opérations, en faisant appel en tant que de besoin à des forces alliées. Une affaire française et secondaire, somme toute. L’essentiel des combats, jusqu’en mai 1945, est livré par des unités françaises des armées de terre, pour une bonne part de provenance FFI, de l’air et de mer. La 1ère DFL et des GT de la 2ème DB interviendront sur ce front pour y réduire les « poches » allemandes, sous contrôle opérationnel français. For once and for all !
En Indochine, l’occupation japonaise de ce relais indispensable entre la Malaisie et le Japon, la faiblesse opérationnelle des effectifs militaires français ralliés au GPRF, le caractère improbable d’une aide alliée, et surtout le « coup de sabre dans le dos » du 9 mars 1945 aboutissent, après une courte mais sanglante campagne en mars-avril, à un vide militaire français. La question interalliée du devenir militaire de la colonie devra être traitée par l’amiral Lord Louis Mountbatten, commandant en chef du South East Asia Command.
Une Armée française reconstituée à la diligence et à la façon des Alliés britanniques et, surtout, américains. Une Armée française subordonnée aux disponibilités matérielles et logistiques, aux contraintes opérationnelles et aux concepts d’emploi des Alliés. Une Armée française intégrée, sous contrôle opérationnel des Alliés, du début à la fin de la Libération.
A trois reprises : Paris, Strasbourg, le Rhin, le général De Gaulle sait faire prévaloir auprès des Alliés, en s’appuyant sur des arguments que ceux-ci veulent bien entendre, l’autorité politique de son gouvernement. Il tire cependant dès 1945 les conséquences pour la France d’un outil militaire qui ne lui permet ni l’indépendance nationale, ni l’autonomie stratégique, ni même de prendre part à la planification des opérations.
Au fond, à Paris comme à Strasbourg ou sur le Rhin, en Allemagne, en Italie et en Indochine, la mise sous tutelle opérationnelle d’une Armée française qui a reconquis l’estime militaire des Alliés s’accommode, au plan tactique, des exigences nationales du général De Gaulle. A condition de ne pas mettre à mal la planification opérationnelle alliée. Ni, surtout et à mesure que la fin de la guerre approche, de ne pas créer de précédent pour l’après-Victoire.
La Libération, c’est une victoire militaire des armées alliées, avec la participation d’une Armée française intégrée à la manœuvre générale et l’ordre intérieur assuré par le général De Gaulle et son gouvernement. L’Armée française, c’est l’Armée de la Libération.
Mais l’ombre portée de juin 1940, de Vichy et de la collaboration militaire, de quatre années de luttes franco-françaises débouchent sur une épuration politique et militaire. Les procès de la Libération touchent l’Armée. Non seulement le procès Pétain, mais encore ceux des amiraux et généraux qui ont servi Vichy et l’Allemagne. Si la guerre civile a été évitée, les dissensions entre Français peuvent cependant l’emporter sur une victoire à bien des égards ambigüe et dont la dimension militaire semble assez vite s’effacer.
Quelle différence entre les deux sorties de guerre, de 1918 et de 1945 ! En 1918, une Armée américaine équipée, encadrée, entraînée par des Français et à la française, intégrée au dispositif allié, mais à laquelle, suivant les propositions du général Foch, le commandement allié laisse une marge de manœuvre appréciable dans le déroulement des opérations. Arrivés en France en 1917 avec la troisième Marine de guerre du monde, mais sans véritable armée ni aviation, les Américains en repartent en 1918 avec un instrument militaire complet29. L’Armée française de 1945 est complètement dépendante des Américains sur les plans matériel, logistique, opérationnel.
C’est dans ce contexte qu’est posée la question de l’Armée de la France de l’après-Victoire. La constitution d’un outil militaire, l’expérience de son efficacité au combat, sa dépendance à l’égard des Alliés, de 1943 à 1945, sont liées. Une Armée, pour quoi faire ? Avec quels matériels, quel encadrement, quels concepts d’emploi ? Au sein de quelles alliances ?
La guerre a confirmé le rôle des unités blindées organisées à l’américaine et de leur couverture aérienne sur le front occidental. La dimension aéronavale de la maitrise des mers s‘impose aussi, comme la nécessité de forces d’intervention et de présence outre-mer. Faut-il reconstruire l’Armée française sur ces bases, ou bien entretenir les forces armées telles qu’elles sont, c’est-à-dire intégrées et dépendantes ?
L’outil militaire, la puissance et le rang de la France sont bien fonction directe les uns des autres. La France n’est présente ni à Dumbarton Oaks, ni à Yalta, ni à Potsdam. La question de la zone d’occupation française n’est réglée qu’en juillet 1945, même si de Lattre est rentré à Stuttgart et à Karlsruhe en avril et a contresigné, pour la France, à Berlin le 8 mai 1945. C’est au même moment, alors que la guerre dure encore dans le Pacifique, qu’éclatent les émeutes de Sétif et la crise au Levant.
