La nécropole nationale de Doncourt-lès-Longuyon
Le Bois de Tappe
Nécropole nationale de Doncourt-lès-Longuyon. © ECPAD
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La nécropole nationale de Doncourt-lès-Longuyon regroupe les dépouilles de soldats tués lors de la bataille des Frontières. Aménagé au terme des combats d'août 1914 par l’armée allemande, ce site rassemble les corps de 95 soldats français inhumés sous un monument financé par la famille de l’un d’entre eux, Jean Colas du 151e régiment d’infanterie. Ce monument-ossuaire porte l’inscription suivante : "O.PAX ! Nous nous sommes levés les premiers pour que la France put se lever toute entière à l'abri de nos corps 1914".
La bataille des Frontières, 14-25 août 1914
En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient au nord pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal.
La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui placé en embuscade harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et des plus éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Au cours de leur engagement dans le secteur de Pierrepont, les hommes du 151e et 162e régiment d'infanterie subissent ainsi de nombreuses pertes. Les combats sont des plus violents dans les bois de Doncourt, de Goémont et de Grandchamps. Près de la moitié du 151e, soit 1 300 soldats, disparaît.
Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Souvent privés de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent régulièrement des attaques téméraires affligeant des pertes importantes.
La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre mais ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus au sud. Celles-ci devront à nouveau livrer bataille sur la Meuse les 27 et 28 août et retarderont encore leur marche vers Paris. Progressivement, dans ce secteur de Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.
Une nécropole typique du début de la guerre
Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Doncourt-les-Longuyon est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.
Infos pratiques
Doncourt-lès-Longuyon
Au sud de Longwy, D 18
Visites libres toute l’année
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