1944 Opération Overlord
Sommaire
1er-22 juillet : conférence de Bretton-Woods sur l'organisation du système financier international de l'après-guerre avec la création, notamment, du Fonds monétaire international (FMI).
7 juillet : assassinat de Georges Mandel, ancien ministre de la IIIe République, par des miliciens.
18 juillet : libération de Saint-Lô.
20 juillet : libération de Caen.
23 juillet : anéantissement du maquis du Vercors.
28 juillet : libération de Coutances.
31 juillet : libération de Granville et Avranches.
1er août : débarquement de la 2e DB (division blindée) du général Leclerc à Utah Beach.
4 août : libération de Rennes.
5 août : libération de Vannes.
8 août : libération du Mans.
9 août : ordonnance du gouvernement provisoire de la République française rétablissant la légalité républicaine sur les territoires libérés de la métropole.
12 août : libération d'Angers et Nantes.
15 août : débarquement allié en Provence (opération "Dragoon").
16 août : exécution de jeunes gens par les Allemands près de la grande cascade du bois de Boulogne . libération d'Orléans et Tulle.
17 août : départ de Drancy du dernier convoi de déportés juifs . libération de Cahors.
19 août-11 septembre : campagnes de Provence et du Rhône.
20 août : libération de Pau et d'Albi.
21 août : libération de la poche de Falaise.
22 août : libération de Grenoble . début de l'offensive alliée contre les Allemands en Italie.
25 août : libération de Paris, entrée du général de Gaulle dans la capitale.
27 août : libération de Toulon.
28 août : libération de Marseille et Nice.
29 août : libération de Montpellier.
31 août : installation du siège du Gouvernement provisoire de la République française à Paris.
En résumé
Le 6 juin 1944 débute l’une des plus grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale à laquelle participent près de 3 millions de soldats. Fruit d’une longue préparation entamée dès 1941, Overlord est la plus importante opération amphibie de l’Histoire. La bataille de Normandie s’achèvera le 25 août avec la libération de Paris.
Effectuer des raids et des opérations amphibies en France est une idée ancienne qui remonte à 1940, après l’évacuation de Dunkerque. Le Premier ministre britannique, Winston Churchill, crée en juillet 1940 le Directorate of Combined Operations (DCO), spécialisé dans l’exécution de raids et d’opérations amphibies, et le Special Operations Executive (SOE), chargé de soutenir la résistance des populations des pays occupés.
LES PRÉMICES AU DÉBARQUEMENT (27 février 1942-9 septembre 1943)
Après l’attaque allemande contre l’Union soviétique le 22 juin 1941, Joseph Staline demande aux Britanniques l’ouverture d’un second front, mais il faut attendre l’entrée en guerre des Américains pour que l’opportunité d’un débarquement sur les côtes françaises soit sérieusement envisagée. Le général Marshall et son chef des services de planification, le général Eisenhower, conçoivent alors le plan Sledgehammer. Il comporte trois objectifs : envoyer des troupes pour établir une tête de pont dans le Pas-de-Calais à partir de septembre 1942 . concentrer des hommes en Grande-Bretagne . lancer enfin une opération décisive sur le continent au printemps 1943. Les Britanniques n’adhèrent pas à ce projet et ils proposent un débarquement en Afrique du Nord, ce que le haut commandement américain finit par accepter. Le 8 novembre 1942, l’opération Torch est lancée en Afrique du Nord et ce débarquement est commandé par le général Eisenhower.
Le maréchal Rommel inspecte les défenses de la plage de Boulogne, 5 mai 1944. © Wiese/ECPAD
Après ce succès, les Alliés sont de nouveau divisés sur le choix de l’objectif suivant. Ils finissent par s’entendre sur un débarquement en Sicile, après la conquête de la Tunisie. Parallèlement, ils s’accordent pour commencer à planifier un débarquement en France. Ainsi, dès avril 1943, un comité de planification se met au travail sous la direction du général britannique Morgan, chief of Staff to the Supreme Allied Commander. Les Américains, engagés sur des théâtres gigantesques et éloignés les uns des autres, maîtrisent de mieux en mieux la planification pré-opérative, la logistique, l’économie des forces, les appuis-feu, le combat interarmes et interarmées. Dans le même temps, le DCO de l’amiral Mountbatten a acquis une grande expérience dans l’exécution des raids sur les côtes européennes (Bruneval, Saint-Nazaire, Dieppe). Il a aussi développé des armements spéciaux (chaland de débarquement armé, engins amphibies), un port artificiel et un oléoduc sous-marin. En juin 1943, Mountbatten persuade le général Morgan que le débarquement doit avoir lieu en Normandie, entre l’Orne et la Vire, et non pas sur les côtes du Pas-de-Calais. Les plages normandes sont plus praticables que celles du Pas-de-Calais et elles ressemblent aux plages du sud de l’Angleterre où les hommes peuvent s’entraîner et les matériels être testés. Ce secteur est en outre mal défendu par les Allemands qui privilégient le Pas-de-Calais.
