Le monde associatif OPEX
À l’image des combattants des conflits précédents, ceux des opérations extérieures ont œuvré pour bénéficier de droits à la hauteur de leur engagement. De plus en plus nombreux au sein des structures associatives traditionnelles, ils s’organisent également au sein d’organismes spécifiques.
Le monde associatif lié aux opérations extérieures est à l’origine un univers d’amicales d’anciens militaires professionnels situé en marge d’un "monde combattant" qui était constitué d’anciens soldats conscrits ayant participé aux grands conflits du XXe siècle. L’intégration pleine et entière des anciens des OPEX au monde combattant, au point d’en être aujourd’hui les héritiers désignés, est l’histoire d’une redéfinition du statut d’"ancien combattant" et de la prise en compte de nouvelles formes d’engagements armés. Les associations "historiques" d’anciens combattants constituaient en effet des mouvements de masse représentant les intérêts d’anciens soldats mobilisés, appelés ou engagés. Les "missions extérieures", effectuées au titre d’accords internationaux ou dans le cadre d’opérations de maintien de la paix ou d’interposition de l’Organisation des Nations Unies (ONU), ne faisaient pas de leurs participants des "anciens combattants" au sens réglementaire du terme. Cette assimilation n’aura lieu que par une loi du 4 janvier 1993, qui permet l’attribution, sous des conditions alors identiques à celles des générations du feu qui les ont précédées, de la carte du combattant aux participants aux opérations extérieures. Cette ouverture du statut d’ancien combattant est en partie le fruit du travail de l’administration des Anciens combattants, des fédérations historiques d’anciens combattants, mais aussi des amicales d’anciens des OPEX. L’intégration des "nouveaux venus" n’allait cependant pas de soi, et le mouvement "amicaliste OPEX" a perduré jusqu’à nos jours, en se fédérant et en se dotant des moyens lui permettant de faire prendre en compte plus efficacement les spécificités du service rendu à la Nation au titre des missions extérieures.
Actuellement, deux associations « spécifiques OPEX » sont représentées au sein des principales instances de concertation avec l’administration chargée des anciens combattants :
- La fédération nationale des anciens des missions extérieures – opérations extérieures (FNAME-OPEX) a été créée en 1985 pour regrouper des anciens des opérations de maintien de la paix au Liban, les "casques bleus". Elle est à l’origine de la création d’une association internationale des soldats de la paix (AISP) qui dispose d’un statut d’observateur auprès de l’assemblée générale de l’ONU, et qui met en œuvre de multiples initiatives destinées à valoriser leur engagement auprès de la jeunesse et de leurs camarades engagés en OPEX.
- L’association nationale des participants aux opérations extérieures (ANOPEX), plus récente (2011), met en œuvre de nombreux projets liés à la mémoire combattante, en particulier des publications, colloques, cérémonies, œuvre au lien armées-nation et assure une fonction essentielle de liaison entre les anciens des OPEX et l’armée d’active.
Ces deux associations participent activement aux cérémonies officielles et aux instances de concertation du monde combattant (ONAC-VG, "G12"), ainsi qu’aux actions destinées au soutien des militaires blessés.
Au-delà de ces deux associations nationales spécifiques, les grandes fédérations historiques et les grandes associations de blessés de guerre ont vu des combattants des OPEX les rejoindre et prendre en leur sein une importance significative compte tenu de la baisse concomitante du nombre des anciens combattants des conflits antérieurs et d’une ouverture de plus en plus large des conditions d’attribution de la carte du combattant. Le souhait de ces grandes associations d’ouvrir leurs rangs aux soldats issus des OPEX et des autres formes d’engagement au service de la sécurité extérieure et intérieure de la Nation est le signe d’une évolution majeure du monde associatif combattant.
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