La nécropole nationale de Beuvraignes
Nécropole nationale de Beuvraignes. © ECPAD
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La nécropole nationale de Beuvraignes, regroupe les dépouilles de soldats tués lors des combats du Bois des Loges. Aménagé au terme des affrontements, ce cimetière rassemble d’autres combattants exhumés de carrés militaires provisoires, notamment ceux de Beuvraignes et de Popincourt. En ce lieu, reposent 1 854 soldats français dont 1 200 reposent en tombes individuelles. Quatre ossuaires conservent les restes mortels de 654 combattants. Aux côtés de ces hommes, reposent trois combattants morts en 1940.
Au Bois des Loges, se dresse, aujourd'hui, une stèle marquant l’emplacement de l'exécution du lieutenant Chapelant. Cet homme fut le premier officier, fusillé pour l’exemple. Retrouvé, blessé, non loin des positions françaises, il est traduit devant un tribunal militaire qui le reconnaît coupable de lâcheté. Sa blessure à la jambe l’empêchant de se tenir debout, il est fusillé, attaché sur son brancard, le 11 octobre 1914.
Les combats de Beuvraignes et du bois des Loges, 1914-1918
Le 25 août 1914, après avoir livré de durs combats en Belgique, les armées allemandes pénètrent en France. Le 28, la Ire armée de von Kluck atteint la Somme et se dirige vers Amiens. La 6e armée française du général Maunoury est engagée au cours d'une bataille d’arrêt. En dépit de violents combats sur le plateau de Combles, l'ennemi s'empare, le 31 août, d'Amiens puis l'abandonne au terme d'une éprouvante occupation. Début septembre 1914, après le sursaut allié sur la Marne, les troupes franco-britanniques essaient de rejeter l’ennemi derrière les frontières. Dans un dernier effort, chaque armée tente de déborder son adversaire par le nord. Très vite, les rives de la Mer du Nord sont atteintes. Cette course effrénée est émaillée de nombreux accrochages. Dans la région de Roye, de violents combats se déroulent au bois des Loges entre Beuvraignes et Fresnières. Aux premiers jours d’octobre, l'ennemi enlève Crapeaumesnil et Beuvraignes. Les combats redoublent pour la possession du bois des Loges. Les 16e et 98e régiment d’infanterie (RI) restent maîtres du bois sans reprendre Beuvraignes. La guerre s’enlise. Les premières tranchées sont creusées.
En 1915, cette ligne de front est secouée par des actions ponctuelles au cours desquelles se déchaîne la guerre des mines. Ne parvenant pas à reprendre le village perdu depuis le 3 octobre 1914, les Français tentent alors de déloger l'ennemi en utilisant cette stratégie rappelant les sièges du Moyen-Age. Sous les positions allemandes sont ainsi creusées des galeries terminées par des fourneaux chargés d'explosif. Au mois d’août, les ruines du village disparaissent sous l’explosion de différentes mines. Malgré ces actions, Beauvraignes reste aux mains des Allemands qui, au printemps 1917, se replient sur la ligne Hindenburg. Beuvraignes est provisoirement libéré. En mars 1918, au cours de l’offensive Michel, l'ennemi s'en empare à nouveau.
En juillet 1918, le mouvement allemand s'essouffle et s'arrête aux portes de Paris. Les Alliés reprennent l'initiative. Le 8 août, Canadiens, Australiens et Français attaquent entre Albert et Roye. Sous l’effet conjugué des chars, de l'infanterie et de l’aviation le front allemand craque. En quatre jours les Allemands déplorent la perte de 27 000 morts et de 21 000 prisonniers. A partir du 8 août, resté dans l'histoire comme un jour de deuil de l'armée allemande, les Alliés poursuivent leur élan. Le 16 août, le bois des Loges et Beuvraignes sont libérés par la 169e division d’infanterie. Le 23, les Allemands sont rejetés au-delà de la ligne Hindenburg. Dès lors, l’avance alliée est inexorable.
Informationen
Beuvraignes
À 5 km au sud de Roye, en bordure du CD 133
Visites libres toute l’année
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21, rue Ernest Cauvin
80000 Amiens
Tél. : 03 22 71 22 71