La nécropole nationale de Betz

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Nécropole nationale de Betz. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Betz

 

Située à quelques kilomètres d’Acy-le-Multien, la nécropole nationale de Betz-Montrolles regroupe les corps de 44 soldats morts pour la France, dont 21 sont inhumés en ossuaire. Les autres combattants, pour la plupart décédés lors de la bataille du Matz (juin 1918) rapatriés à l'ambulance 5/1 de Betz, reposent en tombes individuelles. Ce lieu de mémoire est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale. En effet, à cette époque, les hommes de troupe sont généralement inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

Rappelant l’engagement des soldats de l'Armée de Paris engagés sur les champs de bataille de l'Ourcq, un monument-ossuaire conserve ainsi les restes mortels de combattants tués entre le 7 et le 9 septembre dans les environs du Bois de Montrolles. Beaucoup de ses hommes étaient originaires de Bretagne.

 

La bataille de l’Ourcq, 5-9 septembre 1914

Le 25 août 1914, ne pouvant stopper la progression des armées allemandes, le général Joffre ordonne le repli des troupes françaises sur une nouvelle ligne de résistance. Près de 500 000 hommes entament un mouvement rétrograde sur une nouvelle ligne allant de Verdun à la Manche. Son objectif est de couper la marche des Allemands pour les repousser plus au nord. Il crée à cette occasion la 6e armée dont le commandement est confié au général Maunoury. Stationnés dans la région de Meaux-Senlis, ces hommes sont chargés de défendre Paris.

Cette opération, prélude du mouvement offensif allié sur la Marne, vise à attaquer le flanc droit découvert de la Ière armée allemande. Le 5 septembre, l’armée Maunoury est au contact de l’ennemi. Dans la vallée de l’Ourcq, chacun des belligérants s'attachent à conquérir les collines car leur contrôle facilite l'observation des mouvements ennemis et le déploiement de l'artillerie. Français et Allemands s'accrochent à leurs positions, notamment sur la ligne de crête située entre Penchard, Monthyon et Montgé-en-Goële. Du côté français, malgré les assauts répétés et l'emploi massif des canons de 75 mm, le sort de la bataille reste indécis.

Pour soutenir au nord de la bataille, l'aile gauche française en difficulté, dans la nuit du 7 au 8 septembre dans la région de Nanteuil-le-Haudoin - Betz, 630 taxis parisiens réquisitionnés par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, gagnent Nanteuil-le-Haudouin. Près de 4 000 hommes sont ainsi transportés, créant ainsi le mythe des « Taxis de la Marne ».

Après avoir été traversé par les Anglais fuyant l’avancée de l’ennemi, le village de Betz est au cœur de la bataille. Le 5, les premiers combats se déroulent dans la région. Le 8, au soir, après avoir franchi l’Ourcq, les Allemands tiennent le bois de Montrolles. Grâce aux renforts acheminés par les Taxis de la Marne, les Français attaquent au sud, mais l’ennemi réplique, au nord, en vue d’envelopper les Français. Les combats sont acharnés au bois de Montrolles. Malgré d’importants efforts, les Bretons du 219e, 264e, 316e et 318e régiment d’infanterie (RI) se replient sur Villers-St-Genest et Nanteuil-le-Haudouin. Les combats se poursuivent, au cours desquels disparait le capitaine François Dupont. Né à La Rouxière (44), cet officier du 316e RI repose à Betz, en tombe individuelle. Toutefois, contenus en d’autres secteurs du front, les Allemands abandonnent rapidement le village de Betz, détruit partiellement au terme de huit jours d’occupation.

Sur le reste du front, les Français font volte-face sur la Marne et cherchent à contenir, aux côtés des Britanniques du Corps expéditionnaire, les coups de boutoirs de l’armée allemande. Le mouvement ennemi s'infléchit et le 9, il est contenu en Champagne, notamment dans les Marais de Saint-Gond. Le 10, le général Maunoury relance son offensive. Sur l'Ourcq, le front est rompu. Menacé et risquant d'être coupés de leurs arrières, les Allemands se replient, sur l'Aisne, sur des positions précédemment fortifiées.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne et plus particulièrement la bataille de l’Ourcq, permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée au prix de terribles pertes. 250 000 Français meurent au cours des mois d’août et septembre 1914. Les armées britanniques et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Dans un ultime effort, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée vers la mer afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils s’échouent sur les rivages de la Mer du Nord. Le 15 novembre 1914 le front se stabilise définitivement, la guerre de mouvement va faire place à la guerre de position. L'espoir dans chaque camp d'une victoire éclair est désormais perdu. Les armées vont entrer dans la guerre des tranchées et s'enterrer durant 4 ans.

