La nécropole nationale du Carrefour Duchesne à Orbey
Inscrite au patrimoine mondial
Nécropole nationale du Carrefour Duchesne. © ECPAD
Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici
Située en pleine forêt, la nécropole nationale du Carrefour Duchesne regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats en Haute-Alsace, dans les secteurs de Lingekopf et de la Tête des Faux en 1914-1918. Il tient son nom du chef de bataillon, Henri Duchesne, commandant au 215e régiment d’infanterie (RI), tué le 2 décembre 1914 lors de l'assaut de la Tête des Faux. Son corps repose, aujourd’hui, au carré militaire de Plainfaing (Vosges). Accessible uniquement à pied à partir du col du Calvaire, situé au sud du col du Bonhomme, ce site rassemble 408 Français, dont 116 en ossuaire. Créée en 1914-1918, elle est aménagée en 1924 pour rassembler les corps exhumés des cimetières de Stosswihr, Soultzeren, Orbey et le Col du Bonhomme. Il existe dans le cimetière une chapelle construite durant les hostilités et un monument dédié aux chasseurs du 14e bataillon de chasseurs alpins (BCA) tombés en juin 1915 ainsi qu'au commandant Duchesne.
Parmi les soldats français, repose la dépouille du commandant Charles Golaz, chef de bataillon au 359e RI (tombe 232). Né en 1863 en Suisse, il est le seul officier à être inhumé au Carrefour Duchesne.
Les combats du massif du Linge
Devant la pression ennemie en Lorraine, la 1re armée française du général Dubail abandonne ses conquêtes, en particulier Mulhouse. Du Hartmannswillerkopf au Linge elle se replie sur les sommets Vosgiens. Situé à 1 000 m d’altitude, le massif du Linge domine les vallées de l’Orbey et de Munster. Côté allemand, le massif est abrupt et permet d’accéder rapidement à la plaine d’Alsace et à un réseau de communication dense. Le versant français est moins avantageux car les villages sont éloignés et la progression est plus longue et fatigante.
Considérant initialement ce massif sans intérêt stratégique, le haut-commandement français concentre, au début de l’année 1915, tous ses efforts pour contrôler le sommet du massif. C’est la bataille des observatoires qui enflamme tous les hauts des Vosges, du Linge au nord au Hartmannswillerkopf au sud. Cette manœuvre tactique du débordement par les hauts se révèle inefficace et très meurtrière. Début 1915, une offensive d’envergure est lancée contre les massifs du Linge et du Petit-Ballon. Mi-février, elle se solde par la perte de 1 500 chasseurs. Les Allemands occupent le Horodberg, le Linge et le Reichackerkopf. En mars, un nouvel effort est conduit par les Français, principalement sur la haute vallée de la Fecht en vue d’y stopper les nombreuses incursions allemandes. Cette attaque se déroule en deux temps - du 17 au 20 avril 1915 puis du 15 au 23 juin 1915.
Le 20 juillet, sans aucune protection, deux compagnies de chasseurs alpins sont lancées à l’assaut du Linge. L’ennemi est retranché derrière des tranchées bétonnées appuyées de blockhaus et protégées par des réseaux de fils de fer barbelés masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. La crête du Linge semble être un bastion imprenable. Pourtant, malgré l’emploi de l’artillerie, des lance-flammes et des gaz, les Français prennent le piton. Le 22, les assauts reprennent sur le Linge, où les 3e et 5e brigades de chasseurs échouent. Le 26, le col est repris par les Français mais la contre-attaque allemande est violente. Du 1er au 6 août, les opérations se poursuivent, sans succès. Devant l’importance des pertes et de maigres résultats, le général Joffre abandonne l’objectif d’enlever Munster par les hauts et concentre ses efforts sur une ligne Linge-Schratz-Barrenkopf. Lancée le 18 août, l’attaque n’aboutit pas et est arrêtée par le général Maud’huy. Le 31, les Allemands utilisent des obus à gaz. Attaques et contre-attaques perdurent. Après les gaz, les Allemands mettent en œuvre en septembre des lance-flammes pour nettoyer les tranchées. Mi-octobre, ils tentent de chasser les diables bleus (surnom des chasseurs) du secteur, sans résultat. Devant un tel constat, Français et Allemands cessent toute nouvelle opération. Le 16 octobre 1915, le front se fige au sommet du Linge. De juillet à octobre 1915, les pertes subies sont importantes : 10 000 Français et 7 000 Allemands ont été tués lors de ces offensives. Ce secteur ne présente plus un caractère majeur jusqu’à la fin de la guerre.
En 1921, acquis par l’Etat, les champs de bataille du Hartmannswillerkopf, de la Tête des Faux et du Linge sont classés, puis les cimetières militaires de Moosch et du carrefour Duchêne en 1923-1924.
Les combats à la Tête des Faux – Buchenkopf
Situé à 1 219 m d’altitude, le site de la Tête des Faux est le théâtre d’affrontements violents entre les chasseurs alpins français et les Jägers (chasseurs) allemands. Dominant le Col du Bonhomme, il a une importance stratégique capitale pour les deux camps. La majorité des soldats inhumés sont décédés aux alentours du 2 décembre 1914 lors de la prise de la Tête des Faux par le 28e BCA et le 215e RI. En position dans le secteur du Col du Bonhomme, les fantassins du 215e RI connaissent, en raison de l’altitude et du climat rigoureux, des difficultés pour être ravitaillés. La vie y est éprouvante.
Le 2 décembre 1914, l’action conjuguée de deux unités de chasseurs renforcées par le 215e RI assure la prise du sommet de la Tête des Faux. A moins de 20 mètres l’une de l’autre, les deux armées renforcent leurs positions. C’est au cours d’une attaque lancée sur la cote 118 que disparaissent le commandant Duchesne et le lieutenant Dutrey, porte-drapeau du régiment. Le 24 décembre, dans des conditions hivernales extrêmes, l’ennemi contre-attaque sur la Tête des Faux. C’est un échec, au terme de violents combats, on relève plus de 500 morts. Ce secteur perd alors en intensité, même si des hommes continuent, tout au long de la guerre, d’y mourir.
Infos pratiques
Orbey
À 25 km au nord-ouest de Colmar. À la sortie de Orbey, en direction de la route des lacs, suivre le fléchage à la "Tête des Faux"
Visites libres toute l’année
En résumé
Eléments remarquables
En savoir Plus
En savoir plus
Comité Régional du Tourisme d'Alsace
20, rue Berthe Molly
68000 Colmar
Tél. 03 89 24 73 50