Pegasus Bridge
Pegasus Bridge. Photo : ©Yannick LE NEVE
Sur le circuit touristique consacré au Jour "J", ne pas manquer la visite du site du pont de Bénouville, baptisé depuis 1944 "Pegasus Bridge".
Parce que la richesse des lieux de mémoire du débarquement de Normandie vaut bien tous les détours, un circuit touristique consacré au Jour J ne peut faire l'économie d'un passage par le site du pont de Bénouville, baptisé depuis 1944 "Pegasus Bridge". Installé en 1934, ce pont levant d'un peu plus de trente mètres pour presque sept mètres de large est à la pointe de la modernité de l'époque, car mû par un moteur électrique dont la tâche est facilitée par un imposant contrepoids en béton.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, trois planeurs Horsa de la 6ème division aéroportée britannique, placés sous les ordres du major Howard, atterrissent dans le plus grand silence à quelques mètres du pont de Bénouville. Leur insigne, un Pégase, donne depuis son nom à l'ouvrage.
La mission des hommes de la British 6th Airbone glider infantry consiste à s'emparer du pont, dont la prise, avec celle de l'ouvrage voisin de Ranville, doit empêcher les renforts allemands de frapper le flanc oriental du débarquement imminent.
Couper l'artère entre Caen et la mer doit en outre permettre de préserver un passage pour l'expansion ultérieure de la tête de pont alliée. Forte d'environ une cinquantaine d'hommes appuyés par un canon de 50 mm et un petit bunker abritant une mitrailleuse, la garnison allemande défendant l'ouvrage stratégique est rapidement maîtrisée par les premiers libérateurs du sol normand.
"Ham & jam, ham & jam" ("jambon et confiture") " Ham & jam, ham & jam" : quelques heures après l'arrivée des planeurs, le signal radio par lequel l'opérateur annonce à son commandement le succès de la mission du major Howard est émis. Le commando doit toutefois repousser les contre-attaques ennemies, notamment menées par des éléments de la XXIème Panzer. Il parvient à maintenir sa position, et conserve le pont intact jusqu'à l'arrivée des renforts débarquant à Sword Beach.
La jonction est enfin réalisée aux alentours de treize heures, avec en fond sonore la célèbre cornemuse de Bill Millin, piper (sonneur) personnel de Lord Lovat. S'étant rendus maîtres des seuls points de franchissement des deux cours d'eau entre Caen et la Manche, les parachutistes du Major Howard ont réalisé le premier coup d'éclat du Jour J, qui a garanti aux troupes alliées le contrôle des communications entre l'est et l'ouest de l'Orne et de son canal.
Un site à haute valeur symbolique
Immortalisé à l'écran en 1962 lors du tournage du film Le jour le plus long, le premier site normand sous contrôle allié conserve encore aujourd'hui de nombreuses traces du fait d'armes héroïque qui a précédé le débarquement du 6 juin 1944.
En 1960, le Pegasus Bridge est allongé de cinq mètres suite à l'élargissement du canal, puis est remplacé en 1993 par un nouvel ouvrage plus large et plus moderne. Le nouveau pont est élevé à l'image de son glorieux prédécesseur, et reproduit les anciennes rambardes et les trottoirs en bois de l'époque. Sur le terre-plein du site, on découvre encore dans son encuvement le canon antichar allemand chargé de défendre l'accès au pont. Près des berges du canal qu'enjambe l'ouvrage, un parcours jalonné d'un buste en bronze du Major Howard et de trois plots de pierre marque l'emplacement exact où s'immobilisèrent les trois planeurs. Sur la rive opposée se tient la première maison normande libérée par les troupes alliées qui se révèle être un débit de boissons, le célèbre Café Gondrée. Lors de la saison estivale, le site accueille un spectacle son et lumière qui permet de revivre les destins croisés du pont de Bénouville et des hommes du Major Howard.
Installé entre l'Orne et le canal, le mémorial Pegasus a été inauguré le 4 juin 2000 par le Prince de Galles et le ministre de la défense français. Outre le véritable pont de Bénouville, remonté après son démantèlement en 1993, le mémorial présente un pont "Bailey" datant de 1944 : baptisés du nom d'un ingénieur britannique, ces ouvrages pouvaient être assemblés par une quarantaine de sapeurs en moins de trois heures, et permettaient d'assurer le passage de véhicules militaires lourds.
Récemment, le ministère de la défense (secrétariat général pour l'administration. direction de la mémoire, du patrimoine et des archives) a contribué financièrement à l'installation au coeur du parc entourant le mémorial d'une réplique grandeur nature d'un planeur Horsa.
Au sein de ces espaces d'exposition permanente, le mémorial offre au visiteur de découvrir des films d'archives et des vitrines thématiques rassemblant une impressionnante collection d'objets et de documents à la gloire des hommes de la 6ème division aéroportée britannique : fragments des planeurs de 1944, matériels des soldats, objets personnels du Major Howard, et cornemuse de Bill Millin !
Le mémorial Pegasus propose gracieusement aux jeunes visiteurs et à leurs enseignants un dossier pédagogique qui retrace un parcours riche en émotions, soulignant ainsi la nécessaire orientation des actions de mémoire vers les jeunes générations.
Mémorial de Pegasus Bridge
Avenue du Major Howard 14860 Ranville
Tél. 02.31.78.19.44.
fax. 02.31.78.19.42.
e-mail : memorial.pegasus@wanadoo.fr
Visites
Le mémorial Pegasus est ouvert tous les jours sauf en décembre et en janvier. Les visites guidées (en français ou en anglais) sont organisées sur réservation.
Accès
A cinq kilomètres d'Ouistreham, par la bretelle Ranville/Cabourg.
Infos pratiques
Place du commandant Kieffer 14860
ranville
02 31 78 19 44 01 43 25 29 67
Adultes: 6.00 € Enfants et étudiants: 4.50 € Groupes (à partir de 20 personnes) : 4,50 € Gratuit : Chauffeurs et guides accompagnant les groupes
tous les jours de février à novembre, de 10h à 17h