 

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Adresse

Betz
Au sud-ouest de Villers-Cotterêts, D 332

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Senlis

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Nécropole nationale de Senlis. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Senlis regroupe les dépouilles de soldats tués lors des grandes offensives du printemps 1918. Créée en juin 1918, à proximité de l’hôpital militaire, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1921 pour rassembler les corps d’autres soldats inhumés initialement dans les cimetières militaires provisoires d'Ognon, de Gouvieux, de Chantilly et de Vineuil. Au total, reposent, en ce lieu, 1 146 soldats français au titre de la Première Guerre mondiale. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 78 combattants. Aux côtés de ces hommes, sont enterrés 136 soldats britanniques, principalement des 15e et 34e divisions écossaises, et deux Russes. Quatre soldats français morts lors de la Deuxième Guerre mondiale y reposent également.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Toutvent ou le Bois des Loges.

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud (24 mars – 30 avril 1918) - Matz (9-11 juin 1918)

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français, de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, l’action française est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

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Senlis
Rue aux Chevaux

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Nécropole nationale de Verberie

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Nécropole nationale de Verberie. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Verberie regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise. Créée en 1918, cette nécropole fut aménagée de 1921 à 1934 pour rassembler les corps exhumés des cimetières provisoires du département puis à nouveau de 1941 à 1951 pour ré-inhumer les corps des soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de 2 600 corps y sont ensevelis, dont plus de 2 500 Français, inhumés dans les deux ossuaires. Pour le second conflit, 41 soldats français reposent en tombes individuelles. Au titre de la Grande Guerre, 56 Britanniques y sont également enterrés.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénètrent en Belgique et marchent rapidement vers Paris. Ils franchissent l’Oise puis l’Aisne. Les Français ne peuvent résister. Le 31 août, Compiègne qui avait accueilli, dès les premiers jours du conflit, les soldats du corps expéditionnaire britannique, est abandonnée. On entend le canon vers Montdidier – Compiègne. Français et Anglais refluent vers Verberie où des travaux de fortifications de campagne débutent. Pour ralentir l'ennemi, les ponts sont ainsi dynamités. La ville est évacuée de ses habitants. Au 1er septembre, les Allemands se ruent vers ce nouvel objectif pour se diriger vers Senlis. Quelques combats éclatent. Après un vif bombardement, la ville est investie provisoirement et saccagée.

Ce mouvement offensif ennemi est arrêté par la contre-offensive française de la Marne. Les armées se fixent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque, la rive droite de l’Oise est occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés ont lieu sur la rive gauche où s’illustrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se fige. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fait l’objet d'aucunes grandes opérations militaires, c’est un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolident leurs positions et aménagent notamment des carrières souterraines qu’ils décorent et sculptent.

Au terme de l’année 1916, l’Etat-major allemand souhaite resserrer le front et décide donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brulée", les Allemands se replient vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire est libéré mais ruiné : les maisons sont dynamitées, les champs sont noyés et les ponts comme les carrefours sont détruits.

Toutefois, le répit est de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncent le front anglais sur 80 km et déferlent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, est à nouveau occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, est entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’Etat-major allemand décide d’une nouvelle offensive, l’Oise devient alors le théâtre d’une lutte acharnée, la bataille du Matz, au cours de laquelle les deux armées ennemies emploient sans compter l'artillerie lourde et les chars…  Au cours des premiers jours, l’armée allemande progresse rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement est arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprend l’initiative, libère le massif de Thiescourt, passe la Divette et libère définitivement, le 30 août, Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et occupe, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, l'un des symboles de la Grande Guerre.

