La nécropole nationale de Vignemont

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Nécropole nationale de Vignemont. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vignemont

 

La nécropole nationale de Vignemont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Matz en juin 1918. Créé à l’issue des combats, ce cimetière est aménagé en 1919 et 1921 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de cimetières provisoires de ce secteur. Cette nécropole rassemble 3 108 corps français dont 2 153 sont inhumés en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 955 combattants. Cette nécropole réunit aussi les tombes de huit soldats britanniques morts lors de la 2e bataille de Picardie.

À côté de ce site, un cimetière allemand, créé en même temps que la nécropole française, rassemble 5 333 corps dont 3 802 reposent en tombes individuelles.

 

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars–5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5 armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leur position. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés.

Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Infos pratiques

Adresse

Vignemont
À 13 km au nord de Compiègne, D 41

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Cuts

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Nécropole nationale de Cuts. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Cuts

 

La nécropole nationale de Cuts regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles de l’Oise entre 1914 et 1918. Créée à l’issue des combats, cette nécropole est aménagée en 1920 et 1922 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de différents cimetières provisoires de l’Oise. Cette nécropole regroupe 3 307 corps français, dont 1 537 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires rassemblent les restes mortels de 1 770 combattants. Les corps de dix soldats français morts lors de la bataille de France en juin 1940 et celui d’un russe, reposent également au sein de la nécropole nationale de Cuts.

À l’entrée du village, le calvaire de la Pommeraye commémore les combats de 1914 et les destructions de 1917. Tout près de là, un monument honore l'engagement des Somalis "Morts pour la France" à Douaumont en 1916, au Chemin des Dames en 1917, à La Malmaison en 1917, au Mont de Choisy en 1918, à Longpont en 1918 et à la Pointe de Grave en 1945.

Aux premiers jours de septembre 1914, la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne notamment de la 2e et 6e armées françaises, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val, non sans avoir livrer de violents combats notamment autour de Cuts et de son hôpital auxiliaire installé dans le château du Baron de Langlade. Du 13 au 25 septembre, la 37e division d’infanterie et la 3e brigade marocaine luttent pied à pied dans les environs de Tracy-le-Mont pour reprendre les bois de Tracy-le-Val, ceux de Carlepont ou les carrières de Bimont. Sans succès, le front se fige. Au Nord-Est de l’Oise, les armées françaises et Allemandes se font désormais face. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats éclatent en 1915 et 1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental, en particulier dans la Somme et dans l’Oise.

La bataille de l’Oise, mars-avril 1918

Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref et violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche de 80 kilomètres s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous ces coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées, dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon, notamment au Mont-Renaud. En deux jours, bousculant la 3e armée française du général Humbert, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-11 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leurs positions. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Infos pratiques

Adresse

Cuts
À 27 km au nord-est de Compiègne, en bordure du CD 934 (Noyon/Soissons)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Méry-la-Bataille

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Nécropole nationale de Méry-la-Bataille. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Mery la Bataille

 

La nécropole nationale de Méry-la-Bataille regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille du Matz en juin 1918. Créée en 1919, cette nécropole accolée au cimetière communal est aménagée successivement en 1921 et en 1935 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés des différents cimetières provisoires de l’Oise. Cette dernière rassemble 1 538 corps français dont 1 286 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires contiennent les restes mortels de 254 hommes.

 

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la capitulation russe à Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, est rompu dans la Somme et dans l’Oise.

A la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3e armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Pour autant, sous la pression ennemie, ils sont contraints leur position. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés.

Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Méry-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Infos pratiques

Adresse

Méry-la-bataille
À 24 km au nord-ouest de Compiègne, en bordure du chemin vicinal reliant Méry-la-Bataille (sur le CD 938) à Coucelles-Epayelles (sur le CD 27)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Noyon

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Nécropole nationale de Noyon. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Noyon

 

La nécropole nationale de Noyon regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise entre 1914 et 1918. Créée en 1921, elle est réaménagée en 1934 pour y réunir les corps d’autres combattants exhumés des différents cimetières provisoires de l’Oise (Tirlaucourt, Guiscard, Pont-L'Évêque, Passel, Pontoise, Appilly, Bussy, Porquericourt, Canny-sur-Matz, Lassigny, Chiry, Ourscamps et Château-de-Bretigny). Cette nécropole rassemble 1 726 corps français pour la plupart tués lors des dernières offensives de 1918. Parmi eux, près de 700 sont inhumés dans deux ossuaires. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, cette nécropole regroupe quatre combattants morts pour la France.

