Un insolite objet en bambou ayant appartenu au général Koenig
Source : collection Maurice Bleicher
Cette canne mince et flexible d’une soixantaine de cm de long, dont l’origine britannique remonterait au XVIIIème siècle et dont certains cavaliers font usage au XIXème siècle, est un stick de commandement. Cet anglicisme nous permet aujourd’hui d’évoquer la mémoire d’un des plus prestigieux généraux français de la France libre et de la deuxième guerre mondiale, disparu il y a 50 ans, deux mois avant le général de Gaulle.
Pierre-Marie Koenig est un militaire sorti du rang. Né en 1898, engagé volontaire dans l’infanterie en 1917, aspirant et cité à l’ordre de l’armée en 1918, il est lieutenant en 1920 et capitaine en septembre 1939, au moment de la déclaration de guerre. Membre du corps expéditionnaire envoyé en Norvège avec la 13ème DBLE, il n’accepte pas la défaite et, le 19 juin 1940, s’embarque avec ses camarades légionnaires pour la Grande-Bretagne. Il fait partie des éléments qui choisissent la France libre et la poursuite du combat aux côtés du général de Gaulle. Chef de bataillon le 1er juillet, il aide aux premiers ralliements africains et devient commandant militaire du Cameroun en décembre 1940, il y a tout juste 80 ans.
Nommé général de Brigade en 1941, il s’illustre sur différents terrains d’opération mais plus particulièrement à Bir Hakeim où, commandant de la 1ère BFL, il résiste héroïquement aux troupes de Rommel. Ce haut fait d’armes lui vaut la Croix de la Libération. Chef d’état-major adjoint de l’armée à Alger en 1943, il opère la fusion entre les éléments de l’armée d’Afrique et ceux de la France libre et devient commandant des FFI en 1944, coordonnant leurs actions et intervenant auprès des alliés anglo-saxons pour obtenir le parachutage d’armes aux maquis. Nommé général de corps d'armée le 28 juin 1944, il devient le premier Gouverneur militaire de Paris de la France libérée le 25 août.
Premier commandant des forces françaises en Allemagne, général d’armée en 1946, Pierre Koenig occupe ensuite de prestigieuses fonctions, dont celles de député, de Président de la Commission de Défense de l'Assemblée nationale et de ministre de la Défense durant la IVème République. Il décède peu de temps avant le général de Gaulle, le 2 septembre 1970. Inhumé au cimetière de Montmartre après des obsèques officielles en l'Eglise Saint-Louis des Invalides, il est élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume par décret du 6 juin 1984.
Homme d'exception, membre du conseil de l'Ordre de la Libération, il "appartient à l'histoire, et à jamais" (Michel Debré).
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