Les hauts-lieux

Qu’est-ce qu’un haut lieu de la mémoire nationale ?

Parmi les nombreux lieux de mémoire du territoire français, les hauts lieux de la mémoire nationale sont des biens publics du domaine immobilier de l'État. Relevant du ministère des Armées, ils répondent aux critères suivants :

• ils sont liés à la mémoire des guerres et conflits contemporains depuis 1870 ;
• ils ont un caractère national et emblématique d’un aspect des conflits contemporains ;
• ils sont entretenus par le ministère des armées ou sous sa responsabilité, afin de perpétuer la mémoire des conflits contemporains et de maintenir le lien armée-nation.

Ils constituent à la fois des lieux de commémoration et de transmission de la mémoire du sacrifice des combattants et des victimes tombés pour la France. Ils contribuent à transmettre les valeurs de la République, notamment auprès des jeunes générations, en honorant la mémoire de ceux qui ont combattu pour préserver ces valeurs. Ils renforcent, ainsi le civisme et le lien armée-Nation.

Qui sont-ils ?

Au nombre de neuf jusqu’en 2019, le ministère des armées a inauguré le dixième d’entre eux le 11 novembre 2019 (arrêté du 2 décembre 2019 modifiant l'arrêté du 20 mars 2014 portant définition et fixant la liste des hauts lieux de la mémoire nationale du ministère des armées) :

• la nécropole de Notre-Dame de Lorette, à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais), au titre des soldats morts pour la France aux côtés de leurs frères d'armes alliés (1914-1918) ;
• la nécropole de Fleury-devant-Douaumont et la tranchée des baïonnettes (Meuse), au titre du sacrifice des soldats français de la Grande Guerre à Verdun, (1914-1918) ;
• le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Natzwiller, Bas-Rhin), au titre du système concentrationnaire nazi et de la résistance européenne ;
• le mémorial du Mont-Valérien (Suresnes, Hauts-de-Seine), au titre de la répression exercée par les autorités allemandes pendant l'Occupation (1940-1944) et de la France Combattante ;
• le mémorial des martyrs de la Déportation, dans l'Ile de la Cité (Paris), au titre de la mémoire des déportés ;
• le mémorial national de la prison de Montluc, à Lyon (Rhône), au titre de l'internement par le régime de Vichy et les autorités allemandes pendant l'Occupation (1940-1944) ;
• le mémorial du débarquement et de la libération en Provence, au Mont Faron (Toulon, Var), au titre du débarquement des 15 et 16 août 1944 et de l'armée de la libération ;
• le mémorial des guerres en Indochine à Fréjus (Var), au titre de la Seconde Guerre mondiale en Indochine (1940-1945) et de la guerre d'Indochine (1946-1954) ;
• le mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, sur la promenade du Quai Branly, à Paris ;
• le monument aux morts pour la France en opérations extérieures, dans le parc André-Citroën, à Paris. 

Comment sont-ils entretenus, rénovés et mis en valeur ?

La direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) est responsable de la conception, du pilotage et du financement de la politique d’entretien, de rénovation et de valorisation des hauts lieux de la mémoire nationale.  L'office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) est chargé de la mise en œuvre de cette politique. 

Pour rendre les hauts lieux plus attractifs et améliorer l’information du public, le ministère des armées a entrepris un important programme de travaux depuis le début des années 2000. En voici quelques exemples :

- Au Struthof (Bas-Rhin), les travaux ont débuté avec la création du Centre européen du résistant déporté (CERD) en 2005. Depuis, d’autres chantiers ont été réalisés comme la restauration des baraques bunker et crématoire dans l’ancien camp, l’achat de l’auberge, la rénovation de la nécropole et du mémorial, la création d’une nouvelle signalétique sur l’ensemble du site, mais aussi les travaux sur les miradors et le bâtiment de la chambre à gaz (en cours).  

- Suite aux premiers aménagements muséographiques du Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine) en 2010, de nombreux chantiers ont été réalisés avec notamment la mise en place d’une signalétique sur l’ensemble du site, la préservation des graffitis dans la chapelle, l’aménagement de bureaux pour le personnel et la création d’une salle pédagogique.

- Depuis 2014, le mémorial des martyrs de la déportation à l’Ile de la Cité (Paris) a bénéficié également d’importants travaux de restauration : la rénovation du bâti et la création d’un bâtiment d’accueil, ainsi qu’une nouvelle muséographie-scénographie dans les salles d’exposition du niveau supérieur. 

- Le mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie (Paris) est en cours de rénovation dans la perspective du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie en 2022.

- De même, les travaux au mémorial national de la prison de Montluc à Lyon (Rhône) depuis 2010, ont permis de rendre accessibles au public l'accueil, le réfectoire et les cellules du bâtiment dit des hommes où sont présentés des parcours de détenus sur trois niveaux. La restauration de ce site se poursuit avec la rénovation des ateliers et des murs d’enceintes.  

- A été lancée, lors des cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement de Provence, la refonte globale du mémorial du Mont-Faron à Toulon (Var), proposant aux visiteurs un nouveau parcours muséographique. L’inauguration du nouveau mémorial, rebaptisé mémorial du débarquement et de la libération en Provence, a eu lieu le 16 mars 2017. 

- En 2010, une salle pédagogique a été ouverte au mémorial des guerres en Indochine à Fréjus (Var). Un chantier de rénovation qui va s’étaler sur plusieurs années vient d’être lancé.   
 
Enfin, une programmation mémorielle, culturelle et pédagogique riche est proposée chaque année par les équipes de l’ONAC-VG aux différents publics qui se rendent sur les hauts lieux.