Autant de questions qui se posent à la France en 1945 et dont la dimension militaire est évidente. Autant de questions politiques qui permettront de lire, par les réponses qui leur seront apportées ou non, les choix militaires de la France de l’après-guerre.
Faute d’une réponse qui lui semblerait à la mesure de l’idée qu’il s’en fait, c’est le sens du départ du général De Gaulle, en janvier 194630. C’est aussi le sens des réformes militaires profondes qu’il entreprend, dès son retour au pouvoir. C‘est enfin un des éléments des décisions qu’il prend, dans le sens de l’indépendance nationale, de 1958 à 1966.
1 Charles de Gaulle, Discours et messages Tome II Dans l'attente 1946-1958 Paris, Plon, 1970, p.527
2 Fondation Charles de Gaulle, De Gaulle chef de guerre. De l'appel de Londres à la Libération de Paris 1940-1944 Actes du colloque des 8, 19 et 20 octobre 2006 Paris, Fondations Charles de Gaulle, Plon, 2008
3 Général Henri Giraud, Un seul but, la victoire ! Alger 1942-1944 Paris, Julliard, 1949
4 André Martel (dir.), Histoire militaire de la France, Tome 4, De 1940 à nos jours, Paris, PUF, 1994, en particulier le chapitre IV La Libération et la Victoire : "Quoi ? Les Français aussi ?" pp. 175-237
5 Marcel Vigneras, "Rearming the French" in US Army in World War II Special Studies, Washington DC, Center of Military History United States Army 1956/1989
6 Vingt-sept classes d'âges, de 1919 à 1945, sont appelées sous les drapeaux.
7 Christine Levisse-Touzé, L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Paris, Albin Michel, 1998.
8 Kent Roberts Greenfield, Robert R. Palmer and Bell I. Wiley, "The Organization of Ground Combat Troops" in US Army in World War II, Center of Military History United States Army Washington DC, 1987
9 Jacques Vernet, Le réarmement et la réorganisation de l'Armée de terre française (1943-1946), Vincennes, SHAT, 1980
10 Patrick Facon, L'Armée de l'air de la victoire, 1942-1945, Paris, Economica, 2006
11 Etudes marines n°4, "L'histoire d'une révolution. La Marine depuis 1870", Paris, Centre d'études supérieures de la marine, mars 2013
12 Richard Hough, Former Naval Person : Churchill and The Wars at Sea, London, Weidenfeld and Nicholson, 1985
13 Philippe Masson, La Marine française et la guerre, 1939-1945, Paris Tallandier, 2000
14 Julie Le Gac, Vaincre sans gloire. Le corps expéditionnaire français en Italie (novembre 1942-juillet 1944), Paris, Les Belles Lettres, 2013
15 Colonel (ER) Pierre Le Goyet, La campagne d'Italie. Une victoire quasi inutile, Paris Nouvelles Editions latines, 1985
16 Le quart de la 2ème DB est composé de troupes d'origine maghrébine.
17 Christine Levisse-Touzé, Du capitaine de Hauteclocque au général Leclerc, Actes du colloque des 19-21 novembre 1997, Paris, éditions Complexe, 2000 . Olivier Forcade, "Du capitaine de Hauteclocque au général Leclerc" in Vingtième siècle. Revue d'histoire, n° 58, Paris, 1998, pp. 144-146
18 André Martel, Leclerc. Le soldat et le politique, Paris, Albin Michel, 1998
19 Jean-François Muracciole, La libération de Paris, 19-26 août 1944, Paris, Tallandier, 2013
20 Le général Leclerc vu par ses compagnons de combat, Paris, éditions Alsatia, 1948
21 Charles de Gaulle, Mémoires de guerre. L'unité 1942-1944, Paris, Plon, 1956 p.260
22 La libération de la Provence. Les armées de la liberté, Actes du colloque international de Fréjus des 15 et 16 septembre 1994, Paris, Institut d'histoire de la défense/SIRPA, 1994
23 Charles de Gaulle, Mémoires de guerre. Le salut 1944-1946, Paris, Plon, 1959, p.155
24 Du débarquement d'août 1944 à mai 1945, les armées françaises auront fait quelque 570 000 tués et blessés ainsi que 300 000 prisonniers à l'ennemi.
26 Général Jean Compagnon, Leclerc maréchal de France, Paris, Flammarion, 1994
26 Charles de Gaulle, op. cit. p.131
27 Charles de Gaulle, op. cit. p. 158-159
28 Jean-Christophe Notin, Les vaincus seront les vainqueurs. La France en Allemagne, 1945, Paris, Perrin, 2004
29 Claude Franc, Le Haut commandement français sur le front occidental, 1914-1918, Paris, Soteca, 2012 . François Cochet, La Grande Guerre : fin d'un monde, début d'un siècle, Paris, Perrin, 2014
30 De Gaulle et la Nation face aux problèmes de défense, Actes du colloque des 21 et 22 octobre 1982, Paris, Institut Charles de Gaulle et Plon, 1983
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