En 1943, alors que Staline réclame un débarquement anglo-saxon sur les côtes françaises, les Alliés sont encore divisés sur le choix du prochain objectif. Finalement, ils s’entendent sur l’Italie où l’ouverture d’un front présente l’intérêt de fixer dans la péninsule italienne des troupes allemandes nombreuses. Les Anglo-Saxons débarquent d’abord en Sicile, le 10 juillet 1943 puis occupent l’île, avant de débarquer en Italie du Sud entre le 2 et le 9 septembre 1943.
OVERLORD : UN EXPLOIT LOGISTIQUE (6 décembre 1943-5 juin 1944)
Du 28 novembre au 1er décembre 1943, Churchill, Roosevelt et Staline se réunissent à Téhéran afin de trouver un accord militaire. La décision est prise de débarquer en France. L’opération est baptisée Overlord et son déclenchement est fixé au 1er mai 1944 sur le littoral normand. Le 6 décembre 1943, le général Eisenhower est nommé au commandement suprême des forces expéditionnaires alliées. Considéré comme un organisateur talentueux, grand spécialiste de la planification, mais aussi excellent diplomate, il doit être en mesure d’apaiser les tensions entre Américains et Britanniques. Overlord comporte plusieurs phases : l’assaut est baptisé Neptune. l’opération Fortitude doit cacher les véritables intentions des Alliés et convaincre les Allemands que le débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais. Le commandement terrestre revient au général britannique Montgomery, tandis que l’amiral britannique Ramsay commande la phase maritime de l’opération. Enfin les maréchaux britanniques Tedder et surtout Leigh-Mallory dirigent les opérations aériennes.
Peu après le débarquement amphibie à Anzio, le 22 janvier 1944, le général Montgomery présente le plan final d’Overlord. Cependant, la date du déclenchement de l’opération est plusieurs fois reportée pour des raisons météorologiques, techniques, matérielles… Les Alliés doivent avoir la supériorité aérienne absolue au-dessus de la Normandie et l’aviation doit achever la destruction des défenses côtières et des réseaux et nœuds de communication dans le Nord de la France. La préparation de cette gigantesque opération nécessite un important et long travail de coordination. À la veille de l’invasion, le sud de l’Angleterre est devenu un immense camp retranché où cantonnent deux millions d’hommes. Les chiffres sont impressionnants : 1 300 navires de transport, 4 000 péniches de débarquement, 19 000 véhicules, 11 600 avions. Environ 50 000 hommes doivent débarquer le Jour J dans une zone comprise entre l’Orne et la Vire sur cinq plages d’ouest en est : Utah, Omaha, Gold, Juno, Sword. Trois divisions aéroportées doivent être larguées à l’est et à l’ouest de la zone pour couvrir le débarquement. Le haut commandement allié ne cherche pas à se concentrer sur les plages mais espère gagner l’intérieur des terres, en direction de Caen, Saint-Lô et Cherbourg, le plus rapidement possible. Il souhaite s’emparer des nœuds de communication et disposer d’un port en eaux profondes pour acheminer les renforts et la logistique. Pour les Allemands, en cas de débarquement, il est impératif de rejeter immédiatement les Alliés à la mer.
Troupes américaines quittant une barge de débarquement, 6 juin 1944. © Akg-images
Plusieurs conditions sont nécessaires pour déclencher l’opération. Les Alliés ont prévu un débarquement à l’aube pour que les tirs de l’artillerie de marine et les bombardements aériens soient efficaces. Il doit avoir lieu à mi-marée, afin de voir les obstacles allemands sur la plage. Enfin, la phase aéroportée doit être effectuée par nuit claire. Toutes ces conditions sont réunies uniquement dans les premiers jours de juin. En raison d’une tempête le 5 juin, le débarquement est reporté au lendemain.
