La nécropole nationale de Méry-la-Bataille
Nécropole nationale de Méry-la-Bataille. © ECPAD
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La nécropole nationale de Méry-la-Bataille regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Matz en juin 1918. Créée en 1919, cette nécropole accolée au cimetière communal est aménagée successivement en 1921 et en 1935 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés des différents cimetières provisoires de l’Oise. Cette dernière rassemble 1 538 corps français dont 1 286 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires contiennent les restes mortels de 254 hommes.
La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918
Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la capitulation russe à Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, est rompu dans la Somme et dans l’Oise.
A la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.
La bataille du Matz, 9-13 juin 1918
Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Pour autant, sous la pression ennemie, ils sont contraints leur position. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés.
Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Méry-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.
Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.
Infos pratiques
Méry-la-bataille
À 24 km au nord-ouest de Compiègne, en bordure du chemin vicinal reliant Méry-la-Bataille (sur le CD 938) à Coucelles-Epayelles (sur le CD 27)
Visites libres toute l’année
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