La nécropole nationale de Neuilly-Saint-Front
Nécropole nationale de Neuilly-Saint-Front. © Guillaume Pichard
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Rassemblant près de 2 100 corps, cette nécropole nationale regroupe les dépouilles de soldats français décédés lors des combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Ce cimetière est aménagé au cours des années 1920 pour réunir les corps des soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires de la région. Aujourd’hui, au titre de la Grande Guerre, 2 039 soldats français dont 239 inhumés dans deux ossuaires, 22 Britanniques dont onze non identifiés, quatre victimes civiles et un Russe y reposent. Par ailleurs, les corps de dix combattants morts pour la France en 1939-1945 ont été rassemblés.
La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne
Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk qui leur permet de libérer le front est, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.
Tout au long du printemps 1918, les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai, mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 kilomètres, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées. A leur tour, les lignes françaises sont enfoncées. Le 31, les Allemands s'emparent de Neuilly-Saint-Front. Le mouvement ennemi s'intensifie en vue d'atteindre la Marne car s’emparer de Reims, c'est s’ouvrir la route de Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands qui perdent les terrains nouvellement conquis.
Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Devant Reims, de Bligny à Prunay, on en recense quinze. Au terme d’un violent bombardement, d’un seul élan, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles sont jetées, depuis Gland jusqu’à Mareuil, sur un front de 20 kilomètres. Devançant cet assaut, les Français se replient sur d’autres positions. Seuls des postes d’observation persistent pour signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français et leurs alliés infligent ainsi de lourdes pertes aux Allemands.
Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec avec la perte de 400 canons et de 20 000 soldats faits prisonniers. Pour la 4e armée du général Gouraud et les Alliés, la victoire semble acquise. Le 18 juillet, une vaste et puissante contre-attaque est lancée. C’est le second "miracle" de la Marne. Les Français parviennent à s’emparer des objectifs stratégiques, dominant ainsi la rive droite de la Marne. Le 19, grâce à l'emploi massif de chars, la 6e armée française enlève Neuilly-Saint-Front et conquiert le plateau de Priez. Les Français interdisent la route de Soissons à Château-Thierry. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position, évacuant ainsi la rive sud de la Marne. En août, Paris est définitivement dégagée. Soissons, Château-Thierry et plus de 200 villages sont délivrés. À l’automne, les Alliés entament la poursuite, talonnant ainsi l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.
Les fantômes d'Oulchy-le-Château
Au cœur de la bataille, le secteur d'Oulchy-le-Château est âprement disputé. Le 20 juillet, les Français de la 41e division ne peuvent enlever cette position. Le 25, après de multiples assauts, Oulchy-le-Château est libéré, les Allemands repassent la Marne.
En ce lieu symbolique du second sursaut français sur la Marne, est érigé, l'un des monuments les plus emblématiques de ce conflit. Veillant sur un paysage aujourd'hui apaisé, huit statues, aux yeux clos, rappellent la mémoire des combattants disparus en juillet 1918. Œuvre de Paul Landowski, cet ensemble architectural est inauguré en 1935 par Albert Lebrun, président de la République. En 1968, lors des commémorations du 50e anniversaire de l’Armistice, le général de Gaulle rappelle que la seconde bataille de la Marne est le prélude de la victoire.
Informationen
Neuilly-Saint-Front
Au bord de la D4 avant d'entrer dans le bourg
Visites libres toute l’année