L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre

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L'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, établissement public sous tutelle du ministère des Armées, garantit la reconnaissance de la nation envers ceux qui l’ont servi. Il est aujourd’hui le guichet unique pour les harkis et leurs familles, qu’il accompagne dans leurs démarches.

Dépliant informatif sur les droits des anciens membres des forces supplétives, des harkis et de leur famille. © ONAC-VG
Texte

La relation entre l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) et les Harkis rapatriés s’inscrit dans le temps long de l’histoire. Contrairement à une idée reçue, les supplétifs ne sont en effet pas une émanation directe de la guerre d’Algérie. Il faut les rattacher au mouvement autochtone pro-français qui naît dès 1830 avec le ralliement de tribus à la France. En 1831, des troupes "indigènes" sont ainsi engagées sous le drapeau français. Les régiments de Turcos, de Zouaves, de Tirailleurs algériens, etc. qui se sont illustrés dans la plupart des campagnes militaires menées par la France depuis 1850 sont là pour nous le rappeler. De très nombreux supplétifs ont ainsi continué à servir la France durant la guerre d’Algérie et lui sont restés fidèles après la déclaration d’indépendance. Il s’agit donc, aujourd’hui, de garantir le plein exercice des droits de ceux qui ont été rapatriés et de veiller à leur bonne insertion dans la communauté nationale.

Lorsque ces populations sont arrivées sur le sol français, un important travail de recensement et d’accompagnement administratif a été conduit par l’ONAC-VG. Les archives montrent, par ailleurs, une prise en compte importante des besoins vitaux des Harkis et de leurs familles, ainsi que la distribution de secours d’urgence.

Dès les années 1990, l’ONAC-VG s’est mobilisé pour garantir aux enfants d’anciens supplétifs ou assimilés un accès prioritaire dans des établissements de formation professionnelle dépendant du ministère des Armées, des Affaires sociales et de celui des Anciens combattants. En prolongement de cette action, et pour matérialiser la solidarité et la reconnaissance de la Nation, les services départementaux ont apporté leur concours financier aux stagiaires. De même, chaque année, les écoles de l’ONAC-VG ont réservé plus d’une centaine de places aux enfants de supplétifs, pour leur permettre d'accroître leurs qualifications et d'obtenir des diplômes. Enfin, en 1994, l’Office a soutenu et appuyé la création du statut de "victime de la captivité en Algérie" attribué par le ministre chargé des anciens combattants.

L’implantation départementale de l’ONAC-VG lui a permis de devenir l’interlocuteur privilégié des usagers et de l’administration centrale dans l’instruction des dossiers d’anciens combattants et, dès 2002, de suppléer dans ce domaine le préfet. L’Office a par ailleurs supervisé le suivi des dossiers concernant la mise en place de mesures pérennes, telles que l’allocation de reconnaissance aux anciens Harkis. En 2013, le "guichet unique" autour duquel tous les dossiers sont désormais traités a encore renforcé sa place centrale dans l’action envers les Harkis rapatriés.

Aujourd’hui, l’ONAC-VG entend poursuivre son engagement en supervisant la mise en œuvre de la loi portant sur "la reconnaissance de la Nation envers les Harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie et la réparation des préjudices subis par ces derniers" (loi n° 2022-29 du 23 février 2022). Historiquement, la mission nationale de l’Office est ainsi ancrée à deux piliers fondamentaux : la reconnaissance, tout d’abord, par le biais d’actions de formations, de recueil des témoignages oraux ou encore l’inauguration de lieux de mémoire pour préserver l’histoire des Harkis ; la réparation, ensuite, via des mesures d’indemnisation, des subventions aux associations et des rachats de cotisations de retraites.


Auteur
Mohamed Nemiri, chef de mission Harkis et Rapatriés à l’ONAC-VG

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