DANS LA FUREUR DU JOUR J (6 juin 1944)
Dans la nuit du 5 au 6 juin, près de 6 500 bâtiments de tous types répartis en 75 convois traversent la Manche. Pendant ce temps, l’aviation alliée aveugle les systèmes d’alerte allemands et détruit les postes de commandement. Elle effectue aussi des raids de diversion dans le Nord. Le bombardement par l’aviation des positions allemandes situées entre Le Havre et Cherbourg débute à 00h05. Dix minutes plus tard, l’opération aéroportée est lancée. Elle débute par le largage d’éclaireurs, les fameux Pathfinders, dont la mission est de baliser la zone de saut et de mener, en liaison avec la résistance française, des actions de sabotage destinées à gêner l’armée allemande dans ses mouvements. Enfin, à partir de 00h20, trois divisions aéroportées sont déployées aux deux extrémités de la zone de débarquement, à l’est de Sword pour les Britanniques et à l’ouest d’Utah pour les Américains. Elles ont pour mission de couvrir la zone de débarquement de la force terrestre sur les plages, de contrer d’éventuelles contre-offensives allemandes mais aussi de s’emparer de points stratégiques, utiles au bon déroulement du débarquement. Ainsi, des planeurs britanniques atterrissent à proximité du pont de Bénouville sur le canal de Caen à la mer.
Les parachutistes contrôlent le pont au terme d’un bref combat et doivent le tenir jusqu’à l’arrivée des troupes débarquées sur la plage de Sword. À partir d’une heure du matin, les divisions aéroportées sont larguées. À l’ouest de la zone de débarquement, la 82e division aéroportée américaine doit contrôler les carrefours et les nœuds de communications, en particulier dans les environs de Sainte-Mère-Église. La 101e Airborne doit s’emparer de la plage d’Utah. À l’est, l’objectif des parachutistes de la 6e division aéroportée britannique est de détruire les ponts sur la Dive et les batteries d’artillerie de Merville.
Cependant, de nombreux parachutistes se noient dans les zones inondées et les mauvaises conditions météorologiques dispersent les hommes. Paradoxalement, cet éparpillement accroît la confusion chez les Allemands. Il faut pourtant plusieurs heures aux parachutistes pour se regrouper.
Soldats américains après le naufrage de leur bateau, Utah Beach, 6 juin 1944. © Roger-Viollet
Le 6 juin 1944, à l’aube, l’aviation et l’artillerie de marine ouvrent le feu sur les positions allemandes et couvrent ainsi le débarquement de la force d’assaut. À l’ouest de Port-en-Bessin, la 1re armée américaine doit débarquer sur les plages d’Omaha et d’Utah. Sa mission est d’isoler la péninsule du Cotentin et de prendre Cherbourg. À l’est de Port-en-Bessin, la 2e armée britannique doit débarquer sur les plages de Sword, Juno et Gold afin d’attirer les réserves allemandes vers Caen, avant de percer vers la Seine. Toutes ces troupes sont rassemblées dans le 21e groupe d’armées, commandé par le maréchal Montgomery. Les forces allemandes en Normandie appartiennent au groupe d’armées B, qui occupe un secteur gigantesque s’étendant de la Loire aux Pays-Bas. Il est commandé par le maréchal Rommel. Environ 53 000 soldats allemands défendent la Normandie. Ils appartiennent à des divisions d’infanterie constituées de troupes de qualité médiocre sauf en ce qui concerne la 352e division d’infanterie et la 21e Panzerdivision, la seule unité blindée que Rommel peut engager de sa propre autorité.
À 6h30, les premières vagues d’assaut débarquent à Utah puis à Omaha Beach. À partir de 7h30, les Britanniques débarquent sur Sword, Juno, Gold. Malgré la surprise et la lenteur de la réaction du haut commandement allemand, qui croit à une opération de diversion et qui attend l’ordre de Hitler pour engager les divisions blindées, les Alliés progressent difficilement dans certains secteurs comme à Omaha Beach. De leur côté, les Allemands ne parviennent pas à reprendre la main : dans l’après-midi du 6 juin, une contre-offensive de la 21e Panzerdivision dans le secteur britannique échoue. À la fin de la journée, les Alliés contrôlent quatre têtes de pont, non reliées entre elles et où la situation reste précaire, en particulier à Omaha. Environ 156 000 hommes ont débarqué en Normandie et les pertes s’élèvent à 10 300 hommes, dont le tiers ont été tués.
Soldats britanniques débarquant en Normandie, 6 juin 1944. © Roger-Viollet
Les assaillants profitent de la confusion du côté ennemi. Les hésitations allemandes, la complexité de la chaîne de commandement et la mésentente entre les chefs militaires permettent aux Américains d’établir la liaison entre les plages d’Utah et les divisions aéroportées, de dégager Omaha Beach, d’unir les têtes de pont du côté britannique et finalement de faire la jonction avec l’armée américaine. Le 8 juin, la tête de pont est consolidée. Elle forme une bande littorale de 56 km sur une profondeur de 8 à 16 km. À partir du 14 juin, les Alliés sont ravitaillés par deux ports artificiels (Arromanches et Saint-Laurent). Et si une tempête détruit le port américain de Saint-Laurent le 19 juin, le port britannique, encore visible de nos jours, continue d’assurer le ravitaillement (11 000 tonnes par jour) de la force expéditionnaire. Toutefois, les Alliés n’ont pas atteint leurs objectifs et ils sont en retard par rapport à la planification. Par ailleurs, ils n’ont pas réussi à enlever un seul grand port. Surtout, les Allemands parviennent à les contenir, tandis que de grandes unités, plus aguerries, marchent vers la côte pour livrer une gigantesque bataille.
LA BATAILLE DE NORMANDIE (6 juin-20 août 1944)
Cette bataille comporte cinq phases. Alors que le haut commandement allemand s’affronte sur la stratégie à adopter (défense en profondeur ou défense sur le littoral) et qu’il ordonne des contre-attaques désordonnées, les Américains tentent, dans un premier temps, de pénétrer à l’intérieur des terres. Cette phase débute dès le lendemain du Jour J. Cependant, les Allemands compensent leur infériorité matérielle en appuyant leur défense sur le bocage et le compartimentage du terrain. Britanniques et Américains progressent difficilement dans la campagne normande et échouent autour de Caen et Carentan.
Débarquement de troupes américaines en Normandie, 9 juin 1944. © Akg-images
Toutefois, le 17 juin, les Américains parviennent à isoler la presqu’ile du Cotentin et entament leur offensive en direction de Cherbourg. Le 27 juin, le port est pris au terme d’intenses combats, mais il est inutilisable.
La deuxième phase de la bataille de Normandie dure près d’un mois, du 27 juin au 24 juillet. La progression alliée dans le bocage s’effectue toujours au prix de furieux combats, qui occasionnent des pertes importantes et des destructions matérielles considérables. Plus d’un million d’hommes et des milliers de véhicules sont agglutinés entre le littoral et le front s’étendant de La Haye-du-Puits à Carentan (Manche), puis au nord de Saint-Lô et Caumont-l’Eventé (Calvados) et enfin jusqu’au nord de Caen. Les Britanniques lancent plusieurs grandes offensives en direction de Caen à partir du 24 juin et rencontrent d’importantes difficultés. Une puissante attaque blindée déclenchée le 18 juillet permet aux Alliés de s’emparer de la ville le 20, un mois après la date prévue. Tous ces efforts britanniques ont permis de fixer des effectifs allemands nombreux autour de Caen et aux Américains de percer à l’ouest du front à Saint-Lô, le 18 juillet.
Soldats canadiens dans une rue de Caen, 10 juillet 1944. © Akg-images
Enlisés depuis plusieurs semaines dans le bocage normand, les Alliés ont déjà perdu 122 000 hommes (tués, blessés, disparus et prisonniers), contre 110 000 Allemands. Pour en finir avec la guerre des haies et retrouver le mouvement avec des blindés, ils lancent l’opération Cobra au sud du Cotentin à partir du 25 juillet 1944. Le principe est simple : concentration de la puissance de feu de l’aviation et de l’artillerie puis exploitation au sol. Des bombardiers lourds, habituellement chargés du bombardement stratégique, sont employés pour appuyer les troupes au sol. Au cours d’un bombardement en tapis, près de 3000 appareils déversent 4000 tonnes de bombes sur 15 km2.