Parmi les soldats français, repose notamment le corps d’une victime civile, Émile Georget (tombe 126 bis) dont la dépouille a été transférée le 15 janvier 1925. Né en 1898 à Cherbourg, cet enfant de 16 ans, accusé de suivre le mouvement des troupes sur une carte, a été fusillé, en 1914, par les Allemands au cours de la brève période d’occupation de Noyon.

 

Noyon, une ville marquée par la Grande Guerre

Au lendemain de la bataille de Saint-Quentin, les armées alliées défaites se replient sur Noyon où le maréchal French installe son quartier général du 26 au 28 août 1914. Occupée par les Allemands dès le 30 août, cette ville, située à cent kilomètres de Paris, est ensuite le théâtre de violents affrontements qui se déroulent du 15 au 18 septembre 1914. Toutefois, Noyon reste aux mains de l’ennemi qui y imposa aux civils de strictes conditions de vie. Ainsi, chaque jour, des hommes doivent se rendre à la mairie, siège de la Kommandantur pour s’y constituer prisonniers et otages. Ce moyen de pression de l’occupant permet d’éviter toute opposition des civils. Le ravitaillement est des plus difficiles car les réquisitions sont nombreuses afin de satisfaire les besoins de l’occupant. Les pillages et les destructions se multiplient comme les vexations à l’égard des habitants qui vivent dans la terreur. Au cours de l’hiver 1914–1915, les troupes d’occupation pillent, violent et exécutent de nombreux otages. A la suite du repli allemand, le 18 mars 1917, les Français reprennent cette ville en ruines. Mais le 25 mars, la ville est à nouveau occupée. D’intenses bombardements achèvent de détruire Noyon dont la cathédrale porte encore les stigmates.

Témoin du reflux des armées ennemies en 1914, Noyon reste au cœur des enjeux militaires, en particulier lors des offensives de 1918.

La deuxième bataille de Picardie : 21 mars – 5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la suite de la capitulation russe à Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquent dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques des généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s’ouvre à la jonction des armées britanniques et des armées françaises.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l’empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24 mars, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau à Noyon. L’ennemi est aux portes de Paris, bombardées par le Parizer Kanonen. Cette pièce d’artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon où les Français parviennent à contenir les assauts allemands.

Le 9 juin 1918, les Allemands lancent une nouvelle offensive dans le secteur Noyon – Montdidier en vue d’atteindre Compiègne. En raison des pertes importantes consenties, cette manœuvre n’est pas poursuivie. Le mouvement ennemi s’enraye. Les alliés résistent et parviennent, en juillet 1918, à inverser définitivement le sort de la guerre. Le 30 août 1918, Noyon, détruite à 80 %, est ainsi définitivement libérée.

Enjeu militaire et symbolique, la ville de Noyon a reçu, au titre de cette occupation des plus éprouvantes, la Légion d’honneur.

 

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Infos pratiques

Adresse


Noyon

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Musée Territoire 14-18

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Partez à la découverte des traces laissées par la Grande Guerre entre les champs de bataille de la Somme et du Chemin des Dames. En suivant l’ancienne ligne de front, le Musée Territoire 14-18 vous permet de découvrir nécropoles, carrières, monuments commémoratifs et 19 circuits de randonnée qui vous présenteront la guerre de mines, l’emploi des chars d’assaut, les dramatiques histoires des fusillés pour l’exemple, l’occupation allemande, le cantonnement dans les carrières (dont certaines sont ouvertes à la visite), la vie des civils dans les villages français proches du front…


Consulter l'offre pédagogique du musée >>>  musée territoire


A partir de l’ancienne ligne de Front, le Musée Territoire 14-18 vous permet d’appréhender de nombreux aspects de ce conflit qui a durablement marqué un paysage et sa population.