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Verberie
À 15 km au sud-ouest de Compiègne Rue des Moulins (à côté du cimetière communal de Verberie)

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La nécropole nationale de Compiègne-Royallieu

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Nécropole nationale de Compiègne-Royallieu. © MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

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La nécropole nationale de Compiègne-Royallieu regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France des suites de leurs blessures dans les hôpitaux de la ville. Adossée au cimetière sud de Compiègne, elle fut créée en 1921 et se situe à l'emplacement de l'ancien cimetière militaire dépendant de l'hôpital militaire temporaire n°16. En 1935 y furent également regroupés les corps exhumés de cimetières du département. Le cimetière rassemble près de 3 400 corps dont au titre de la Grande Guerre, 3 300 Français (264 en deux ossuaires), 81 Britanniques, 11 Russes, un Belge et un Allemand inhumé en ossuaire, ainsi que quatre Français tués lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénétrèrent en Belgique et marchèrent vers Paris. Ils franchirent l’Oise puis l’Aisne avant d’être arrêtés par la contre-offensive française de la Marne. Les deux armées se fixèrent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque ;  la rive droite de l’Oise fut occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés eurent lieu sur la rive gauche où s’illustrèrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se figea. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fit l’objet d'aucunes  grandes opérations militaires ; ce fut un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolidèrent leurs positions et aménagèrent notamment des carrières souterraines qu’ils décorèrent et sculptèrent.

Au terme de l’année 1916, l’Etat-major allemand souhaita resserrer le front et décida donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brûlée", les Allemands se replièrent vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire fut libéré mais ruiné : les maisons furent dynamitées, les champs noyés et les ponts, comme les carrefours, détruits.

Toutefois, le répit fut de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncèrent le front anglais sur 80 km et déferlèrent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, fut à nouveau  occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardèrent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, fut entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’État-major allemand décida d’une nouvelle offensive. L’Oise devint alors le théâtre d’une lutte acharnée, "la bataille du Matz", au cours de laquelle les deux armées ennemies employèrent sans compter l'artillerie lourde et les chars…  Au cours des premiers jours, l’armée allemande progressa rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement fut  arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprit l’initiative, libéra le massif de Thiescourt, passa la Divette et, le 30 août, libéra définitivement, Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, demeure l'un des symboles de la Grande Guerre.

La ville de Compiègne dans la Grande Guerre

Cité emblématique de la mémoire de la Grande Guerre, la ville de Compiègne, qui reçut la signature de l'Armistice du 11 novembre 1918, accueille, dès les premiers jours du conflit, les soldats du corps expéditionnaire britannique. Investie provisoirement par les Allemands, la ville est au terme de la bataille de la Marne abandonnée. Située à douze kilomètres du front, cette cité devient, pour l'armée française, un maillon essentiel dans la chaine des secours apportés aux blessés. Centre hospitalier important de la zone des armées, un grand nombre de bâtiments publics comme le pensionnat Saint-Joseph ou la caserne du 54e RI à Royallieu sont alors réquisitionnés. Les bâtiments de cette caserne récemment construits permettent d'accueillir de très nombreux blessés. Evacué en juin 1918, cette formation sanitaire s'y réinstallera pour fonctionner jusqu'à la fin de guerre.

Menacée par les bombardements de l'aviation ennemie, Compiègne accueille, en 1917, le Grand Quartier Général français. En mars 1918, en raison des dernières grandes offensives allemandes, cette ville est à nouveau menacée et la majorité de ses habitants la fuient. Enjeu stratégique contrôlant la marche vers Paris, Compiègne est pleinement dégagée de la pression ennemie en juin 1918.

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Compiègne

La nécropole nationale de Rémy

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Nécropole nationale de Rémy. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Rémy réunit les dépouilles de soldats décédés lors des différentes opérations militaires de la Première Guerre mondiale qui se sont déroulées dans l'Oise, principalement celles de 1918. Créée en 1921 pour y regrouper les corps de soldats inhumés initialement en tombes isolées ou dans des cimetières provisoires de l’Oise, la nécropole rassemble les corps de 1 828 corps de combattants français dont six sont tués lors des combats de juin, 1940. Au sein de cette nécropole reposent également les restes mortels de 52 civils. Face à l’invasion allemande, un grand nombre de civils fuit la Somme ou l'Aisne pour trouver refuge dans les départements voisins. Une partie d’entre eux sont installés à Villers-sous-Coudun, où une cinquantaine décède de mort naturelle ou de maladie dans l’ambulance n°247 au cours de 1917.

