Un dessin caricatural sur le service du travail obligatoire (STO)
© Dessin de Jacques Barré dit Abdon, coll. Musée de la Résistance et de la Déportation – Département de l’Isère
Dès 1942, le gouvernement de Vichy s’attache à mettre en place « la Relève ». Cédant à une nouvelle demande de l’occupant allemand, le procédé consiste à envoyer des travailleurs spécialisés en échange de la libération de prisonniers ; 3 travailleurs pour 1 prisonnier.
Mais à la fin de l’année, les mauvais résultats de cette politique incitent les allemands à annuler leur accord, entraînant la promulgation d’une nouvelle loi le 16 février 1943 par l’intermédiaire de Pierre Laval. Le service du travail obligatoire est institué et ses critères de recrutement modifiés. Désormais, sont également concernés tous les hommes nés entre 1920 et 1922.
Les exigences devenant de plus en plus sévères, le service du travail obligatoire est très impopulaire. Les réfractaires, malgré les sanctions auxquelles ils s’exposent, sont de plus en plus nombreux. Son effet aura finalement été de renforcer les maquis et la Résistance intérieure.
Ce dessin caricaturale à l’encre de Jacques Barre évoque un réfractaire du STO ayant rejoint un maquis au plan de la Vache dans le massif de Belledonne (38) en 1943/1944. Il provient des collections du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère.
Jacques Barré ("Abdon" dans la Résistance), architecte muséographe, est né le 5 novembre 1921 à Paris. À partir du mois de mai 1941, dans le cadre du Département des arts et traditions populaires (ATP) des Musées nationaux dirigé par Georges Henri Rivière, il est enquêteur sur le mobilier rural au Chantier intellectuel et artistique 909. À l’automne 1942, il est recruté par le bureau central de renseignement et d’action (BCRA, Londres). En mai 1943, il rejoint les maquis combattants des Alpes. Il passe ainsi de la Haute-Savoie au Vercors, puis dans l’Oisans. Il rejoint ensuite la Compagnie Bernard, puis la Compagnie Stéphane dans le Massif de Belledonne. Après les combats de la Libération de Grenoble et de l’Isère, il participe à la première, puis à la deuxième campagne de Maurienne au sein du 15e Bataillon de Chasseurs alpins de l’Armée des Alpes et termine la guerre dans le Vorarlberg en Autriche. En janvier 1946, il est appelé par Georges Henri Rivière, directeur du Musée des ATP pour l’assister dans la rénovation et la création de nombreux musées et expositions dans plusieurs régions françaises. Jacques Barré a par ailleurs réalisé le Musée du Débarquement d’Arromanches en Normandie, celui du Débarquement de Provence au Mont-Faron ainsi que le musée du Mémorial de Douaumont à Verdun. Il a également effectué des missions à l’étranger, au Maroc et aux Comores en particulier, comme conseiller en muséographie. Il a été sous-directeur au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, chargé des expositions. Jacques Barré est décédé le 9 décembre 2016 à Paris à l’age de 95 ans.
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