La nécropole nationale de Weiler
Nécropole nationale de Weiler. © ECPAD
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La nécropole nationale de Weiler Wissembourg rassemble les corps de soldats morts pour la France, lors de leur captivité durant l’occupation des Vosges entre 1914 et 1918. Aménagée par l’armée allemande, à l'initiative du maire de Wissembourg, pour y inhumer les dépouilles de prisonniers de guerre russes et français internés dans le camp de Wissembourg, elle est agrandie en 1924 pour y regrouper les corps de trente soldats français décédés eux-aussi durant leur captivité à Villé. Un très grand d'entre eux sont des tirailleurs et des spahis. En 2010, ce lieu de mémoire est reconnu comme nécropole nationale où sont inhumés au total les corps de 221 prisonniers russes, dont 42 reposent en ossuaire, neuf Italiens inhumés en ossuaire, et trente Français. Aux côtés de ces prisonniers de la Grande Guerre, sont enterrés, trois prisonniers polonais, dont un inconnu, capturés au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Les combats de la vallée de Bruche, 14-21 août 1914
Au terme des combats qui se déroulèrent, au cours de l'été 1914, dans la vallée de la Bruche, en particulier sur le massif du Donon, les Allemands occupent ce secteur. Là, à partir du 22 août 1914, ils commencent l'inhumation des dépouilles de soldats français et allemands retrouvées sur le champ de bataille. À partir de cette date et jusqu'à la fin de la guerre, le massif du Donon est transformé en une forteresse imprenable où est exploitée une main d’œuvre composée de prisonniers russes et d'otages civils.
Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre, 1914-1918
Au cours de la guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million sont détenus en Allemagne. Au printemps 1915, les autorités allemandes décrètent l'affectation de prisonniers de guerre dans des kommandos de travail pour pallier la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont requis aux travaux de drainage, de coupe du bois, de construction des routes, mais aussi dans l’agriculture.
Pour ces hommes, les conditions de travail sont difficiles et le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.
Par ailleurs, au travers d'accords entre la France et la Russie, certains Russes rejoignent le front occidental pour compléter les rangs de l'armée française dont les pertes ont été importantes en 1915. En 1916, quatre brigades russes d’élite, 45 000 hommes au total, sont créées. Deux sont envoyées en Macédoine sur le front de Salonique, tandis que la 1re et la 3e brigade sont déployées en Champagne où elles livrent leurs premiers combats en 1917. Avec les tensions politiques et la révolution russe, ces unités sont retirées des premières lignes. Certains se mutinent et sont internés en Algérie. D'autres forment la Légion russe en vue de poursuivre les combats aux côtés de la France. À la fin de la guerre, ce bataillon, qui ne comptait que 1 600 hommes, est nommé la Légion d’honneur russe.
En 1916, les Allemands aménagent dans le village de Weiler, situé à l'est de Wissembourg, un camp de prisonniers où le quotidien est des plus sommaires. Quelques baraques et un hôpital sont ainsi construits pour regrouper des prisonniers russes capturés notamment sur le front occidental. La nécropole de Weiler est aujourd’hui le dernier témoin de l'existence de ce camp sur lequel peu d'archive existe.
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Wissembourg
Au nord de Haguenau, D 3
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