Les milices des mouvements collaborationnistes
La plupart des partis et mouvements collaborationnistes se sont dotés progressivement de milices qui possédaient chacune un uniforme, un insigne, un emblème distinctifs. Ceux-ci devaient leur donner une visibilité dans l'espace public d'autant plus recherchée que leur audience était faible, voire confidentielle. Pas une de ces milices ne put concurrencer sérieusement la Milice française de Darnand qui échoua, elle aussi, à devenir un mouvement de masse. Néanmoins, elles illustrent la diversité de la sphère collaborationniste qui participa dans son ensemble à la répression de la Résistance et à la traque des juifs. Cette participation explique en partie le soutien financier dont elles bénéficièrent de la part de l'Occupant. En voici deux exemples :
- pensé par le collaborationniste Marcel Déat comme devant être l'embryon d'un futur parti unique, le Front révolutionnaire national (FNR) est né en septembre 1942 de la fusion de plusieurs partis de collaboration autour de son propre parti, le Rassemblement national-populaire (RNP). Il s'attache essentiellement à mettre sur pied une Milice révolutionnaire nationale (MRN), en février 1943. En mai suivant, le départ des francistes, qui constituaient avec le RNP l'essentiel des effectifs, marquait l'échec du regroupement voulu par Déat.
- En dehors du RNP, l'autre parti collaborationniste de quelque importance fut le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot. Le 16 juillet 1942, 300 à 400 membres du PPF en uniforme prêtèrent la main aux policiers lors de la grande rafle du Vel' d'hiv'. Participant à la traque des juifs, le PPF participait également à la répression de la résistance communiste : ses services de renseignements, dirigés par Albert Beugras, fournissaient par exemple des informations pouvant intéresser le contre-espionnage allemand contre des subventions et des armes. Emanations du PPF, les Groupes d'action pour la justice sociale se mirent au service de la police allemande et participèrent à des opérations de représailles contre la Résistance en pourchassant et réprimant les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO).