Gabardine, écharpe et chapeau de Jean Moulin
Gabardine, écharpe et chapeau de Jean Moulin
© Musée de l’Ordre de la Libération
Jean Moulin sur la promenade du Peyrou à Montpellier
© Musée de l’Ordre de la Libération / photo Marcel Bernard
Cet ensemble évoque au premier coup d’œil la plus célèbre photographie de Jean Moulin, représentant du général de Gaulle pour la Résistance. En réalité, ce cliché, réalisé par son ami d’enfance et photographe Marcel Bernard sur la promenade du Peyrou à Montpellier, n’a rien à voir avec le résistant Jean Moulin. Il fut pris en mars 1940 à l’occasion de vacances entre amis alors que l’Allemagne nazie n’avait pas encore attaqué l’Europe occidentale… Mais sa qualité artistique indéniable, la ressemblance avec ce que l’on imagine a posteriori représenter l’apparence du clandestin et le fait que de Jean Moulin il n’existe durant la guerre que quelques très rares photographies de mauvaise qualité ont assuré le succès de ce portrait en pied. Si le chapeau est rabattu sur les yeux, c’est simplement parce que le modèle est face au soleil ; s’il porte une écharpe, ce n’est pas pour cacher la cicatrice au cou qu’il n’a pas encore mais tout simplement parce qu’en cette fin d’hiver il fait encore frais…
Jean Moulin avait acheté cette gabardine à Paris, chez le marchand de vêtements Madelios, qui se trouvait place de la Madeleine. Ce pardessus était – semble-t-il - usuellement porté par Jean Moulin. Son amie Antoinette Sachs témoigne qu'elle ne lui en connut pas d'autre. Elle précise également que cette gabardine était restée à Lyon chez la logeuse de Max (alias Jean Moulin) après l'arrestation de ce dernier à Caluire le 21 juin 1943. C’est elle qui l’a retrouvée dans la « garde-robe personnelle » de ladite logeuse en visitant l’appartement de Jean Moulin après le passage de la Gestapo. En septembre 1944, Antoinette Sachs en signala l'existence à Laure Moulin, sœur de Jean, qui put ainsi la récupérer. Dans les années soixante, Laure Moulin en fit don au musée de l’ordre de la Libération en même temps qu’une écharpe et un chapeau ayant appartenu à son frère...
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