La nécropole nationale de Montauville
Le Pétant
Nécropole nationale de Montauville. © Guillaume Pichard
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Située au nord de Nancy, la nécropole nationale de Montauville dite "Le Pétant" regroupe les corps de 13 519 soldats français morts pour la France lors des deux conflits mondiaux.
Cette nécropole est divisée en deux parties. La partie haute rassemble les restes mortels de 1914-1918. La partie basse réunit, au titre de la Seconde Guerre mondiale, plus de 8 000 Français, 105 Soviétiques et douze Polonais. Trois ossuaires reçoivent les restes mortels de 4 438 Français décédés lors de leur captivité.
Créée en 1914, pendant les combats de Bois le Prêtre, elle est aménagée, entre 1920 et 1936, pour y réunir les dépouilles d’autres combattants exhumés de tombes isolées ou de cimetières militaires provisoires implantés dans le secteur de Pont-à-Mousson. Jusqu’en 1949, elle compte 5 340 corps, dont 1 015 dans un ossuaire et celui d’un Serbe.
Après la Seconde Guerre mondiale, ce site connaît de nouveaux aménagements en 1963-1965 sur les plans de M. La Mache, architecte à Nancy, pour devenir la nécropole des prisonniers de guerre 39-45 rapatriés d'Allemagne et d’Autriche. A partir de 1968, d'autres corps y sont transférés notamment 107 non réclamés par les familles, enterrés jusque-là dans le camp disciplinaire de Rawa-Ruska en Ukraine.
Les combats du Bois le Prêtre, octobre 1914-mai 1915
Fin septembre 1914, après la bataille de la Marne, l’armée allemande conduit une vive offensive en Lorraine, de Verdun à Nancy. Le 23, l'ennemi atteint la Meuse à Saint-Mihiel, créant ainsi une poche dans les positions françaises. Après la fixation du front, les combats se poursuivent sur les flancs de ce saillant : aux Eparges, en Woëvre, à Apremont, à Flirey, au Bois le Prêtre. Constituant un excellent observatoire, ce bois domine la région de Pont-à-Mousson et la Moselle. Pour le haut-commandement français, cette position devient rapidement un objectif prioritaire. Les hommes de la 73e division d'infanterie (DI) de réserve du général Lebocq sont engagés pour enlever les tranchées ennemies solidement organisées.
Au cours de l'hiver 1915, les assauts quotidiens sont des plus acharnés notamment au ravin du Père Hilarion ou encore à la Croix des Carmes. Les Français progressent mètre après mètre. La guerre de mines fait rage. Au prix de pertes importantes, le 12 mai, ils parviennent à prendre la crête même si les Allemands restent accrochés sur les pentes est et ouest. Au cours de ces combats, Français et Allemands perdent près de 7 000 hommes. Peu à peu, ce front diminue en intensité. En juillet 1916, la 73e DI est relevée. En dépit des différentes opérations menées, le saillant de Saint-Mihiel ne peut être enlevé. En septembre 1918, les Américains du Texas et d'Arizona de la 90e DI avancent de plusieurs kilomètres et reprennent définitivement cette position.
Au terme des premiers combats, les brancardiers de la 73e division enterrent, dès fin 1914, les corps de leurs camarades dans une prairie en pente douce à la lisière sud du Bois le Prêtre au lieu-dit le Pétant. En 1924, ce cimetière provisoire agrandi devient une nécropole nationale. Un monument créé par le sculpteur Maurice Cochinaire, représente une croix plantée sur une pyramide de granit des Vosges, réplique de la croix des Carmes plantée au sommet du Bois le Prêtre pendant les combats de 1914 et 1915.
Les prisonniers de guerre : 1940-1945
Le 22 juin 1940, la France vaincue signe l'armistice. Parmi les différentes clauses imposées à la France, l’une d’elles concerne la captivité de 1 850 000 soldats. Dès juillet, ces hommes sont transférés vers des camps répartis sur tout le territoire de l'Allemagne nazie. Seuls les soldats coloniaux français restent dans des camps implantés dans la zone d’occupation allemande, les Fronstalags.
A leur arrivée, l'ensemble des prisonniers sont fouillés, douchés et fichés. Soldats et officiers sont séparés. Les premiers sont internés dans des Stalags (Stammlager). Les seconds sont envoyés dans des Oflags (Offiziertlager). En fonction de leur grade et du type de camp, les conditions de détentions sont différentes. Au-delà des privations liées à la captivité, ces soldats subissent le double opprobre de se voir prisonniers et de devoir contribuer à l’effort de guerre nazi au sein de kommandos industriels ou agricoles. Beaucoup tentent de résister. Certains font le choix de nuire par tous les moyens aux rendements, d’autres privilégient l’évasion, individuelle ou collective. Si près de 71 000 d’entre eux réussissent, ils sont beaucoup plus nombreux à échouer. Toute tentative est sévèrement punie ; en effet, un prisonnier récidiviste peut être transféré vers des camps disciplinaires à l’image de celui de Rawa-Ruska en Ukraine.
Aujourd'hui, érigé au sein de la nécropole de Montauville, le mémorial de la captivité, conçu par le sculpteur Maurice Saulo, symbolise le départ des prisonniers de guerre français vers les camps allemands en juin 1940.
Infos pratiques
Montauville
Au nord de Nancy, D 958
Visites libres toute l’année
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Meurthe-et-Moselle tourisme
14, rue Louis Majorelle
54000 Nancy
Tél. 03 83 94 51 90