John Mc Crae
Si sur les tombes britanniques fleurissent de discrets coquelicots de papier, tressés parfois en couronne, que l'on peut trouver sur toutes les stèles et cénotaphes, comme au coeur de la cathédrale d'Ypres, c'est à John Mc Crae que l'on doit cette image. La France a choisi le bleuet, les britanniques la fragile fleur des champs, le « poppy », dès 1921. Pourtant la « fleur du souvenir », que l'on arbore au « Poppy day », ne rappelle pas la couleur des uniformes de parade mais la vision du champ de bataille de l'Essex Farm à Boezinge, près d'Ypres. Le poème "In Flanders Field" renvoie à tous les témoignages d'auteurs connus comme d'anonymes et est devenu bien vite le symbole de toute une génération fauchée dans la fleur de l'âge, à l'instar de Dorgelès ou de Genevoix.
Né au Canada en 1872, ce médecin et biologiste s'enrôle volontairement pour la guerre des Boers en Afrique du Sud puis fait de même pour intégrer le Corps Expéditionnaire canadien dès le début de la Grande guerre. Promu au grade de Lieutenant-Colonel du Corps médical canadien, il aurait écrit en mai 1915 ce poème au coeur de la mêlée des Flandres, à Boezinge.
Muté à Boulogne, il décède à la fin de janvier 1918 à l'Hôpital militaire britannique de Wimereux.
Terriblement évocateur, ce poème évoque en toute simplicité les champs de bataille de Flandre :
In Flanders Fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place. and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved, and were loved, and now we lie
In Flanders fields.
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch, be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields
Les campagnes de Flandre, belge et Française, sont parsemées de ces champs de bataille, de vestiges et de lieux de souvenir. Aujourd'hui il est possible de visiter la position où Mc Crae rédigea ce poème à Boezinge, où les bunkers côtoyant l'Essex Farm se dressent encore, veillant toujours sur le canal le long du Diksmuideweg (le chemin de Dixmude)