L’artillerie américaine tire 148 000 obus entre 9h40 et 11h15. Ce bombardement n’épargne pas ses premières lignes et désorganise ses troupes d’assaut. De plus, quand les divisions américaines attaquent, elles rencontrent une vive résistance allemande, en particulier de la part de la Panzer Lehr. Pourtant, une brèche est ouverte à l’ouest de Saint-Lô, dont l’exploitation est confiée au général Patton, qui lance ses chars à l’assaut, soutenus par l’aviation. La ville de Coutances est libérée le 28 juillet, Granville et Avranches sont prises le 31 juillet et, le 3 août, la 4e division blindée américaine est devant Rennes.
Débarquement d’un char de la 2e DB en Normandie, 1er août 1944. © Documentation française
La rupture est acquise, reste à passer à l’exploitation. Devant la progression des Alliés, les Allemands essaient de rétablir le front et de combler la brèche. Ils préparent une puissante contre-offensive depuis Mortain vers Avranches, c’est-à-dire vers le point faible du dispositif américain. Pourtant, ce projet est connu des services de renseignements alliés. Le 6 août, les blindés allemands attaquent sans soutien de l’aviation. L’offensive est rapidement stoppée, surtout grâce à l’intervention de l’aviation tactique américaine. Trop engagées dans le dispositif allié, les troupes allemandes se retrouvent progressivement encerclées par le nord et par le sud. À partir du 13 août commence la dernière phase de la bataille de Normandie. En effet, alors que les Anglo-Canadiens progressent vers Falaise, le 15e corps américain libère Le Mans, puis prend la direction du nord, vers Alençon.
Cette manœuvre aboutit au bouclage de la poche de Falaise le 21 août. Près de 50 000 soldats allemands sont capturés et 10 000 environ sont tués. À la demande du général de Gaulle, Eisenhower accepte de diriger sur Paris le corps du général Gerow et en particulier la 2e division blindée française du général Leclerc. Elle livre de violents combats dans la banlieue sud de Paris et les premiers éléments français atteignent l’Hôtel de ville de Paris. Le 25 août, la ville est libérée, signifiant la fin de la bataille de Normandie. La ville martyre du Havre, dernière ville de la région occupée par l’armée allemande, n’est prise que le 12 septembre, au terme de plusieurs jours de bombardements aériens, navals et terrestres qui occasionnent la mort de 3 200 civils et détruisent la ville à 85%.
La 2e DB progresse en direction de Paris, 23-24 août 1944. © ECPAD
La bataille de Normandie est un véritable succès. En trois mois, au lieu d’un prévu par la planification, et en dépit des difficultés (aléas climatiques, résistance allemande, bocage, logistique, etc.), les Alliés parviennent à s’installer sur le littoral normand. Ils ouvrent ainsi la voie à la libération de la France. Pour les Allemands, la perte de cette bataille conduit à la perte de la France, alors que les Alliés débarquent en Provence (opération Dragoon) depuis le 15 août.
Au terme de la bataille, la Normandie est un immense champ de ruines. Des centaines de villages sont détruits et plusieurs villes, comme Saint-Lô et Caen, sont entièrement ravagées. Entre juin et août 1944, près de 20 000 civils normands ont péri dans ces combats et des centaines de milliers sont sans abri. Les pertes militaires sont considérables. Du côté allemand, les estimations varient, mais près de 200 000 soldats allemands ont été tués et blessés, et des milliers d’hommes ont été faits prisonniers. Du côté allié, les pertes humaines sont aussi très importantes : environ 200 000 hommes, parmi lesquels 37 000 tués et 19 000 disparus. Aujourd’hui, les cimetières militaires, les monuments commémoratifs et de nombreux vestiges de la bataille sont les dernières traces de cette bataille décisive.
Auteur
CDT Michaël BOURLET - Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan
En savoir plus
Bibliographie :
La Seconde Guerre mondiale, Philippe Masson, 2003.
Histoire du débarquement en Normandie. Des origines à la libération de Paris, Olivier Wieviorka, 2014.
D-Day et la bataille de Normandie, Antony Beevor, 2009.
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