Aux premiers jours de septembre 1914, les hommes de la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val. Le front se fige. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats se déroulent en 1915-1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

A la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIe armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3ème armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leurs positions. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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Remy

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La nécropole nationale de Catenoy

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Nécropole nationale de Catenoy. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Catenoy regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de l’Oise. Créée et aménagée en 1921, elle rassemble les corps exhumés de cimetières militaires du département, notamment ceux de Catenoy, Breuil-le-Sec, Epineuse, Angicourt, Mouy, Saint-Rémy, Litz et Plessis-Villette. En 1965 et 1970, on y regroupa également les corps exhumés des carrés militaires communaux de Clermont et de Creil. Le cimetière rassemble près de 1 800 corps de soldats tués lors de la Grande Guerre, dont deux de pilotes : l'un australien, tué le 4 juin 1918, et l'autre britannique, tué le 7 juin 1918. Un Russe ainsi que quatre Français tués lors de la Seconde Guerre mondiale y reposent également.

 

Les batailles de l’Oise - 1914-1918

En août 1914, conformément au plan Schlieffen, les troupes allemandes pénétrèrent en Belgique et marchent vers Paris. Elles franchirent l’Oise puis l’Aisne avant d’être arrêtées par la contre-offensive française de la Marne. Les deux armées se fixèrent alors sur un front allant de Verdun à Dunkerque ;  la rive droite de l’Oise fut occupée par les Allemands tandis que des combats acharnés eurent lieu sur la rive gauche où s’illustrèrent notamment les régiments de Zouaves.

Durant trois ans, de septembre 1914 à mars 1917, le front se figea. Noyon subit une occupation des plus strictes et l’Oise ne fit l’objet d'aucune  grande opération militaire ; ce fut un secteur "calme". Les troupes françaises et allemandes consolidèrent leurs positions et aménagèrent notamment des carrières souterraines qu’ils décorèrent et sculptèrent.

Au terme de l’année 1916, l’état-major allemand souhaita resserrer le front et décida donc d’abandonner le secteur de Noyon. Appliquant la stratégie de la "terre brûlée", les Allemands se replièrent vers la ligne Hindenburg qu'ils venaient d'organiser, limitant ainsi les effets d'une offensive alliée dans ce secteur. Mi-mars 1917, ce territoire fut libéré mais ruiné : les maisons avaient été dynamitées, les champs noyés et les ponts comme les carrefours,  détruits.

Toutefois, le répit est de courte durée. Moins d’un an après, vingt-sept divisions allemandes enfoncèrent le front anglais sur 80 km et déferlèrent vers Noyon, qui, le 25 mars 1918, fut à nouveau  occupée. Retranchés sur le Mont-Renaud, dominant la ville, repoussant vingt-trois assauts allemands, les Français bombardèrent pendant plus d’un mois les positions ennemies. Noyon épargnée jusque-là, fut entièrement détruite.

Le 9 juin 1918, l’état-major allemand décida d’une nouvelle offensive, l’Oise devint alors le théâtre d’une lutte acharnée, la "bataille du Matz", au cours de laquelle les deux armées ennemies employèrent sans compter l'artillerie lourde et les chars Au cours des premiers jours, l’armée allemande progressa rapidement. Mais, en raison des pertes importantes, ce mouvement fut  arrêté devant Compiègne. Conduite par le général Mangin, l’armée française reprit l’initiative, libéra le massif de Thiescourt, passa la Divette et, le 30 août, libéra définitivement Noyon.

Premier département de la ligne du front à redevenir français, l'Oise conserve le souvenir de ces âpres combats et, avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes, est devenue l'un des symboles de la Grande Guerre.

 

Catenoy, hôpital militaire n°36

Pendant la durée de la guerre, le bourg de Catenoy fut pour l'armée française un lieu de cantonnement important. Les écrivains Roland Dorgelès ainsi que Charles Péguy y séjournèrent notamment avant de partir au front.  

Cependant, en janvier 1918, le service de santé de la 3e armée, dont l'état-major est à Clermont et la Direction du service de santé est installée à Nointel, décide d'y installer un hôpital militaire. En effet, des milliers de soldats blessés toujours plus nombreux affluent et doivent être triés, soignés et évacués vers les centres de soins plus adaptés. Ce bourg accueillit, à partir du 8 avril 1918, un hôpital militaire de 1 500 lits (900 pour les blessés, 400 pour les gazés et malades, 200 pour les éclopés). La proximité de la route nationale 31 et de la voie ferrée Beauvais-Compiègne permet en effet  un traitement efficace et une évacuation rapide de ces blessés qui affluent du front. Fin mai, l’hôpital est fonctionnel. En moins de 10 jours, il reçoit quelque 2 500 blessés et malades et participe à la formation de 15 trains d’évacuations sanitaires

Au cours de la bataille du Matz, l’hôpital de Catenoy, fort de 12 équipes chirurgicales, accueille du 9 au 14 juin un défilé ininterrompu et d’une obsédante régularité d’autos sanitaires dévalant du champ de bataille. Les brancards s’entassent dans les hangars de tri. Les équipes chirurgicales se relaient sans répit au chevet des blessés et pratiquent, dans les deux pavillons opératoires, plus de 700 opérations sérieuses. Plus de 5 000 soldats transitent alors par l’hôpital qui est le plus important de la 3e armée. Grâce au dévouement de l'aumônier P. Fonteny, les soldats qui n'ont pu survivre à leurs blessures, reposent aujourd'hui pour certains dans le cimetière national de Catenoy.

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Catenoy

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La nécropole nationale de Marissel à Beauvais

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Nécropole nationale de Marissel. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Marissel regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux militaires de la ville lors des grandes offensives du printemps 1918. Créé en 1922, ce site est aménagé en 1935 et 1952 pour rassembler les corps d'autres combattants inhumés initialement dans des cimetières militaire provisoires de la région. En ce lieu, reposent 1 081 soldats dont dix en ossuaire, ainsi que 19 Britanniques et un soldat belge. Aux côtés de ces hommes sont enterrés, au titre de la Seconde Guerre mondiale, 95 soldats français, 158 Britanniques, cinq Soviétiques, un Polonais et huit civils inconnus Français.

En septembre 1914, les Ire et IIe armées allemandes atteignent l'Oise et marchent vers Paris. Mis en déroute, l'ennemi se replie vers le nord-est de l’Oise et se fixe sur de solides positions. Jusqu’en 1918, ce front est à l’écart des opérations de grande ampleur, même si des combats localisés cherchent à contrôler des lieux stratégiques, tels que la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Échappant à l’épreuve de l'occupation, la ville de Beauvais devient, pour autant, une ville du front. Lycées, casernes et bâtiments publics sont réquisitionnés en vue d'accueillir de nombreux blessés du front de l’Oise. En 1917, le Grand Quartier Général (GQG) français s'installe en préfecture de Beauvais puis au château de Beauvais. En mars 1918, le général Foch, nommé commandant en chef des armées alliées, installe son quartier général dans l’hôtel de ville. D’avril à juin 1918, la ville est bombardée et subit ses premières destructions.

Les batailles de l’Oise, Noyon et Mont-Renaud, 24 mars–30 avril 1918 - Matz, 9–11 juin 1918

Le 21 mars 1918, portant leur effort vers Paris, les armées allemandes se ruent à la jonction des armées britanniques. Submergé par les troupes d’assaut allemandes, le front se rompt. Une brèche de 80 km est ouverte entre Arras et Reims. La région de Noyon est au cœur des combats. Le 25, les fantassins français de la 3e armée, usés par cinq jours de combats ininterrompus, abandonnent Noyon et se replient sur le Mont-Renaud. Le 57e régiment d’infanterie (RI) s'accroche à cette position située sur la route de Compiègne. De ce point, l’artillerie lourde française pilonne Noyon. L'ennemi multiplie les assauts. En 20 jours, le 57e RI en repousse 22. Un tiers de ses effectifs est hors de combat. Le 123e RI est aussi durement éprouvé.

En juin, la VIIe armée allemande progresse vers Château-Thierry. La Marne est atteinte. Poursuivant son effort, l'ennemi lance de nouvelles actions en direction de Compiègne. Une fois encore, la 3e armée française subit ce choc et livre de nouveaux combats devant Courcelles, Thiescourt ou au Mont-Renaud. Au soir du 9 juin, l'ennemi progresse davantage. Le 11, le général Mangin attaque le flanc droit de l’armée allemande en direction de la vallée du Matz. Cette manœuvre surprend les Allemands. Bientôt, l'infanterie avance sans appui des chars et de l'artillerie. Repoussé au-delà du Matz, l'ennemi se reprend et bloque cette contre-attaque. Le 13 juin, cette action sur la Matz est interrompue. Enregistrant la perte de 40 000 hommes, tués, blessés ou disparus, la 3e armée paye un lourd tribut. Mais Paris est sauvée. Les combats se poursuivent jusqu’en août 1918, date à laquelle le département est entièrement libéré. L’Oise est ainsi le premier des départements libérés.

 

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La nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt

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Nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt. © ECPAD

 

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Créée en 1950, la nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt est une nécropole de regroupement. En effet, à cette date, ont été rassemblées les dépouilles de soldats français morts pour la France au cours de la campagne de France (mai-juin 1940) et lors des combats de la libération du territoire nationale (1944-1945). Au titre de la Seconde de la Guerre mondiale, on recense 2 106 soldats et résistants ainsi que trois Polonais, un Espagnol, et un Roumain. De 1972 à 1974, ce site est aménagé à nouveau pour y réunir les restes mortels de 126 combattants de la Grande Guerre. L'ensemble des corps, y compris ceux de la Grande Guerre, a été exhumé dans les départements de l'Eure, de l'Oise, de la Somme et de la Seine-Maritime. L'aménagement de ce site est ainsi fonction de son histoire car les tombes de 1939-1945 sont disposées en arc de cercle à l'entrée, tandis que celles de 1914-1918 sont alignées au fond de la nécropole.

Parmi les 2 237 combattants ici rassemblés, reposent notamment les corps du Chef de bataillon Bouquet, du capitaine Speckel et des tirailleurs Lena Faya et Aka Tano exécutés sommairement, en juin 1940, au bois d'Eraines. Au sein de la nécropole de Cambronne-lès-Ribécourt ont été également réunies les dépouilles du paquebot Meknès. En pleine mer, le 24 juillet 1940, ce navire est torpillé faisant 430 victimes, parmi lesquelles Christian Werno.

En France, le 5 juin 1940, la situation militaire est critique. Privée du soutien du corps expéditionnaire britannique évacué de Dunkerque l’armée française lutte contre un adversaire bien plus supérieur. Celui-ci se retourne alors vers le sud et attaque vers Paris, Dijon et Rouen. Les Français s'accrochent à une nouvelle ligne de défense sur la Somme. Adoptant une tactique défensive, rappelant celle du hérisson, ils défendent âprement village ou bosquet. Toutefois, le 7 juin, les Allemands percent, sur la Somme, dans l’Oise et sur l'Aisne.

Les massacres du Bois d'Eraine, 10 juin 1940

Éprouvés après douze jours de combats dans la région de Sarre-Union (Bas-Rhin), les hommes de la 4e division d'infanterie coloniale (DIC) doivent refouler au nord de la Somme les éléments ennemis qui l’ont franchie, et établir une tête de pont à Corbie (Somme). Mais, le 7 juin, ils se replient sur l’Oise. Le 9, ils atteignent de nouvelles positions qu'ils ne peuvent tenir. Une grande partie des hommes est encerclée à Angivillers (Oise). Sur les neuf mille combattants que comporte initialement la division, un millier peut poursuivre le combat. Ces derniers cherchent alors à progresser, selon trois axes, vers le sud. Ceux qui suivent les deux premiers axes aboutissent les uns dans les boqueteaux au nord de Maimbeville, les autres dans le bois d’Eraine où ils sont rapidement repérés. Le bois est alors fouillé par une compagnie du régiment Gross Deutschland. Très vite, les Allemands y aperçoivent le Capitaine Méchet qui est abattu. Un bref combat s’engage. Mais, rapidement, le commandant Bouquet ordonne de cesser le feu. Les prisonniers sont désarmés, fouillés et regroupés puis, officiers en tête, ils sont conduits à la ferme d’Eloge-les-Bois située à un kilomètre environ du lieu de la capture. Le corps du lieutenant Méchet est porté par des tirailleurs et enterré près de la ferme.

Accusant les troupes noires de crimes et de massacres, les Allemands séparent Africains et Européens et, parmi ces derniers, les officiers des sous-officiers et hommes de troupe. Un dialogue s'instaure entre les officiers allemands et français. Ces derniers cherchent à préserver la vie de leurs hommes, en particulier celles des tirailleurs. Insistant sur la loyauté de ceux-ci, ils demandent qu’ils soient traités en soldats. Le capitaine Speckel, alsacien d’origine, intervient en faveur de ses hommes. Toutefois, pour les Allemands, les officiers français portent la responsabilité des crimes dont leurs subordonnés sont accusés. Ils sont alors exécutés sommairement. Quant aux sous-officiers et hommes de troupes d’origine européenne, ils empruntent, le lendemain, les chemins de la captivité.

