La nécropole nationale de Moislains
Le cimetière des Charentais
Nécropole nationale de Moislains. © ECPAD
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Connue sous le nom de cimetière des Charentais, la nécropole nationale de Moislains, regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés, le 28 août 1914, autour de ce village. Créé au terme de ces affrontements, ce cimetière national est aménagé successivement en 1923-1924 et en 1944. Cette nécropole réunit 465 corps dont la français, 99 en tombes individuelles et 366 dans un ossuaire.
Depuis 1924, un mémorial se dresse dans cette nécropole, honorant ainsi la mémoire de ces combattants venus pour la plupart d’Angoulême et de Bergerac. Au pied de ce mémorial, un coffre en chêne du Puy-de-Nelle (commune de Charente) a été déposé en 1960. Confectionné par Gaston Rofidal, ancien sous-officier au 307e régiment d'infanterie (RI) pendant la guerre, ce coffre renferme symboliquement plusieurs échantillons de terre prélevés dans les communes de Charente. Ayant souffert des aléas du temps, il a été remplacé en 2014.
Les combats de Moislains, 28 août 1914
Après avoir traversé la Belgique puis franchit la frontière, la Ire armée du général allemand von Kluck se dirige, à partir du 25 août 1914 vers Amiens. Devant cette menace, le général français Joffre engage la 6e armée française commandée par le général Maunoury. Cette unité doit enrayer le mouvement ennemi et soutenir le Corps Expéditionnaire Britannique. Mais, sous la pression ennemie, les Français doivent engager un mouvement rétrograde et livrent des combats retardateurs.
Le 27, à Morchies, la 62e Division d’infanterie de réserve (DIR) essuie, pour la première fois, le feu de l’artillerie ennemie. Le 28, les 307e et 308e régiments d’infanterie (RI) livrent leurs premiers combats à Moislains.
A l’aube, grâce aux renseignements obtenus par la cavalerie, les Français prennent position au nord-ouest de Moislains occupé par les Allemands.
Vers 9 heures, protégées par un épais brouillard deux compagnies du 307e RI sont envoyées en reconnaissance. Aux abords du village, les éclaireurs français entrent au contact avec les avant-postes ennemis. Parvenant à se dégager, ces hommes se replient sur le chemin de la Croix, entre les bois de Saint-Pierre Waast et de Vaux. Repérés, ils essuient le feu nourri de l'artillerie et de l'infanterie allemande. Au même instant, le 308e RI se déploie à l’est de ces bois mais il est stoppé par ces puissants tirs de barrage.
Vers 10 heures, les Allemands s'élancent contre le 308e RI qui bat en retraite car nombre d’officiers sont tombés et il ne subsiste qu’une poignée d’hommes Si une partie des hommes se réfugient dans les bois, d'autres se retrouvent isolés sur le chemin de la Croix aux côtés des rescapés du 307e RI. Bien qu’encaissé, ce chemin n’assure peu de protection aux soldats. Jusqu’ici, seul le brouillard offrait une couverture efficace mais avec sa dissipation, ces derniers, à découvert, sont des plus exposés. Cette position devient vite indéfendable face à la manœuvre d’encerclement allemande. Ils se trouvent pris au piège et tombent sous les tirs en enfilade des mitrailleuses allemandes. Les pertes sont importantes.
En fin de matinée, les survivants français de cette offensive, appuyés par leur artillerie en position sur Mesnil-en-Arrouaise, se replient vers le nord et la route d’Arras.
L'après-midi, au terme des combats, les habitants de Moislains qui n’ont pu fuir apportent les premiers soins aux blessés. Les soldats défunts sont inhumés dans l’urgence dans une fosse commune au lieu-dit du chemin de la Récrière où se trouve cette nécropole
Des plus brèves, cette bataille est d’une extrême violence. Les 307e et 308e RI ont perdu respectivement 464 et 748 hommes. Toutefois, ce combat a permis de couvrir le repli du Corps Expéditionnaire Britannique échappant ainsi à l'encerclement.
Une nécropole typique du début de la guerre
Renfermant les restes mortels de combattants français dans un seul monument-ossuaire, la nécropole de Moislains est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.
A Moislains, les officiers tels que le commandant Charles Grivet du 308e RI (tombe n° 91) ou de plusieurs capitaines tels que Louis Courbarien, capitaine au 107e RI, tombe n° 10), Amédée Monbeig du 307e RI (tombe n° 17) sont inhumés en tombes individuelles.
Informationen
Moislains
Au nord de Péronne, D 43
Visites libres toute l’année
Zusammenfassung
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