Vous pourrez y visiter plusieurs musées (de la Batellerie, du Noyonnais), un centre d’interprétation (Espace Découverte à Rethondes) qui préalablement à votre visite sur le terrain vous présentera à l’aide d’outils modernes les grandes phases du conflit sur le territoire .  plusieurs carrières (Confrécourt, Montigny), de nombreux cimetières, monuments et vestiges (plusieurs nécropoles françaises, deux nécropoles allemandes dont la plus grande de l’Oise, divers bunkers dont l’abri du Kronprinz de Nampcel, les ruines de Plessier-de-Roye, de l’abbaye d’Ourscamp…), parcourir nos circuits de randonnée et vous immerger dans le quotidien des civils et soldats il y a 100 ans.

Fin août 1914, la Ière armée allemande envahit l’Oise et le Soissonnais. Elle dépasse Compiègne, puis Senlis et passe à l’est de Paris afin de participer à l’encerclement des troupes françaises. Mais ces dernières, secondées par les Britanniques, stoppent l’envahisseur lors de la bataille de la Marne (5 au 10 septembre 1914). Les Allemands battent alors à leur tour en retraite et s’arrêtent sur la rive droite de l’Aisne. Du 14 au 20 septembre 1914, les très violents combats qui se succèdent dans le Noyonnais et le Soissonnais n’apportent que peu de changements. Tandis que les belligérants essaient de débloquer la situation en tentant de se déborder au nord-ouest de Noyon (le début de la « course à la mer »), le front se fixe dans la région pendant 30 mois, sur une ligne jalonnée par Roye, Lassigny, Ribécourt, Autrêches et Soissons. Les populations des localités proches des premières lignes sont évacuées, tandis que les Allemands occupent Noyon et le nord-est du département de l’Oise. Suite au repli allemand sur la ligne Hindenburg en mars 1917, l’Oise est libérée une première fois. Mais tandis que la vie tend à se normaliser avec le retour des civils, les offensives allemandes du printemps 1918 prolongent les combats dans la région jusqu’à la fin août 1918. Les différentes batailles qui se produisent au cours de cette période transforment villes et villages, jusqu’alors plus ou moins épargnés, en « pays aplatis ».

Le 11 novembre 1918, la clairière de Rethondes devient toutefois le symbole de la paix retrouvée avec la signature de l’Armistice.

 

Sources : ©Musée Territoire 14-18
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Infos pratiques

Adresse

Espace Découverte, 19 rue de Verdun 60153
Rethondes
03 44 90 14 18

Tarifs

- Gratuité - Pass/tarifs groupés éventuels Dépendent des Structures, chacune à ses propres tarifs. - La plupart des offices de tourisme proposent des visites guidées de leurs sites, se rapprocher d’eux à cet effet.Offices de tourisme de référence :OFFICE DE TOURISME RETZ-EN-VALOIS6 Place Aristide Briand02600 VILLERS-COTTERÊTS03.23.96.55.10ot@retzenvalois.fr OFFICE DE TOURISME DE NOYONPlace Bertrand Labarre60400 NOYON03 44 44 21 88https://www.noyon-tourisme.com/OFFICE DE TOURISME DE PIERREFONDSPlace de l’Hôtel de Ville60350 PIERREFONDS03 44 42 81 44 https://destination-pierrefonds.fr/fr/

Compiègne-Royallieu

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Construite en 1913, la caserne de Royallieu fut transformée en camp d'internement pour prisonniers politiques de 1941 à 1944. Durant cette période, plus de 50 000 internés y transitèrent avant d'être déportés vers les camps nazis, en faisant le deuxième camp de France après Drancy. Depuis 2008, Le Mémorial propose une visite audioguidée de ce lieu chargé d’histoire. Accès aux actualités du Mémorial


Consulter l'offre pédagogique du mémorial >>>  mémorial Compiègne


Le camp de Royallieu, crée en 1913, fut d’abord une caserne militaire appartenant  à l’armée française, s’étendant sur une vingtaine d’hectares, en périphérie de Compiègne (Oise). En 1939, la caserne sert d’hôpital d’évacuation secondaire puis, en 1940, devient un camp où l’armée allemande rassemble des soldats français et britanniques faits prisonniers. C’est en juin 1941 que le camp devient « Frontstalag 122 » où la Wehrmacht interne des prisonniers politiques, des ressortissants de pays alliés (Soviétiques, Américains), des juifs et constitue ainsi des réserves d’otages. Comme le camp de Romainville avec lequel il forme le Frontstalag 122, le camp de Royallieu dépend exclusivement de l'administration allemande, de la Wehrmacht, puis à partir de l’été 1942, de la Sipo-SD, c’est-à-dire du service de sûreté nazi, installé au 74 Avenue Foch à Paris, et plus communément appelé « Gestapo ». Il convient de rappeler également la présence au sein du camp de Royallieu d’un camp juif, le camp C, par où plusieurs milliers de victimes des persécutions antisémites ont transité avant leur déportation.

De mars 1942 à août 1944 près de 50 000 personnes, majoritairement des résistants, y furent internées puis déportées en direction des camps de la mort nazis. Les destinations qui les attendent : Buchenwald, Auschwitz-Birkenau, Neuengamme, Mauthausen, Dachau ou encore Sachsenhausen ou Ravensbrück pour les convois de femmes. La moitié d’entre eux ne reviendra pas. Ce terrible bilan place le camp de Royallieu, véritable antichambre des camps de la mort, comme deuxième plus grand camp d’internement et de déportation de France après Drancy.

C’est sur une partie de cet ancien camp que le Mémorial de l’internement et de la déportation a été créé en 2008. L’ensemble du site est porteur d’histoire et de mémoire : les bâtiments, le jardin, les arbres, le tunnel d'évasion. Le parcours historique se déroule dans les deux premiers bâtiments comptant parmi les trois conservés. L’histoire se raconte sur les murs des 12 salles aménagées dans le respect et la restauration des traces du passé.

Le mémorial, grâce aux nouvelles technologies audiovisuelles, permet de comprendre aujourd’hui comment les nazis sont passés d’une politique de répression, marquée par les fusillades d’otages, à une politique de déportation, y compris raciale.

Visite audioguidée en français, anglais et allemand.

 

Sources : © Mémorial de l’internement et de la déportation - Camp de Royallieu
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Infos pratiques

Adresse

2 bis avenue des Martyrs de la Liberté 60200
Compiègne
03 44 96 37 00

Tarifs

- Plein tarif : 3€- Demi tarif : 1,50 € pour – Les jeunes de 7 à 18 ans – Les groupes de plus de 10 personnes (sur réservation) – Les étudiants – Les militaires en activité – Les détenteurs de passeports culturels – Les demandeurs d’emploi - Gratuité : Enfants jusque 6 ansMilitaire en activitéAncien interné/résistant/déporté/combattant Groupes scolaires et centres aérés de l’agglomération de CompiègnePlein tarif : 3 eurosDemi tarif : 1,5 euros pour - les jeunes de 7 à 18 ans- les groupes de plus de 10 personnes (sur réservation)- les étudiants - les militaires en activité- les détenteurs de passeports culturels- les demandeurs d'emploiGratuité pour :- les anciens combattants et victimes de guerre, anciens internés, déportés- les enfants jusqu'à 6 ans - les groupes scolaires de l'Agglomération de la Région de Compiègne (ARC)- les Centres aérés de la ville de CompiègneEt à l'occasion de:- la journée nationale du souvenir de la déportation (dernier dimanche d'avril)- Les journées nationales Tourisme et Handicap- la Nuit des Musées- Les Journées Européennes du Patrimoine

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h00 à 18h00 sans interruption.

Fermetures annuelles

Les 25 décembre et 1er janvier. Ouvert les jours fériés.Office de tourisme de référence - Office de tourisme de l’Agglomération de la Région de Compiègne - Place de l’Hôtel de Ville - BP 30009 - 60321 Compiègne Cedex - Tél : +33 (0)3 44 40 01 00 - tourisme@agglo-compiegne.fr - groupes.tourisme@agglo-compiegne.fr - www.compiegne-tourisme.fr

Monument de l'artillerie spéciale, Méry-la-Bataille

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Stèle à Méry-la-Bataille. Source : lagrandeguerre.cultureforum.net

Dalle inaugurée en 2004 à la mémoire du rôle de l'artillerie spéciale dans les batailles de 1918...

Près du monument aux morts de Mery la bataille se dresse depuis le 26 juin 2004 un monument rappellant l'importance des pionniers des chars de combat dans les affrontements de 1918.

A l'époque appellée artillerie spéciale, cette nouvelle arme devait se développer grâce entre autres au général Estienne. Le terrain de manoeuvre de Champlieu (60) fut l'un des théatres où furent testés et rodés les Saint-Chamont, Schneider et autres Renault FT 17.

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Infos pratiques

Adresse

60420
Méry-la-Bataille

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

Musée Serge Ramond, Verneuil-en-Halatte

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Graffiti militaires datant de la Seconde Guerre Mondiale. Source : site memoiredesmurs.com

Premier musée européen consacré à la sauvegarde des marques, symboles, graffiti gravés ou sculptés par l'homme, depuis la Protohistoire à nos jours...

3500 moulages suggérant aux visiteurs ce qu'étaient tous les rêves d'évasion et les préoccupations des prisonniers, des soldats, des dilettantes... leurs espoirs, leurs souffrances...

La collection la plus singulière du Musée : l'accumulation en un seul lieu de tous les témoignages des soldats de la Première Guerre mondiale, qui apporte une réflexion sentimentale profonde.

Tous les graffitis sculptés sous terre, il y a 80 ans, dans la pénombre et le froid des carrières, constituent le patrimoine hérité de ces hommes, de leur trace passagère et de leur mémoire !

 

Musée Serge Ramond - Musée de la Mémoire des Murs

Place de Piegaro – 60550 Verneuil-en-Halatte
Tél/fax : 03 44 24 54 81

musee@memoiremurs.com

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Infos pratiques

Adresse

Place de Piegaro - 60550
Verneuil-en-Halatte
Tél/fax infos et réservations groupes : 03 44 24 54 81Tél. conservateur : 03 44 25 30 10

Tarifs

Adultes : 4,60 €Enfants : 2,30 € (de 8 à 16 ans)Groupes adultes : 3,80 €Groupes scolaires : 1,80 € (gratuité pour les enseignants et les accompagnateurs)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Ouvert tous les joursde 14 h à 18 h(sauf mardi et jours fériés)Visites guidées surrendez-vous pour les groupes

Mémorial de l’Armistice

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Une clairière universellement connue et ses 2 armistices : les 11 novembre 1918 et 21 juin 1940.

Le 8 novembre 1918, le train des plénipotentiaires allemands rejoint le train du Maréchal Foch en forêt de Compiègne. Le 11 novembre à 5h15 l’armistice est signé. Il prend effet à 11h00. En 1922, une clairière est déboisée et plusieurs monuments sont inaugurés. En 1927 le wagon historique y revient dans un abri après un séjour de 6 années dans la cour des invalides. En 1937, une statue de Foch est inaugurée.

Le 21 juin 1940, Hitler et son état-major visitent la clairière puis montent dans le wagon. Les conditions de l’armistice sont lues à la délégation française dirigée par le Général Huntzinger. La signature aura lieu le 22 juin. Le wagon est chargé sur une remorque et part pour Berlin afin d’y être exposé. Les monuments seront démontés et emmenés en Allemagne. Seule la statue du Maréchal  Foch sera épargnée. Les monuments seront retrouvés par les troupes russes et ramenés en 1945. Le wagon 2419D a été détruit en 1945 en forêt de Thuringe à côté du camp de prisonnier d’Ohrdruf. L’incendie de la gare où se trouvait le wagon est accidentel.  En 1950, la Compagnie des wagons-lits offre en remplacement le wagon 2439D issu de la même série. Il sera installé dans un bâtiment identique à celui de 1927. Depuis 1950, il n’a jamais quitté le musée.

Un jardin de la mémoire est créé en 2012 pour commémorer tous les combats de l’Armée française depuis 1870. Un anneau de la paix est installé dans la clairière en 2014. Le musée a été agrandi en 1992 puis agrandi et rénové en 2018. Depuis les cérémonies du centenaire et la pose d’une plaque franco-allemande, les collections continuent à être complétées, notamment en 2021, dans la salle Première Guerre mondiale, par un des derniers taxi de la Marne.