Au cours de l’été et de l’automne de 1940, les maires des communes qui ont été le théâtre de combat répertorient les tombes de militaires qui se trouvent sur leur territoire. Leur regroupement soit dans une nécropole particulière comme à Erquinvillers, soit dans les cimetières des villages est progressivement autorisé par les autorités allemandes. La commune de Cressonsacq ne peut ouvrir une tombe collective située en lisière nord du bois d’Eraine et signalée par une croix portant l’inscription : "ici sept corps". L’autorisation de procéder à l’exhumation lui est enfin accordée dans les premiers jours de juin 1941. Elle est pratiquée le 11 juin 1941 en présence d’un officier allemand de la Kommandantur de Compiègne. Les témoins découvrent dix corps : ceux du chef de bataillon Bouquet, des capitaines Ris et Speckel, des lieutenants Brocart, Erminy, Planchon et Roux, du sous-lieutenant Rotelle ainsi que ceux des tirailleurs Lena Faya et Aka Tano. Tous ont été tués d’une balle dans la nuque.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au printemps 1918, le rapport de force entre les armées alliées et allemandes bascule en faveur de ces dernières. Fort de cette supériorité numérique, l’état-major allemand déclenche de puissantes offensives sur la Somme et l’Oise. Le front est rompu. Pour la première fois depuis 1914, une armée réussit à avancer sur des dizaines de kilomètres. Fin mai, une troisième action est lancée dans l’Aisne, puis une quatrième dans l'Oise.

Le 9 juin, après avoir essuyé un violent bombardement, les troupes franco-américaines, entre Montdidier et Noyon, subissent les assauts des XVIIIe et VIIe armées allemandes. Les combats sont d’une extrême violence mais l'ennemi s'est enfoncé de neuf kilomètres dans les lignes françaises. Le 11, les Français contre-attaquent, surprenant l'adversaire qui est rejeté au-delà du Matz. Le 13, l'offensive allemande est brisée. Le front se stabilise à dix kilomètres de Compiègne.

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Cambronne-lès-Ribécourt
Au nord de Compiègne, N 32

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La nécropole nationale de Thiescourt

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Nécropole nationale de Thiescourt. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Thiescourt regroupe les dépouilles de soldats décédés lors des différentes batailles de l’Oise entre 1914 et 1918. Créé à l’issue des combats de 1918, ce cimetière est aménagé en 1920 et 1921 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires de l’Oise. Elle rassemble 1 258 corps français dont 711 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 547 soldats inconnus. Parmi ces combattants est inhumé le corps d’un soldat français mort pour la France en 1939-1945.

À côté de cette nécropole, un cimetière allemand, créé en 1920, rassemble 1 095 corps de soldats allemands dont 388 reposent dans deux ossuaires. Parmi ces combattants, reposent quatre soldats britanniques dont deux officiers de la Royal Air Force (RAF) et deux soldats français.

Aux premiers jours de septembre 1914, les hommes de la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val. Le front se fige. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats se déroulent en 1915-1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars-5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref mais violent bombardement, les troupes allemandes attaquant dans la Somme, entre Arras et La Fère. Les Britanniques conduits par les généraux Byng et Gough sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

À la hâte, le général Pétain, chef des armées françaises, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l'empereur Guillaume II. Les Britanniques refluent vers Amiens. Le 24, Chauny tombe. Le 25 mars, les Allemands entrent à nouveau dans Noyon. Comme en septembre 1914, l'ennemi est aux portes de Paris, menacée par les bombardements du Pariser Kanonnen. Cette pièce d'artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, à 120 kilomètres de Paris, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon. En deux jours, la VIIème armée allemande atteint la Marne au niveau de Château-Thierry. La route de Paris semble ouverte. Dans un ultime effort, Ludendorff décide de porter une nouvelle action sur l'Oise.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au matin du 9 juin, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3ème armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leur position. À Ressons-sur-Matz, les hommes du 295ème régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est dramatique.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3ème armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

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