Henri Romans Petit
Fils d'un agent des chemins de fer, Henri Petit est né le 13 février 1897 à Firminy dans la Loire.
Il fait ses études au lycée de Saint-Etienne et s'engage en 1915 pour la durée de la guerre au 13e Bataillon de Chasseurs. Promu caporal puis sergent, il est cité à l'ordre de l'Armée et décoré de la Légion d'Honneur. Admis à Saint-Cyr en 1918 au titre des réserves, il en sort aspirant. Muté dans l'Aviation, il rejoint alors l'escadrille B.R.127 affectée au bombardement de jour. Il est nommé sous-lieutenant avant d'être démobilisé.
Reprenant ses études à Lyon, il obtient sa licence en droit et s'occupe alors des relations publiques et de la publicité pour des maisons d'édition. Il crée en 1928 à Saint-Etienne l'agence de publicité Stefa.
Capitaine de réserve dans l'aviation, il est rappelé en août 1939 et commande les bases aériennes de Cannes et de Nice. Refusant l'armistice de juin 1940, il tente en vain de rallier le général de Gaulle à Londres. En 1942 Henri Romans-Petit arrive dans l'Ain où il établit immédiatement des contacts avec la Résistance. Au bout de quelques mois, en décembre 1942, il commence à organiser l'hébergement de réfractaires du STO.
Il crée en juin 1943, près de Mongriffon, une école de cadres pour former les maquisards dont le nombre augmente sans cesse dans la région.
En juillet 1943, les camps, qui ne doivent pas, pour des raisons de sécurité et de mobilité, compter plus de 60 hommes, sont réellement structurés. Au même moment, les contacts se multiplient entre le maquis de l'Ain et l'Armée secrète (AS).
En septembre, sous la direction de Romans-Petit, les maquisards réalisent deux coups d'éclat : ils prennent un dépôt d'Intendance des Chantiers de Jeunesse à Artemare et l'Intendance de l'Armée à Bourg-en-Bresse.
En octobre 1943, Romans-Petit devient chef militaire, responsable de l'Armée secrète (AS) pour le département de l'Ain.
Le 11 novembre 1943, il organise le célèbre défilé d'une partie de ses troupes (250 hommes) à Oyonnax.
Devant une foule médusée puis ravie, il dépose une gerbe en forme de Croix de Lorraine au monument aux morts avant de quitter la ville en bon ordre. Le défilé d'Oyonnax, filmé par le fils de Henri Jaboulay, abondamment raconté par la presse clandestine et la radio de Londres, a un impact très important sur la population française et sur les Alliés pour lesquels la résistance armée française a désormais une existence concrète. A la fin de l'année, alors que les effectifs paramilitaires de l'Ain (AS et maquis) atteignent 2 000 hommes, il prend en main les forces clandestines et l'AS de Haute-Savoie en remplacement du commandant Vallette d'Osia . il y applique les mêmes principes que dans l'Ain : école de formation des cadres, action brève et repli rapide. Il est en liaison avec Londres par le biais de la mission "Musc" composée de Jean Rosenthal (Cantinier), chargé de l'inspection des maquis, et de Richard Heslop (Xavier) du SOE britannique.
Pour répondre au besoin de parachutages d'armes, il choisit le plateau des Glières près d'Annecy où, en janvier 1944, sont rassemblés tous les maquisards du département.
Il regagne l'Ain après avoir confié le commandement des Glières à "Tom" Morel.
Lorsque, 5 000 Allemands appuyés par de l'aviation attaquent en masse les camps du maquis de l'Ain, y massacrant les maquisards, Romans-Petit se rend immédiatement sur place . à ski, il part à la recherche des rescapés, passant au travers du dispositif allemand. Il réorganise ensuite le maquis et rencontre les responsables des forces du Haut-Jura.
Le 6 avril 1944, plusieurs milliers de soldats de la Wehrmacht sont rassemblés dans la région d'Ambérieu et donnent l'assaut le lendemain. Le colonel Romans-Petit décide alors de disperser les maquis . ceux-ci organisent néanmoins des opérations de sabotage de nuit. Les Allemands se vengent sur les villages d'Oyonnax et de Saint-Claude, entre autres. Le 6 juin 1944, prévenus du débarquement, les maquisards détruisent le dépôt d'Ambérieu, plaque tournante du réseau ferroviaire du sud-est. Cinquante-deux locomotives et dix machines outil sont rendues inutilisables.
Le même mois Henri Romans-Petit est fait Compagnon de la Libération par décret du général de Gaulle.
Le 11 juillet 1944, les Allemands tentent une contre-offensive d'envergure avec quelque 27 000 hommes. Les 5 000 maquisards du colonel Romans-Petit parviennent à résister malgré de violents combats. En septembre l'Ain est libéré.
Après la guerre, Henri Romans-Petit reprend son métier de publicitaire. Il est également administrateur de sociétés, notamment dans l'électronique. Président d'honneur des Anciens des maquis de l'Ain et de Haute-Savoie et président de l'Association nationale des Résistants de l'Air, il est également membre du comité directeur de la LICRA.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre et notamment Les Obstinés et, en 1974, Les Maquis de l'Ain.
Henri Romans-Petit est décédé le 1er novembre 1980 à Ceignes dans l'Ain. Ses obsèques se sont déroulées devant le mémorial du Val d'Enfer à Cerdon (Ain).
Il a été inhumé au cimetière d'Oyonnax.
- Grand Officier de la Légion d'Honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 16 juin 1944
- Croix de Guerre 14/18
- Croix de Guerre 39/45
- Médaille de la Résistance
- Officier de la Legion of Merit (USA)
- Distinguished Service Order (GB)
- Officier de l'Ordre de Léopold (Belgique)
- Croix de Guerre (Belgique)
- Grand Officier du Nicham Iftikhar
- Commandeur de l'Ordre du Mérite (Congo)
- Officier de l'Ordre du Mérite (Cameroun)
Henri Romans-Petit est l'auteur de :
- Les Obstinés, Editions Janicot, Lille 1945
- L'Appel de l'aventure, Editions Dorian, Saint-Etienne 1947
- Les Maquis de l'Ain, Hachette, Paris 1974