Un insigne de volontaire du bataillon du Pacifique

Source : collection Maurice Bleicher

 

En septembre 1940, les établissements français d’Océanie ainsi que la Nouvelle-Calédonie refusent la défaite et choisissent de rallier de Gaulle et la France libre.

Le 21 avril 1941, 300 volontaires tahitiens quittent Papeete pour rejoindre Nouméa. 300 volontaires calédoniens se joignent à eux pour former, le 5 mai, le 1er bataillon du Pacifique. Celui-ci embarque à Nouméa à destination de l’Australie. Il rejoint Damas et la 1ère brigade française libre indépendante en août.

De janvier à juin 1942, le bataillon du Pacifique participe aux opérations de Libye et se distingue plus particulièrement à la bataille de Bir Hakeim où il assure la défense du secteur sud-ouest de la position. Il tient jusqu’à l’ordre final de repli mais au prix de nombreux morts dont son premier chef, le lieutenant-colonel Broche.

En juillet 1942, il fusionne avec le 1er bataillon d’infanterie de marine pour former la bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique. Ce bataillon prendra part avec la 8ème armée britannique aux combats de Cyrénaïque, Tripolitaine et Tunisie puis aux campagnes d’Italie et de France.

 

En 1945, les anciens du bataillon du Pacifique feront réaliser par la Monnaie de Paris une version en argent de leur insigne. Celui-ci représente une pirogue à balancier échouée sur une plage et la croix de Lorraine de la France libre.

 

Le volontaire tahitien détenteur de l’insigne présenté en a retiré l’épingle de port afin de graver son nom au revers. Né en  1899 à Papeete, Albert Manutahi Ariihoro s’engage volontairement en 1917 au sein de la compagnie d’infanterie coloniale de la Nouvelle-Calédonie n°1 puis est affecté en 1918 au sein du bataillon  mixte du Pacifique. Il sert sur le front français à compter de juin 1918. Blessé et gazé, il est cité à l’ordre du bataillon. Il est agent de police à Tahiti dans les années 1920-1930.

Il s’engage volontairement en janvier 1941 dans les Forces françaises libres, au sein de la compagnie autonome d’infanterie coloniale de Tahiti. En avril, il est affecté au bataillon du Pacifique et participera à tous les combats de cette unité : Bir Hakeim en 1942, Tripolitaine en 1942-1943, campagne durant laquelle il est blessé, Tunisie en 1943, campagnes d’Italie et de France en 1944.

Il est cité à l’ordre du bataillon pour avoir notamment capturé à lui seul plusieurs combattants ennemis lors des combats de Belfort en octobre 1944. En 1961, il recevra la médaille militaire.