Le musée offre, depuis sa dernière extension, une chronologie historique et pédagogique de 1914 à 1950.

 


 

 

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Infos pratiques

Adresse

Route de Soissons - 60200
Compiègne
03 44 85 14 18

Tarifs

Plein tarif : 5€Tarif réduit : 3€

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Du 15 septembre au mois d'avril tous les jours sauf le mardi de 10h à 17h30 dernières admissions 17h.Du mois d'Avril au 15 Septembre tous les jours de 10h à 18h dernières admissions à 17h30

Fermetures annuelles

Fermé le mardi

La nécropole nationale de Tracy-le-Mont

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Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Tracy le Mont

 

La nécropole nationale de Tracy-le-Mont réunit les dépouilles de 3 196 soldats morts pour la France lors des différentes opérations militaires de la Première Guerre mondiale qui se sont déroulées dans l'Oise, principalement celles de 1918. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 1 313 combattants identifiés ou inconnus. Créé en 1920 pour y regrouper les corps de soldats inhumés dans des cimetières provisoires du secteur, notamment celui du plateau de Touvent, ce site connaît, en 1973, une nouvelle opération de regroupement afin d'y rassembler les corps du carré militaire de Tracy-le-Mont.

Parmi les combattants reposent Marcel Gueugnon, soldat mort pour la France le 9 juin 1940 inhumés aux côtés de son père, le lieutenant Marius Gueugnon, décédé le 20 août 1918 (tombes n°11 et n°12. Par ailleurs, la tombe n°8 regroupe les dépouilles de deux frères tués en 1917, Georges et Prosper Humbert.

Les vestiges des combats sont nombreux dans les environs. A 800 mètres au nord de la nécropole, au cœur du hameau de Bernanval une plaque posée sur une maison reprend un quatrain intitulé La Pansée et rappelle la fonction de ce lieu - poste de secours-, où de nombreux soldats ont succombé à leurs blessures. Parmi tous les régiments qui combattu sur le plateau de Touvent, le 1er régiment du génie et le 2e zouave se sont particulièrement illustrés. Érigés dans la forêt d'Offémont, deux monuments rappellent le sacrifice de ces unités. De même, les parois des carrières comme celle de la Maison du Garde, près d’Attichy conservent des traces du passage de ces régiments.

La bataille du plateau de Touvent, 7-16 juin 1915

Aux premiers jours de septembre 1914, la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val. Du 13 au 25 septembre, la 37e division d’infanterie et la 3e brigade marocaine luttent pied à pied dans les environs de Tracy-le-Mont pour reprendre les bois de Tracy-le-Val, ceux de Carlepont ou les carrières de Bimont. Sans succès, le front se fige. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats éclatent en 1915 et 1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Après une préparation d’artillerie de plus de 24 heures, le 7 juin 1915 les bataillons de zouaves, de tirailleurs et de Bretons se lancent baïonnette au canon à l’assaut du plateau de Touvent, entre Tracy-le-Mont et Moulin-sous-Touvent, et du point fortifié de la ferme de Quennevières. Les positions ennemies durement éprouvées par le bombardement systématique sont rapidement prises : la ferme de Quennevières est neutralisée par l’explosion d’un puits de mine, puis les zouaves enlèvent les défenses du ravin de Touvent dans leur élan. Aussitôt les positions conquises sont mises en défense pour faire face à la réaction allemande.

L'ennemi surpris dans un premier temps lance ses réserves dans de violentes contre-attaques qui sont immédiatement stoppées par les mitrailleuses françaises. Tenus en échec les allemands, renoncent à poursuivre leurs assauts. Les jours suivants chacun fortifie ses positions le long de ce nouveau front. Deux nouvelles offensives sont lancées successivement le 14 juin par les Allemands et le 16 juin par les Français sans succès. En dix jours, plus de 7 000 Français et 4 000 Allemands sont tombés pour enlever quelques centaines de mètres.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental.

Au matin du 9 juin 1918, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3ème armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leurs positions. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Infos pratiques

Adresse

Tracy-le-Mont 60170
À 15 km au nord-est de Compiègne, en bordure du chemin vicinal qui relie le CD 16 au CD 335 (Pierrefonds/ Blérancourt)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année