Le Mémorial de l’escadrille La Fayette
Inauguré le 4 juillet 1928, le Mémorial de l’escadrille La Fayette rend hommage aux aviateurs volontaires américains qui ont servi aux côtés des forces françaises, avant et après l’entrée de leur pays dans la Première Guerre mondiale.
Situé à Marnes-la-Coquette dans les Hauts-de-Seine, le Mémorial de l’escadrille La Fayette constitue la dernière demeure des premiers pilotes de combat des États-Unis. Ces pilotes américains, volontaires, rallièrent les forces armées françaises avant même l’entrée en guerre des États-Unis. Affectés dans différentes unités mais regroupés sous le terme de Lafayette Flying Corps, un petit nombre d’entre eux formèrent, le 20 avril 1916, un escadron entièrement américain, dénommé "Escadrille américaine" puis, à partir du 6 décembre 1916, "Escadrille La Fayette". L’objectif de la création de cette escadrille fut d’attirer l’attention de la population américaine sur l’effort de guerre et de susciter un soutien envers les Alliés. Les pilotes de cette formation étaient issus de tous les milieux sociaux, de familles fortunées, mais également de couches moins favorisées de la société comme ce fut le cas pour Eugene Jacques Bullard, le tout premier pilote militaire noir, dont la devise, inscrite sur le fuselage de son avion, était : all blood runs red ("tout sang coule rouge").
Après le 6 mars 1917, de nombreux volontaires furent intégrés dans l'United States Army Air Service, ancêtre de l'actuelle US Air Force. D’autres continuèrent à se battre dans les rangs français. Le 18 février 1918, l’escadrille La Fayette fut officiellement dissoute et devint la N103, première escadrille de chasse américaine, en conservant toutefois ses avions et ses mécaniciens français. Pendant la durée du conflit, l’escadrille a obtenu 39 victoires officiellement créditées. Le 15 août 1917, elle fut citée à l'ordre de l'Armée. Parmi les 269 pilotes qui firent partie du Lafayette Flying Corps, 68 moururent avant la fin de la guerre, sous l’uniforme français ou américain. C’est à ces hommes que le mémorial rend hommage. Dans la crypte du Mémorial, 49 d’entre eux sont inhumés tandis que des cénotaphes ont été élevés pour ceux qui ont été portés disparu au combat ou qui sont enterrés ailleurs. En 1949 et en 1950, deux Français les ont rejoints, le lieutenant-colonel Thenault, premier chef de l’escadrille, et le général Antonin
Brocard, premier commandant du groupe de chasse n°12 – "groupe des Cigognes" - auquel appartenait l’escadrille La Fayette. C’est à un ancien pilote, Edgar Guerard Hamilton, que revient l'idée de la création du monument. Le projet rencontra un accueil favorable auprès de personnalités américaines et françaises qui formèrent, en 1923, une association "Mémorial de l'Escadrille La Fayette" pour transformer le rêve de M. Hamilton en réalité. Des dons conséquents furent faits par de riches familles américaines, auxquels vinrent s’ajouter beaucoup d'autres, plus modestes, en provenance de France et d’Amérique.
Le monument fut inauguré le 4 juillet 1928, en présence du maréchal Foch, du ministre de la guerre Paul Painlevé, de l’ambassadeur des États-Unis, Myron T. Herrick, d’anciens pilotes et de familles de disparus qui firent tout spécialement le voyage. Il est actuellement propriété de la Fondation du Mémorial de l'escadrille La Fayette, reconnue d’utilité publique.
En 2012, du fait de sa valeur symbolique, à l'approche du centenaire de la Première Guerre mondiale, les autorités françaises et américaines décidèrent de mettre un point final à la rénovation du monument. La mise en œuvre de ce plan de rénovation fut confiée à l'American Battle Monuments Commission (ABMC), agence fédérale américaine chargée de la gestion des nécropoles et monuments commémoratifs militaires. Le ministère français de la défense, via la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, y a également largement contribué, à la fois financièrement et par son expertise.
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